Plus

Sept à la maison : Séville remporte sa 7e Ligue Europa au bout de la nuit contre la Roma de Mourinho

Séville réalise la passe de 7
Séville réalise la passe de 7AFP
Pour la 7e fois en 7 finales, le Séville FC a remporté la Ligue Europa contre la Roma aux tirs au but (1-1, 4 tab à 1) Les hommes de José Mourinho ont ouvert le score grâce à Paulo Dybala mais ceux de José Luis Mendilibar ont égalisé et l'ont emporté à la Puskas Arena de Budapest.

Il y a encore quelques semaines, le Séville FC frôlait la zone de relégation en Liga. Le retour de Jorge Sampaoli était totalement manqué et le club andalou est allé chercher le très austère José Luis Mendilibar pour remettre de l'ordre dans la maison palangana. Et voilà ce grand entraîneur des petits clubs avec une coupe d'Europe entre les mains, une récompense tardive, à 62 ans, ô combien méritée pour ce coach à l'ancienne, au franc parler tranchant. Après 143 minutes de finale en comptant l'ensemble des arrêts de jeu, le sort a choisi Nervión au détriment d'une Roma valeureuse et opiniâtre qui avait ouvert le score et menait 1-0 à la pause comme lors des 5 finales européennes disputées et remportées par José Mourinho

Dybala donne raison à Mourinho

On ne s'attendait pas à un spectacle saisissant lors de cet affrontement entre deux entraîneurs sûrs de leurs forces mais aussi guère connus pour ne pas être des forçats de l'attaque à tous prix. Dans une Puskas Arena surchauffée par des supporters extatiques et bouillants, la première surprise a eu lieu à une heure du coup d'envoi : Paulo Dybala serait bien titulaire, à rebours des derniers discours de Mourinho. 

La Joya a été à l'origine du premier mouvement offensif d'envergure de la rencontre. À la 12e minute, l'Argentin a lancé Mehmet Çelik côté droit. En une touche, le piston giallorosso a centré pour Leonardo Spinazzola, seul pour frapper. Mais la force a pris le pas sur la précision et Yassine Bounou a sauvé Nervíon. 

C'était musclé au milieu, les coudes trainaîent comme celui de Nemanja Matic dans le visage de Lucas Ocampos. Une finale tendue comme on pouvait s'y attendre.... Et c'est sur une récupération dans le rond central dans les pieds d'Ivan Rakitic que Bryan Cristante a orienté sur Gianluca Mancini qui, d'une passe en profondeur laser, a trouvé Dybala dans la course. Le champion du monde a ajusté Bounou et ouvert le score (35'). 

Entre les blessures, la VAR et les divers objets lancés par des supporters romanisti, les 7 minutes d'arrêts de jeu ont été interminables. Et à quelques instants du coup de sifflet de l'arbitre, Rakitic a décoché une frappe pure du gauche sans contrôle qui s'est écrasée sur le poteau de Rui Patricio (45+6').

Navas provoque la faute romaine

Ce coup de semonce était prémonitoire quant aux volontés sevillistas au retour des vestiaires. Héros de la demi-finale retour contre la Juventus, Erik Lamela et Suso ont remplacé Bryan Gil et Óliver Torres. Remplaçant de Marcos Acuña, suspendu, Alex Telles a trouvé un angle de frappe mais le ballon est parti dans les tribunes (52'). Trois minutes plus tard, c'est du côté opposé que Séville a attaqué avec l'éternel Jesús Navas. Le centre du capitaine en direction d'Ocampos a trouvé... Mancini qui a détourné dans ses propres filets (55'). 

La 2e période suivait le même patron que la 1re, avec davantage d'espaces tout de même. Bounou a sauvé Nervión dans un carabolage de jambes et de pieds suite à un coup franc de Lorenzo Pellegrini (66'). Tout a failli basculer avec l'intervention de la VAR. À la 75e minute, Ocampos s'est frayé un chemin et s'est effondré dans la surface après un contact avec Roger Ibañez. Après vérification, le penalty a été annulé car le défenseur romain avait effleuré le ballon avant le contact. Quelques minutes plus tard, Fernando a détourné du bras un centre de Chris Smalling... la VAR n'a pas jugé bon d'appeler Anthony Taylor, certainement parce que le Brésilien n'a pas augmenté la surface de son corps pour toucher le ballon (81'). Cela a eu le mérite de réveiller les Giallorossi. Entré en jeu peu avant, Andrea Belotti a buté sur Bounou (83'). Séville a eu deux balles de match, d'abord par Youssef En-Nesyri dont la tête a fini au-dessus de la transversale de Rui Patricio (90+2'), ensuite avec Lamela, contré et suivi au rebond par une frappe non cadrée de Fernando (90+6'). 

Au bout du suspense, Montiel refait le coup du Mondial

À force de jouer dans une ambiance incandescente, les joueurs ont fini rôti. La prolongation n'a été que souffrance pour les deux équipes, les contacts ont été plus impactants, les deux bancs de touche étaient à touche-touche dans la zone technique des arbitres. À la 122e minute, Gonzalo Montiel, le remplaçant de Navas, a déboulé dans la surface pour centrer, mais un Romain s'est interposé intercepter le centre en retrait puis, dans la continuité, En-Nesyri n'a pu rabattre son coup de tête. Un nouvel arrêt de jeu pour les blessures de Nemanja Gudelj et Fernando ont encore étiré les arrêts de jeu initialement prévu à 6 minutes. Sur le dernier corner, frappé à la... 131e minute, Smalling a trouvé le la transversale alors que tout le virage romanista se voyait déjà avec la coupe. 

Devant le virage palangana, Mancini, deuxième frappeur romain, a été mis en échec par Bounou. Décidément pas son match pour le défenseur italien... Puis Ibañez, déconcentré par l'intox du gardien marocain, a trouvé le poteau droit. Montiel avait le tir au but de la gagne au bout du pied, en 4e tireur, comme lors du Mondial 2022... mais Rui Patricio a détourné, sauf que la VAR a demandé à retirer car le Portugais n'avait pas les deux pieds sur la ligne. Evidemment, la seconde but la bonne pour l'Argentin. 

Les supporters nervionenses pouvaient envahir la pelouse pour célébrer cette 7e Ligue Europa du Séville FC, une tradition qui a vaincu les 5 victoires en 5 finales de Mourinho. Et offert à Mendilibar le succès que les humbles méritent.