L'heure des choses très sérieuses débutait pour le Stade Toulousain. À la reconquête du titre européen, les Rouge et Noir passaient un gros test aujourd'hui face aux Sharks. Les Sud-Africains avaient d'ores et déjà réussi leurs débuts dans cette Champions Cup, et n'avaient rien à perdre, en plus de posséder des arguments pour gagner le match. Avec l'absence de dernière minute de Julien Marchand, Toulouse devait faire attention.
Le début de match est de feu, avec d'abord une percée de Matthis Lebel puis un contre de Mapimpi qui manque d'aller à dame. La pression des Sharks se fait forte, les Sud-Africains campent dans le camp toulousain. Logiquement, Curwin Bosch passe les trois premiers points de la partie en moins de dix minutes, les Sharks ayant au préalable provoqué le carton jaune de Juan Cruz Mallia. Mais Toulouse reste Toulouse, et un cad-deb d'école de Lebel manque de déboucher sur un essai de Ramos.
Les Sharks restent menaçants, et trouvent la faille par Notshe, essai refusé pour une obstruction de Mapimpi. Le coup est passé près pour les Toulousains, qui souffrent cependant. Mais qui parviennent tout de même à égaliser en profitant de l'indiscipline adverse. Le moment choisi par Bosch pour placer une accélération meurtrière, enrhumant toute la défense et envoyant Williams finir le travail (3-10, 28e).
Toulouse est sonné mais réagit, et Ramos passe rapidement trois points pour limiter la casse. Les locaux terminent mieux, mais gâchent par maladresse. Jusqu'à la 36e, quand après un ballon bien gagné en touche, une attaque magique en première main envoie Juan Cruz Mallia pointer en coin. La bonne période toulousaine se conclut sur une nouvelle pénalité de Ramos, et la mi-temps arrive presque trop tôt (14-10).
Quand Toulouse déroule...
Néanmoins, le match est tout sauf gagné. Alors Toulouse appuie sur le champignon dès le retour des vestiaires. On ne ressent aucune affolement chez les locaux, les passes assurées se multiplient, et Cruz Mallia déborde et trouve - comme souvent - Dupont à l'intérieur. Le capitaine du XV de France offre à Thomas Ramos l'essai du break (21-10, 48e).
Piqués au vif, les Sud-Africains imposent l'épreuve de force. Les Toulousains résistent, et une touche subtilisée par Flament donne de l'air. La suite n'en sera que plus douloureuse, puisque sur la remontée, Chamberlain pénètre comme dans du beurre dans la défense locale, et ramène les siens. Mais c'est tout simplement le chant du cygne des Sharks.
Les Sud-Africains vont s'éffondrer, d'abord par un essai en bout de ligne de Cruz Mallia qui anihile les efforts précédents. La cuirasse se fissure, puis c'est la déferlante. Peato Mauvaka en conducteur de camion, Thomas Ramos, Arthur Retière, Romain Ntamack tous y vont de leur essai en profitant de la démobilisation totale des Sharks. Le Stade Toulousain s'impose 54-20, finalement plus facilement que prévu, même si il aura quand même fallu lutter pour éteindre la résistance des Sharks. Fin avril, ce sera un déplacement au Leinster pour un choc au sommet en demi-finales.
