Procès Said Chabane : des amis d'enfance jugés pour exercice illégal de la profession d'agent de foot

Publicité
Publicité
Publicité
Publicité
Publicité
Procès Said Chabane : des amis d'enfance jugés pour exercice illégal de la profession d'agent de foot
Said Chabane, l'ancien président du SCO Angers, lors d'une conférence de presse en mai 2021.
Said Chabane, l'ancien président du SCO Angers, lors d'une conférence de presse en mai 2021. AFP
Des trois amis "de bac à sable", un seul à la licence pour être agent sportif. Mais mercredi, devant le tribunal correctionnel de Bobigny, les deux autres acteurs ont peiné à définir les limites de leurs activités qu'ils se facturent sans réel détail.

Premier interrogé, Abdelkader K., barbe noire et vêtements sombres. Jugé pour exercice illégal de la profession d'agent et blanchiment en bande organisée, il se définit sans détour "plus un homme de terrain", par ailleurs détenteur d'un diplôme d'éducateur sportif option foot.

"Non, je ne suis pas agent", affirme celui qui entraîne les futurs talents qu'il a découverts via son activité de "scouting", un anglicisme utilisé pour évoquer ceux qui repèrent des joueurs.

Toute la question du procès, a précisé la juge mercredi, est justement de déterminer à quel titre et pour quelle prestation les prévenus ont reçu leurs rémunérations chiffrées souvent en dizaines de milliers d'euros.

Entre "scouts", apporteurs d'affaires et agents, les frontières sont floues et tant la Fédération française de football (FFF) que la justice s'activent à ramener cette nébuleuse dans le cadre de la loi.

Seuls les détenteurs de la licence FFF sont agents et peuvent mettre en rapport un joueur avec un club contre une rémunération maximale de 10 % du montant du contrat signé.

En 2014, c'est en qualité de "scout" qu'Abdelkader K. découvre Dayot Upamecano, évoluant aujourd'hui en équipe de France, mais qui, à 16 ans, selon le prévenu, présentait des lacunes techniques : "avec ses pieds, il était manchot".

Lui et son ami Jalal B., également jugé devant le tribunal, travaillent alors conjointement avec le talent en devenir.

Proche de la famille du joueur, Jalal B., ancien judoka international, prend en charge "tout l'aspect médical, nutrition" quand Abdelkader K. gère l'aspect propre à la technique du foot.

"Tu me fais un mandat Saïd?" 

En 2018, c'est en qualité "d'apporteurs d'affaires" que les deux amis paraphent une convention avec un avocat mandataire sportif, lequel fait alors signer à Dayot Upamecano son premier contrat professionnel avec le club autrichien de Salzbourg.

Se sentant floués par cette première expérience de laquelle ils retirent 240.000 euros chacun alors que l'avocat en a perçu plus d'un million et demi, les deux hommes montent alors un "package" avec leur ami Lasana K., détenteur de la licence d'agent depuis 2017.

Ensemble, le trio va gérer "une dizaine de joueurs", sans parvenir à tous les placer en club professionnel.

De 2017 à 2023, le SCO d'Angers (L2) se révèle être un de leurs principaux partenaires d'affaires.

Au téléphone, Abdelkader K. évoque "un ou deux coups à se faire" au mercato d'été avec Saïd Chabane, le propriétaire et alors président du club.

"Quand vous lui dites "tu me fais un mandat toi Saïd ?", c'est un mandat d'agent dont vous parlez ?", l'interroge la présidente du tribunal.

"C'est juste une expression, dans le jargon foot qui dit mandat dit joueur," rétorque-t-il.

Quid des montants que lui verse, via leurs sociétés respectives, son ami agent Lasana K. pour ses services ?

"C'est une discussion entre nous," répond-t-il, "il n'y a pas de grilles".

Au début de son interrogatoire, Jalal B. soutient que la répartition de l'argent "n'a jamais été un désaccord" entre eux.

Le tribunal continuera de l'interroger jeudi matin, ainsi que Saïd Chabane.

Mentions
France gouvernement

Les jeux d’argent et de hasard peuvent être dangereux : pertes d’argent, conflits familiaux, addiction…

Retrouvez nos conseils sur joueurs-info-service.fr (09-74-75-13-13, appel non surtaxé)