Ce 1000e Grand Prix de l'histoire n'a pas été avare en frissons et, cerise sur le gateau, Le Mans a eu droit à un Français sur le podium !
Sous une température caniculaire sur la piste avec 41 degrés affichés, c'est une nouvelle fois une Ducati qui l'a emporté. Mais pas l'officielle de Francesco Bagnaia, celle de Marco Bezzecchi (Mooney VR46), souverain et intouchable. Après son succès en Argentine, l'Italien s'adjuge une nouvelle victoire et revient à 1 point de "Pecco" au classement général.
Comme en 2022, Bagnaia ne gardera pas un bon souvenir du Mans. Nous n'étions pas encore au tiers de la course et deux carambolages se sont succédés. En premier, le champion du monde s'est accroché avec Maverick Viñales (Aprilia) qui venait de le passer et afficher des temps dignes d'un candidat au podium. Ensuite, Luca Marini (Mooney VR46) a posé le coude sur la piste, ralentissant brutalement et Álex Márquez (Gresini) n'a pas pu l'éviter. Plus de peur que de mal alors que le cadet de la fratrie a manqué d'être percuté par plusieurs concurrents.
À ce moment-là, Jack Miller (KTM) caracolait en tête alors que 6 pilotes étaient à ses trousses. Avant le double accident, Johann Zarco (Pramac) était 10e et Fabio Quartararo (Yamaha) seulement 13e.
Le pilote australien était parvenu à passer devant Marc Márquez (Honda) qui avait bondi dans le premier virage pour s'emparer de la tête. À 20 tour de la fin, Bezzecchi a attaqué le numéro 93, poussant celui-ci à sortir de sa trajectoire, à la grande joie de Jorge Martín (Pramac), vainqueur du sprint samedi et désormais 2e. Contraint de rendre une position, Bezzecchi a attendu son moment. Trois tours plus loin, il mettait Miller dans le vent. Le début de la fin pour le pilote KTM qui finira sa course dans le gravier à 3 tours de l'arrivée.
Si Miller est réputé pour ses débuts de course agressifs, Zarco, lui, est un grand finisseur. À la faveur des chutes mais aussi de ses chronos, le Français est revenu au pied du podim. Tandis que Bezzecchi faisait cavalier seul et lèvera les bras avec quasiment 5 secondes d'avance, la bataille entre l'aîné des Márquez et Martín faisait rage... au bénéfice de Zarco qui recollait inélucatablement.
À 7 tours de l'arrivée, Márquez était sur la défensive mais tenait bon, capable de repasser Martín dans la foulée. L'expérience se renouvellera le tour suivant.
MM93 sortait de la trajectoire mais sauvait miraculeusement sa 2e place alors que Zarco devenait un concurrent sérieux à la 3e place. Il restait à peine 3 tours et les spectateurs du circuit Bugatti poussaient pour le pilote Pramac. Ils furent exaucés quand, à 2 boucles du terme de ce Grand Prix en apnée, la Honda de Márquez a toussé à l'entrée d'un virage. Parvenant à se rééquilibrer, l'Espagnol n'a pas réussi à conserver de l'adhérence et a glissé, laissant le champ libre à Martín et Zarco, les deux coéquipiers respectivement 2e et 3e.
Derrière eux, le rookie Augusto Fernández termine à une excellente 4e place avec la GasGas made in France de Tech3 devant Aleix Espargaró (Aprilia), Brad Binder (KTM) et Quartararo.
Le championnat du monde est plus serré que jamais et, au vu des performances de Bezzechi qui dispute seulement sa 2e saison en Moto GP, on se dit qu'il a tout pour être un rival d'envergure pour Bagnaia.
