Ils se retrouveront cette saison en phase de groupes de la Ligue des champions – le PSG reçoit le Milan le 25 octobre prochain -, mais, avant ça, les frères Hernandez sont de nouveau réunis depuis ce lundi à Clairefontaine. Pour le meilleur et pour le pire. Arrivé en provenance du Bayern durant ce mercato à Paris, pour un montant compris entre 40 et 50 millions d'euros, Lucas retrouve la sélection neuf mois après une rupture des ligaments croisés subie lors de la Coupe du monde 2022.
Et, forcément, en autant de temps, son frangin Théo a marqué des points auprès du sélectionneur. La France est arrivée en finale du Mondial grâce, entre autres, à un excellent tournoi du capitaine de l'AC Milan. Et, dès le retour des Bleus fin mars, ce dernier a commencé à s'imposer comme un élément important du onze de l'équipe de France, en réalisant des performances très intéressantes à gauche, aux côtés, notamment, de Kylian Mbappé.
"C'est très bien de récupérer Lucas, il a un profil différent de son frère, expliquait Didier Deschamps lundi en conférence de presse. Avec nous, il a un registre qui peut évoluer. Il y a une bonne relation avec Kylian Mbappé. C'est également le cas pour Théo, dans un registre différent. On a la chance aussi d'avoir cette polyvalence comme Koundé et Pavard à droite."
Des jeux déjà faits ?
Avec ces deux garçons dans l'effectif, l'équipe de France se garantit le fait d'avoir deux latéraux dans le couloir gauche avec des profils bien distincts. L'un vous apporte une réelle stabilité défensive – comme tout le monde le sait depuis 2018 -, tandis que l'autre amène ce côté percutant, fougueux et aventureux du latéral moderne. Et aujourd'hui, Théo Hernandez part avec un léger avantage sur son frère, et ce, pour différentes raisons.
L'évolution de l'effectif depuis la deuxième étoile inscrite sur le maillot en 2018 tend à laisser place définitivement au cadet de la famille. Le milieu de terrain a changé en six ans et au regard des nouveaux profils, comme Camavinga et Tchouaméni, mettre en place un latéral gauche à vocation offensive est loin d'être une hérésie. Bien au contraire. Même s'il a plus tendance à monter que son coéquipier au Real Madrid, le joueur formé au Stade Rennais dispose d'un coffre suffisant pour pouvoir couvrir cette zone en cas de trou, derrière. L'ancien monégasque, lui, au cœur du jeu constamment, assure également l'arrière-garde si une contre-attaque adverse se dessine.
Au fil des années, Théo Hernandez est devenu l'une des pièces maîtresses des Rossoneri et continue de faire sensation sur la scène internationale sous la houlette de Stefano Pioli, son entraîneur. Cette saison, le Français a commencé les trois premières journées de Serie A en tant que titulaire, totalisant ainsi 293 minutes de jeu. Et, il a ponctué sa belle prestation contre Torino par un but spectaculaire à San Siro, le 26 août dernier : jeu en une-deux avec Rafael Leao à gauche, avant de percuter dans la surface adverse et de réaliser une balle piquée avec beaucoup d'intelligence pour lober le portier. Un délice.
Et, une action qui montre bien en quoi ce joueur est différentiel et pourquoi il s'est révélé être le meilleur latéral gauche du Calcio. À l'instant T, en étant le plus objectif possible, très peu rivalisent avec Théo Hernandez. Il est en tout cas difficile de déterminer qui… Peut-être Nuno Mendes et Alphonso Davies – s'ils avaient été épargnés par les blessures ces dernières saisons. Le Français apporte offensivement ce que peu proposent, donc.
Enfin, son entente avec Kylian Mbappé sur le côté gauche s'est révélée être une aubaine pour les Bleus. Tout se fait naturellement entre ses deux joueurs et chacun réussit à exploiter au mieux leurs qualités lorsqu'ils sont réunis. Le match contre les Pays-Bas fin mars au Stade de France en est le parfait exemple. L'attaquant du PSG peut s'appuyer sur les prises de profondeur de son coéquipier pour libérer de l'espace et dézoner, tandis que Théo voit que les combinaisons avec son capitaine sont simples à effectuer. Entre le natif de Marseille et celui de Bondy, l'avenir semble plus que radieux en équipe de France.
Oui, mais… Didier Deschamps est le seul maître d'un potentiel dernier mot, quoi qu'il en soit. Et, tout le monde connaît l'attrait que possède le sélectionneur pour Lucas, lui qui est parti à Paris pour se refaire une santé sous les ordres de Luis Enrique. Le joueur de 27 ans a été très intéressant dans ce début de saison et a montré avoir retrouvé son niveau d'antan, malgré la grave blessure subie en novembre 2022. L'ancien joueur du Bayern fait son retour avec l'intention de retrouver son poste à terme, élevant ainsi, toujours plus, la concurrence à Clairefontaine. L'Euro 2024 approche à grands pas et nul doute que, d'ici là, il y aura des rebondissements.