Cinq degrés, prix exorbitants, américanisme poussé à l'extrême... Bienvenue à Vegas !

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Cinq degrés, prix exorbitants, américanisme poussé à l'extrême... Bienvenue à Vegas !

Le logo du Grand Prix de Las Vegas.
Le logo du Grand Prix de Las Vegas.AFP
Ce week-end, l'avant dernière course du calendrier de la Formule 1 se déroule à Las Vegas. Troisième date américaine de la saison, et nouveau venu parmi ses semblables, le Grand Prix devrait se tenir malgré les températures extrêmement faibles annoncées et se tenir à travers une ville qui a dépensé des sommes colossales. Un excès de paillettes et de strass pour un marché US encore à conquérir.

La démesure n'a pas de plafond. Dans un monde sportif de plus en plus gouverné par l'argent, la Formule 1 n'échappe évidemment pas à la règle. Il y a près de 100 ans, Monaco était le pionnier du genre. En présentant sa course au monde entier à travers des allées clinquantes et passant devant le Casino de Monte-Carlo, il a créé une vitrine pour les futurs dirigeants du sport. Mais avec le temps, son Grand Prix est devenu plus traditionnel. Et désormais, c'est au Moyen-Orient et du côté des Etats-Unis que l'excès dépasse largement la dimension sportive pour faire des alentours du circuit un endroit où se montre pour les riches et influenceurs, plutôt que pour les amoureux et pratiquants du sport. 

Livrées spécifiques, campagnes de communication à gogo sur le folklore joueur et pailleté de Las Vegas, immense sphère lumineuse en plein milieu du Strip et donc du circuit, polémiques concernant les aménagements des tribunes, tickets plus qu'hors de prix, météo douteuse... Et bien d'autres encore. Voilà ce qui englobe le Grand Prix de Las Vegas. Un spectacle extraordinaire, mêlant artifice et poudre aux yeux pour endormir les consciences des fans de sport automobile et tous les griefs qu'ils ont pu avoir au cours de la saison contre l'institution de la catégorie reine. 

Car c'est bien connu : donnons du pain et des jeux au peuple, et il n'y aura plus de problèmes. Et peut-être qu'aux Etats-Unis... c'est le cas. Les spectateurs sont plus captivés par les lumières et les nouvelles couleurs abordées par les monoplaces ou les pilotes plutôt que les résultats qu'ils peuvent obtenir sur la piste. A partir de là, pourquoi s'en faire pour eux lorsqu'ils conduiront sur une piste glacée et qu'ils sortiront de la voie des stands lancés sur une épingle et le virage 1 ? Le show ne serait que plus grandiose s'ils étaient mis en grande difficulté ou, pire, se rentraient dedans.

Il faut dire que dans une ville où le mot "paddock" fait polémique puisqu'ironiquement il est celui de l'auteur de la fusillade de 2017, la priorité est bien entendu donnée au paraître plus qu'à l'importance sportive d'un Grand Prix. A tel point que vendre des billets à presque 2000 dollars les trois jours a été la norme. Jusqu'à ce qu'on s'aperçoive que c'était un peu trop cher. 

Ne pas faire attention aux ressentis de la population a de toute façon été monnaie courante. Les habitants de "Sin City" s'étant plaint des travaux effectués sur la piste, la F1 s'est excusée tout récemment et a également anticipé les critiques concernant le bruit qu'un tel événement va générer. Ce qui fait bien sûr une belle jambe aux travailleurs qui ont évolué sous des conditions parfois douteuses et ceux qui auront du mal à rejoindre leurs habitations ou chambres d'hôtels ce week-end. 

La course en elle-même n'est donc bien entendue pas du tout la priorité. Ce que plusieurs acteurs du sport ont dénoncé ces derniers jours. Parmi eux, Bernie Ecclestone, mais aussi Max Verstappen, assez hermétique quant à la folie de Vegas. 

Dans un milieu déjà peu accessible, la FIA va par conséquent à l'encontre de son crédo porté depuis quelques années. Paradoxalement, elle entend étendre son influence aux Etats-Unis et engranger des milliards de dollars en s'enfermant dans une bulle dorée, tout en ne sachant pas si tout ce clinquant va perdurer ou être la simple attraction d'une année. La hype ne durera pas éternellement et plus les circuits traditionnels seront remplacés par ce genre d'attraction, plus les amoureux du sport se tourneront vers d'autres catégories bien moins élitistes et tournées vers l'essence même de ce qui fait la Formule 1 : la compétition. 

France gouvernement

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