Type 00, T45, T55, T65, T80, T110, de blé, de seigle, d'avoine, de sarrasin, de châtaigne, de gruau, sans gluten : il y a autant de farines que de recettes et de cultures culinaires. Mais celle dont on fait les meilleures rumeurs produit un levain incomparable, avec une mie consistante et une belle dorure croquante. Le mercato fait figure de baguette à l'ancienne, même si la conception artisanale a laissé la place à de grands ateliers spécialement dédiés à l'approvisionnement de cette nourriture essentielle pour la presse et les supporters quoique indigeste de l'aveu même des deux parties.
En l'espèce, Lionel Messi et le PSG sont d'excellents producteurs de cette farine et les moulins ne cessent de tourner pour moudre tout ce grain. Depuis une semaine, tout a été dit et écrit ou presque entre (prenez votre respiration) la défaite humiliante contre Lorient au Parc des Princes (3-1), le voyage de la Pulga en Arabie saoudite qui lui a fait sauter un entraînement le jour de la fête internationale des travailleurs, la suspension de 2 semaines, les commentaires partout dans le monde qui en ont découlés, les excuses de ladite Pulga sur les réseaux sociaux, les commentaires partout dans le monde qui en ont découlés, la victoire parisienne à Troyes (3-1) dimanche, la levée de la suspension, le retour de Messi à l'entraînement et les commentaires partout dans le monde qui en ont découlés. Une phrase bien longue pour, finalement, si peu.
Pour autant, cette semaine de péripéties rappelle une notion essentielle : en ce qui concerne Messi, nul ne peut prédire le futur, pour la simple et bonne raison que même lui n'en a aucune idée non plus. Mercredi, son histoire avec le PSG était achevée définitivement, lundi, on se demande s'il y aura une saison 3. Mercredi, tout Barcelone frissonne à l'idée d'un retour de l'Argentin, lundi la presse madrilène (et madridiste) affirme qu'il a donné son accord à Al-Hilal. Mercredi, Messi libère de la masse salariale au PSG pour recruter cet été, lundi il revient au Camp des Loges une semaine avant la fin de sa sanction et devrait jouer contre Ajaccio samedi.
C'est ce que l'on appelle naviguer à vue. Tout est remis en question en l'espace de quelques heures, d'un extrême à l'autre. La sagesse nous intime de nous ranger à l'avis socratique et d'avouer humblement qu'en ce qui concerne le futur de Messi, nous savons que nous ne savons rien.
