La nouvelle star. La future Serena Williams. Coco Gauff est affublée de tous les surnoms possibles, mais aussi parée de toutes les attentes inimaginables depuis son arrivée sur le circuit. Et l'an dernier, on a cru enfin voir cette étoile montante toucher les cieux, ici même à Roland-Garros.
Un tournoi somptueux, conclu par une défaite logique en finale contre Iga Swiatek. Une performance porteuse d'espoir, puisqu'on pensait logiquement à ce moment-là qu'elle deviendrait une taulière du circuit. Si elle l'est par le classement, cela ne pourrait pas durer si elle ne ressort pas de sa boîte sur la quinzaine à venir.
Sur le papier pourtant, son bilan depuis sa finale de Grand Chelem est plus qu'honorable. 38 victoires pour 20 défaites, un titre début 2023 à Auckland, sur le papier, tout cela est honnête. Mais il n'y a pas eu d'autres vraies performances marquantes, tout juste une demi-finale au WTA 1000 de Dubaï.
Et le problème, c'est que la majorité de ses défaites ont eues lieu contre des actuelles / anciennes Top 10, et de plus, elle s'est trouvé de nouvelles bêtes noires en la personne de Marie Bouzkova et Anastasia Potapova. Et c'est encore pire en 2023.
À son crédit, des victoires sur Petra Kvitova, Madison Keys et Veronika Kudermetova. Ses plus importants succès de l'année. C'est un peu maigre pour avoir des ambitions. Certes, Coco Gauff est toujours 6e mondiale. Mais ce n'est pas le cas de ses résultats.
Pourtant, l'occasion était belle d'enfoncer le clou. Parce que malgré tous les espoirs qu'elle a engendré, elle n'est même pas n°1 américaine, rôle dévolu à sa partenaire de double, Jessica Pegula, n°3 mondiale. Ainsi, elle aurait pu "légèrement" naviguer sous les radars pour grimper dans la hiérarchie. Ce ne fut pas le cas.
Bien entendu, elle n'a pas 20 ans, et elle a encore tout le temps de devenir n°1 mondiale et / ou remporter un Grand Chelem. Car c'est ce qu'on lui prédit depuis des années. Depuis son succès impressionnant à Roland-Garros juniors en 2018 à 14 ans. Puis depuis qu'elle avait appris à tout le monde à prononcer son nom lors de son premier match en tableau final de Grand Chelem à Wimbledon 2019, sortant nulle autre que l'une de ses idoles, Venus Williams.
La concurrence est plus exacerbée que jamais sur le circuit WTA. À tel point qu'on peut envisager plus d'une demi-douzaine de prétendantes crédibles pour une place dans le dernier carré à Roland-Garros. Maintenant, tout de suite, on a du mal à voir Coco Gauff en faire partie. Et le problème, c'est qu'elle a fait beaucoup plus fait parler d'elle en double, discipline dans laquelle elle brille avec Jessica Pegula, puisque les deux Américaines ont raflé le WTA 1000 de Miami et atteint la finale de ceux de Madrid et Rome (et dans laquelle elle était finaliste ici même l'an dernier).
Mais c'est en simple qu'on attend vraiment son explosion. Et depuis sa finale ici, elle semble avoir perdu de la fraîcheur, une part d'insouciance. La pression la plus forte, il semble que ce soit elle qui se la mette. Parce qu'elle est programmée pour être une star depuis son plus jeune âge. Et toutes proportions gardées, c'est ce qu'elle est. Maintenant, il faut des résultats. Et pour tourner la page sur une année particulière, quoi de mieux qu'une vraie belle performance ici ?
Les quarts de finale sont le minimum syndical en tant que Top 8. Mieux, cela reste possible. On l'a déjà vu dans sa carrière, dans un bon jour, Coco Gauff est capable de battre n'importe qui. Mais les bons jours, il faut aussi les provoquer, et l'occasion est belle dans un tournoi qu'elle adore et où elle a déjà réussi. Il n'y a plus qu'à.
