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Les Bleues arrivent en outsiders à la Coupe du monde de rugby, mais sans réelles illusions ?

Les Bleues, encore condamnées à la troisième place.
Les Bleues, encore condamnées à la troisième place. ČTK / imago sportfotodienst / AUTISSIER JEAN BAPTISTE

Abonnée à la troisième place, l'équipe de France femmes de rugby tentera forcément de briser son plafond de verre pour la dixième Coupe du monde de l'histoire. Mais cette tentative ne serait-elle pas vaine avant même de lancer la compétition ?

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Les chiffres sont éloquents (ou alors, ils ne le sont pas) : neuf éditions de la Coupe du monde féminine de rugby ont eu lieu depuis sa création en 1991 : à sept reprises, l'équipe de France femmes a terminé troisième ! On rajoute une quatrième et une huitième place et on obtient le bilan : les Bleues sont toujours placées, jamais gagnantes. 

Bien évidemment, pour la 10e édition, les Françaises arrivent avec la même ambition : briser leur plafond de verre et enfin atteindre la finale. Une ambition réaliste ? On vient à en douter. 

Historique défavorable

Beaucoup de belles générations ont jonché l'histoire du XV de France féminin. Mais celle de la dernière édition, en 2022 (la Coupe du monde avait été décalée d'un an, Covid oblige), semblait la plus à même d'enfin aller chercher cette finale, voire le titre. Mais voilà, encore une fois au stade des demi-finales, les Bleues ont failli, laissant passer une chance énorme de sortir la Nouvelle-Zélande qui tremblotait devant son public. Un scénario hitchcockien, une balle de match manquée au bout du suspense, et une finale qui se dérobe. Encore. 

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La troisième place facilement acquise n'allait rien y changer : alors que la terrible blessure qui avait précipité la fin de carrière de Laure Sansus semblait avoir donné un supplément d'âme aux Bleues, le résultat fut le même qu'à l'accoutumée. Trois ans plus tard, qu'est-ce qui a vraiment changé ? Le groupe a été renouvelé, clairement, mais les résultats n'ont pas suivi. 

Cela fait depuis 2018 que le XV de France féminin n'a plus remporté le Tournoi des 6 Nations. Cette année, les Bleues, dans la traditionnelle finale contre l'Angleterre (tant les deux nations sont au-dessus du lot en Europe), ont livré une performance inégale qu'elles ont échoué à un point du sacre, en donnant l'impression de s'être fait rouler dessus tout du long. Le fameux "french flair" qui a donné des essais fantasmagoriques, sans offrir la victoire. 

Une certaine forme d'inconstance qui démontre les limites de cette équipe. Malheureusement, ces limites, l'Angleterre les a encore exposées lors de leur affrontement en amical voilà deux semaines, à Mont-de-Marsan. Une victoire nette et sans bavures, voire même une correction. Certes, c'était un match de préparation, et cela a permis de voir ce qui n'allait pas. Mais comment imaginer un scénario différent en cas de retrouvailles ? 

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Encore une fois ?

Et ces retrouvailles, elles devraient avoir lieu. Pour la première fois, la Coupe du monde est à 16 équipes (12 auparavant), ce qui donne donc une lecture linéaire du tableau. Si, comme la logique le voudrait, l'Angleterre et la France terminent en tête de leur poule, elles se retrouveront possiblement... en demi-finales. 

Un destin inéluctable ? Ce match amical a montré, en plus de leurs faiblesses, que les Bleues n'avaient pas ce qu'il fallait pour contrer les points forts anglais. Et notamment sur les ballons portés, un secteur sur lequel le XV de France s'est fait humilier, comme tout le monde dira-t-on. Mais rien que sur le dernier affrontement, le scénario pénaltouche - ballon porté a coûté la bagatelle de quatre essais ! 

Cela fait donc 14 (!) défaites d'affilée pour le XV de France contre l'Angleterre. Comment imaginer un résultat différent, en sachant que les Red Roses sont invaincues depuis 26 matchs, toutes compétitions confondues ? Sachant que derrière, en cas d'exploit, il faudrait tout simplement aller se farcir les Néo-Zélandaises, soit les championnes du monde en titre ?

Sur le papier, en prenant en compte les tenants et les aboutissants, une troisième place serait un résultat logique. C'est le paradoxe de cette équipe : on ne la voit pas battre les deux géants du rugby féminin, mais on ne voit personne d'autre la battre. De quoi impliquer que la compétition s'est jouée au tirage ? Sans doute, mais en attendant, et comme d'habitude, les Bleues donneront tout pour renverser les pronostics. Car comme le dit l'adage, "impossible n'est pas Français". 

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