"C'est le grand frère, le guide, le sage". Guillaume Gille n'a pas hésité à énumérer ces surnoms et ces qualités en cette fin d'année au journal l'Equipe. Nikola Karabatic, 39 ans, va disputer son dernier Euro et ses six derniers mois de compétition avant de raccrocher le maillot. Ayant laissé une marque durable dans le handball français, le demi-centre a également eu un impact sur ses coéquipiers, en club comme en sélection.
"Il a plus d'envie"
L'annonce du départ en retraite de "Kara" est survenue cet été. Après 22 ans de carrière, le handballeur a décidé de mettre un terme à sa carrière, lui qui a tout gagné. Reconnu dans son sport pour son palmarès mais également pour les conseils et l'engagement qu'il distribue sur le terrain. Une qualité importante pour la transmission à ses coéquipiers et faire le pont avec la nouvelle génération, au Paris Saint-Germain et avec les Bleus.
"Avoir été de quasi toutes les compétitions auréolées de succès lui confère un rôle très particulier, dans ce qu'il représente à titre individuel et dans l'impact qu'il peut avoir sur le terrain", a ainsi confirmé Gille. Il n'a pas non plus hésité à noter l'implication de son joueur en cette dernière année de présence au sein de la planète handball.
En tant que sélectionneur, il a pu assister et analyser les matches du parisien cette saison. Lesquels ont été satisfaisants, malgré des relâchements à dénoter en Ligue des champions. "J'ai trouvé Nikola fidèle à ce que j'en connais : de tous les combats, avec peut-être encore plus d'envie car plus les matches avancent, plus la fin se rapproche. Mais aussi une forme de tranquillité'.
Et différent, le triple Champion olympique l'est un peu. "Là où je me sens très fort mentalement, c'est d'être capable de mieux gérer la pression que je me mettais tout seul parce que je savais que je n'avais pas le droit à l'erreur, je devais être le meilleur joueur du monde à chaque match", a-t-il révélé à l'Equipe ce vendredi. "Aujourd'hui, ce n'est plus le cas, ça me permet d'évoluer avec beaucoup moins de pression et d'avoir plus de plaisir sur le terrain. Ça permet aussi d'être bon et efficace".
Un joueur expérimenté pour terminer en beauté ?
Même s'il approche les 40 ans et la fin de carrière, Karabatic est toujours important au sein de l'effectif parisien, et celui des Bleus. Utilisé par Raúl González Gutiérrez à son poste ou bien pour assurer en défense quand la situation le demande, il permet également de bénéficier d'une solidité indéniable. Il est l'homme sur qui on peut se reposer.
De plus, il "encore du pouvoir sur les adversaires et les arbitres", a affirmé González Gutiérrez. Il possède encore cette "aura qu'il dégage, la force de l'expérience. Un peu une forme de respect aussi", selon Dominik Mathé, son coéquipier au PSG.
Tout cela contribue aux victoires des équipes pour lesquelles il joue encore. Alors même qu'on pourrait le penser sur le déclin, il prouve chaque match qu'il a encore sa place sur un terrain. Avec une montagne de médailles et de titres à son actif, et la reconnaissance de ses paires ainsi que de la nation française, le demi-centre peut tirer sa révérence l'esprit tranquille : il demeurera une grande figure du handball transcendant les générations.
