La campagne européenne de l'Union Bordeaux-Bègles était jusqu'à aujourd'hui une démonstration. Du jeu attrayant, de larges victoires, comme la semaine dernière contre les Saracens. Mais les Girondins en voulaient plus, et s'ils étaient favoris du jour pour ce quart de finale de Rugby Champions Cup à domicile, il ne fallait surtout pas sous-estimer les Harlequins.
Preuve en a été faite en moins de trois minutes. Les Anglais mettent du volume, destabilisent la défense, et une percée de Oscar Beard sur le petit côté permet à Will Porter d'aller à dame. De quoi refroidir Chaban-Delmas, qui se glace complètement sur une action d'envergure anglaise avortée d'un en-avant volontaire par Mateo Garcia, qui coute jaune + essai de pénalité. 0-14 après 9 minutes, cela ne pouvait pas plus mal commencer.
Totalement KO debout, l'UBB met du temps avant de se relancer. Dans ces cas-là, la solution la plus simple est adoptée : pénaltouche, ballon porté et Maxime Lucu exploite une faille pour aller pointer en coin (19e). De quoi totalement relancer les locaux, qui confisquent le ballon, se montrent enfin ambitieux dans le jeu, et ne tardent pas à revenir à hauteur sur une action bien léchée conclue en force par Romain Buros (25e).
On pense l'UBB totalement relancée, on a tort. Les Anglais ne ferment pas le jeu, relncent depuis leur camp, et une percée magistrale de Alex Dombrandt, couplée à des plaquages manqués, permet à Will Porter de finir sur un jeu au pied parfait (30e). Une fois encore, les locaux réagissent, mais manquent cette fois de justesse, et ils finissent par s'écrouler à la sirène, quand une pénaltouche parfaitement exécutée voit Will Evans conclure en force, et porter un rude coup à l'UBB (Mi-temps : 12-28).
Il faut donc réagir, une mission pour la nouvelle star Nicolas Depoortère. Il ramasse un ballon tombé sur les 22 et enfume deux défenseurs pour aller pointer en coin et relancer son équipe en moins de 4 minutes. Mais il manque toujours neuf points, alors l'UBB continue d'attaquer, et à la première occasion, Maxime Lucu passe une pénalité pour réduire l'écart. Sauf que les Harlequins sont en confiance, et surtout leurs avants, qui enfoncent leurs homologues sur pénaltouche et reprennent de l'air au niveau du score (22-35, 57e).
Décidemment à réaction, l'UBB ne met que deux minutes à réagir. Buros enrhume deux défenseurs sur une simple feinte et envoie Louis Bielle-Biarrey à dame, mais il manque encore six points. Aussitôt dit, aussitôt fait, un Buros décidemment en feu récupère un coup de pied de "LBB" et accélère avant d'offrir l'essai à Madosh Tambwe (65e). L'UBB passe enfin en tête, mais ce match ne semble pas être au bout de ce qu'il peut offrir.
Une fois encore, le paquet d'avants des Harlequins répond présent, et après un magnifique 50-22 pour se rapprocher, les Anglais prennent la pénaltouche plutôt que les points, tactique payante puisque le huit de devant écrabouille tout et croit marquer, mais la vidéo vient au secours de l'UBB. Elle ne pourra cependant rien sur l'action suivante, quand les trois quarts mettent le feu, et une prise d'intervalle décisive de Louis Lynagh envoie Tyrone Green remettre les Quins devant (36-42, 73e).
Plus d'alternative, il faut attaquer. Les Girondins assiègent la ligne adverse, et sur un coup de malice de Lucu, Tambwe vient libérer le stade, mais Lucu rate la mire et il manque encore un tout petit point. Un dénouement cruel se profile alors, d'autant qu'une dernière faute girondine enterre les espoirs locaux. L'UBB s'incline finalement 41-42, au terme d'un grand match, d'un immense match, où tout y était, sauf l'essentiel : la victoire.
