A la peine lors du premier tiers de la saison, le meneur de 31 ans a frappé un grand coup et les esprits pour le reprise à Lorient (0-2), guidant une équipe héraultaise transfigurée et claquant un but de toute beauté dès les premières minutes.
D'un coup franc de vingt mètres, en pleine lucarne, il a inscrit son cinquième but de la saison et initié le possible renouveau d'une équipe qui n'avait plus gagné depuis le 17 septembre face à Strasbourg (2-1).
"On ne l'avait pas forcément perdu, mais il a fait un gros match", relève Romain Pitau, conforté lors de la trêve au poste d'entraîneur et successeur d'Olivier Dall'Oglio.
"Téji a le "pied chaud". C'est un exercice qu'il affectionne, c'est un spécialiste. Tout le monde ne peut mettre un tel coup franc", assure le nouveau technicien.
Et quand Savanier va, Montpellier va mieux, beaucoup mieux. Depuis le départ d'Andy Delort à Nice, l'enfant de la cité Gély, quartier gitan du coeur de ville, cumule à peu près toutes les responsabilités : leader offensif, capitaine et icône de son club formateur, où il est revenu en 2019 en provenance de Nîmes.
Dans une équipe montpelliéraine désertée par les leaders, le stratège au tempérament sanguin et à la technique soyeuse porte sur ses épaules le destin d'un club, classé à la 12e place et pas assuré de son avenir dans une L1 réduite à 18 clubs la saison prochaine.
"J'ai fait les efforts"
"On le voit au plus haut niveau, avec l'équipe de France ou celle d'Argentine. Toutes les équipes sont proches les unes des autres. Ce sont les joueurs, qui sont au-dessus comme Mbappé ou Messi, qui font la différence. Nous, on a Savanier", ne cachait pas le président Laurent Nicollin dans le quotidien régional Midi Libre avant d'éclairer son regain de forme : "S'il est bien physiquement, il sera bien dans sa tête. Il portera l'équipe, nous permettra de gagner les matches et d'avancer."
Au prix d'une grosse préparation physique durant quatre semaines intensives, dont un stage à Marbella (Espagne), Savanier et Montpellier ont retrouvé une fraîcheur physique plus conforme à l'exigence de la L1.
"On se sent bien physiquement, on a mis plus d'agressivité à Lorient. C'est ce qui nous manquait au cours des derniers matches. Pour ma part, j'ai fait les efforts qu'il fallait pour ça", savourait-il jeudi dans les entrailles du stade du Moustoir.
"Il a été plus présent, influent au niveau offensif mais aussi défensif. Il a fait de gros replis défensifs et fait preuve d'une grosse débauche d'énergie. Comme il a plus de lucidité, il peut faire valoir sa technique au-dessus de la moyenne", abonde Pitau, qui attend maintenant de la continuité dans les performances. Dès lundi contre l'OM, si possible.
