"Il est vraiment dans une bonne phase, il le prouve avec les occasions qu'il crée. Il a été un peu malchanceux sur les deux derniers matchs mais je lui ai dit de conserver son niveau sur les prochaines semaines." Jeudi dernier, après la victoire de Manchester United sur l'Omonia Nicosie (1-0), Erik ten Hag a résumé en quelques mots le paradoxe Marcus Rashford.
Plein de bonne volonté, d'exigence et de qualités de leadership, l'attaquant de 24 ans s'est repris en main après deux saisons compliquées. La venue d'Erik ten Hag lui offre plus de possibilités, ainsi qu'une véritable chance d'évoluer dans de bonnes conditions. Pourtant, il reste parfois trop juste ou en deçà de ce qu'on attend de lui.
A l'image du Manchester United actuel, il ne concrétise pas toutes ses chances, ce qui lui porte préjudice par la suite.
Une nouvelle saison, un nouveau départ...
Marcus Rashford a entamé la saison 2022-2023 avec l'objectif de retrouver son niveau d'antan. "C'est un grand club pour lequel je joue, on attend de moi que je travaille dur pour m'améliorer", a-t-il déclaré lors de la pré-saison dernière dans une interview donnée pour le média de Manchester United. Lucide et déterminé, il s'est d'emblée imposé au sein de l'équipe du tacticien néerlandais en marquant le but de la victoire contre Liverpool en août dernier (2-1).
Tantôt utilisé en pointe (lors du match contre Southampton, 0-1), ou bien ailier gauche (récemment), l'attaquant a resplendi face au leader actuel du championnat, début septembre. Passeur décisif et auteur d'un doublé, il n'a pas laissé de répit aux Gunners d'Arsenal (3-1 en faveur de United).
"Il a une vibration vraiment positive et si vous mettez toutes ces choses ensemble avec la façon de jouer et que vous voulez améliorer différents aspects de votre jeu et que vous êtes heureux, vous contribuerez davantage à l'équipe, à la performance, au résultat et aussi à votre développement", a affirmé son entraîneur quelques jours après son triomphe contre les Londoniens.
Les choses sont donc claires. Marcus Rashford doit être heureux et être mis dans de bonnes conditions pour performer au plus haut niveau.
Nageant dans le bonheur et surfant sur la vague qu'il s'est lui-même créé, l'Anglais a été élu joueur du mois de septembre de Premier League. Une belle récompense, attestant d'un tout nouveau niveau. Mais sa joie a été de courte durée. Blessé pendant deux grosses semaines, Marcus Rashford a tenté de retrouver son dynamisme contre Omonia (2-3) le 6 octobre (2 buts, 1 passe décisive), tout en démontrant quelques fragilités.
... Mais des lacunes et des carences le déservent
Moins bon en ce mois d'octobre, et surtout, très maladroit à la finition, Marcus Rashford peine à faire la différence avec United. Transparent face à City (6-3) et décevant au match retour contre Omonia en Ligue Europa (1-0) tout comme Newcastle (0-0) ce dimanche, il doit s'imposer davantage pour aider l'équipe.
Certains supporters des Red Devils n'ont même pas hésité, d'ailleurs, à le pointer du doigt, et de reprocher à l'attaquant une baisse de motivation et d'implication pour aller presser quand il le faut.
Ajoutons à cela son manque d'adresse face au but, ainsi qu'une fâcheuse tendance à ne pas concrétiser ses actions dans les derniers mètres, et on obtient de petites lacunes à rectifier.
"Il sait qu'il doit être plus clinique. À la suite d'un bon mouvement, d'une bonne combinaison, d'une bonne action, il doit finir", a souligné le coach de Manchester United jeudi dernier.
Un joueur attendu au tournant
La pression pèse sur les épaules du Mancunien. Attendu presque comme le sauveur de l'équipe cette saison, il est, à son image, capable de réaliser de très belles performances, comme les pires. Ce mercredi, face à Tottenham, l'un des gros du championnat puisque troisième avec un match d'avance, l'enfant de la région doit non seulement prendre de la dimension, mais aussi relever onze joueurs manquant cruellement de justesse, et d'ambition.
Si Marcus Rashford est l'homme des grands matchs, il a l'occasion toute amenée de le prouver. Sans compter qu'un profil de remplaçant lui pend bien au nez. Cristiano Ronaldo était par exemple titulaire ce week-end.
Afin de ne pas perdre l'avance prise sur Liverpool (8e, 13 pts), Brighton (15 pts) ou Newcastle (15pts), les Red Devils (16 pts) devront neutraliser, entre autres, Harry Kane et Son Heung-min, serial buteurs des Spurs.
