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"Si ça a été le cas, on le condamne", assure la FFS après des accusations de harcèlement

Photo d'illustration.
Photo d'illustration.LIONEL BONAVENTURE/AFP

Le président de la Fédération française de ski (FFS), Fabien Saguez, a affirmé ce vendredi à l'AFP qu'il "condamnait", s'il a bien eu lieu, le harcèlement dont d'anciennes jeunes skieuses disent avoir été victimes au sein de la fédération, tout en défendant un projet sportif "exigeant mais pas injuste".

Plusieurs anciennes espoirs du ski français, dont Estelle Alphand – la fille de Luc Alphand qui court désormais pour la Suède, le pays de sa mère – racontent dans une enquête publiée vendredi dans le journal Le Monde le harcèlement moral dont elles disent avoir été victimes entre 2014 et 2018, quand Anthony Séchaud était directeur des équipes de France féminines.

"Si des athlètes se sont senties malheureuses de la situation, ça me touche et ça me rend triste aussi", a réagi Fabien Saguez, contacté par l'AFP.

"Là, il y a des athlètes qui disent qu'elles ont reçu des propos qui n'étaient pas du tout adaptés. Si ça a été le cas, on le condamne, on n'approuve pas et on n'a jamais approuvé", a-t-il ajouté.

Dans cette enquête, Estelle Alphand évoque une époque "horrible". "J'apprenais mes sélections par la presse ou on me disait la veille 'Au fait, tu cours pas demain' alors que j'étais la plus rapide aux entraînements", raconte-t-elle.

Une autre skieuse, Marie Massios, qui a pris sa retraite sportive en 2018 après avoir eu l'impression "de devenir folle", raconte : "J'arrivais à chaque entraînement la boule au ventre. À force de souffler le chaud et le froid (...) on ne savait plus quoi faire."

Non-sélections selon elles injustifiées, sentiment d'ostracisation, entraînements "de l'enfer": les athlètes interrogées, toutes nées entre 1992 et 1995, parlent d'un fonctionnement fédéral problématique, avec des "protégées" d'un côté et d'autres mises au ban.

Pour Fabien Saguez, qui était alors directeur technique national de la Fédération et qui a recruté lui-même Anthony Séchaud, le projet était "exigeant, mais pas injuste" et mis en place "pour tirer le meilleur des athlètes".

"Il y avait bien sûr des débats concernant les orientations prises, mais il n'y avait absolument aucune volonté de nuire", affirme-t-il, reconnaissant qu'il y avait pu avoir "des erreurs".