Les titres d'Emura et Marini occultés par la disqualification ubuesque de l'Ukrainienne Kharlan

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Les titres d'Emura et Marini occultés par la disqualification ubuesque de l'Ukrainienne Kharlan

Olha Kharlan
Olha KharlanAFP
La dernière journée des épreuves individuelles a été marquée par la disqualification de l'Ukrainienne Olha Kharlan après sa victoire à la loyale sur la Russe Anna Smirnova. La sabreuse japonaise Misaki Emura a conservé son titre, tandis que Tommaso Marini, tombeur d'Enzo Lefort en 1/2 finale, s'est imposé au fleuret.

Kharlan disqualifiée, la FIE se décrédibilise

L'instant était d'importance mais l'épilogue a tourné au fiasco. Jamais les tireurs et tireuses ukrainiens n'avaient affronté d'athlètes russes ou biélorusses depuis leur réintégration en mars dernier par la Fédération Internationale d'Escrime. L'Ukraine avait décidé de boycotter les derniers championnats d'Europe individuels en Bulgarie. Médaillée olympique à quatre reprises, Olha Kharlan voulait affronter les Russes, considérant le sport comme un symbole de lutte et de combat. Il y a deux semaines dans l'AFP, elle avait affirmé qu'elle ne serrerait pas la main à une adversaire russe. 

Or ce jeudi, la sabreuse a affronté Anna Smirnova au premier tour des Mondiaux, autorisée via un décret publié mercredi par le ministère des sports ukrainiens. Sur la piste, Kharlan l'a nettement emporté (15-7). Et comme prévu, elle n'a pas serré la main Smirnova, se contentant du salut en vigueur durant la période post-Covid. La Russe est restée plus de dix minutes sur la piste à attendre le fameux serrage pendant que la délégation s'escrimait à porter réclamation pendant plus d'une heure. 

Dirigée jusqu'au printemps 2022 par Alicher Ousmanov, proche de Vladimir Poutine, la FIE a encore des relais pro-russes au sein des instances. Bilan : l'article t122 a été appliqué, actant la disqualification de Kharlan. "Lorsque la dernière touche a été portée, le match n'est terminé que lorsque les deux tireurs ont salué leur adversaire, l'arbitre et le public : ils doivent, à cet effet, être immobiles pendant la décision de l'arbitre, se placer sur la ligne de mise en garde et procéder au salut de l'escrimeur et serrer la main de l'adversaire dès que la décision est donnée" : voilà pour l'explication officielle.

Anna Smirnova
Anna SmirnovaAFP

On attend à présent une réaction intelligible de Thomas Bach, le président du CIO, et un peu plus convaincante que sa démonstration de break-dance avec Tony Estanguet et Amélie Oudéa-Castera mercredi pour le J-1 an des JO 2024... 

Emura souveraine au sabre, Lefort en bronze au fleuret

Le titre remporté par la Japonaise Misaki Emura passera forcément au second plan mais la sabreuse de 24 ans a conservé son titre mondial. Elle est seulement la 4e à réaliser cet exploit. Favorite, elle est arrivée en demi-finale en ne concédant que 13 touches. Face à la Grecque Theodora Gkountoura, médaillée de bronze des derniers championnats d'Europe et tombeuse de la Française Manon Brunet-Apithy en 1/4 de finale, elle a menagé le suspense pour s'imposer in extremis (15-14). En finale, Emura a battu une autre Grecque, Despina Georgiadou qui avait éliminé au tour précédent la Bulgare Yoana Ilieva censée être l'adversaire de Kharlan après sa victoire à la loyale sur Smirnova (15-11). 

Misaki Emura
Misaki EmuraAFP

À domicile, le fleurétiste Tommaso Marini a fait mal au contingent tricolore. En 1/4 de finale, il a sorti Rafael Savin (15-9), avant de sortir Enzo Lefort, double tenant du titre (il avait d'ailleurs battu Marini en finale l'an dernier), en 1/2 finale (15-13). La dernière touche, synonyme de finale, a été validée à la vidéo, le Français recevant un deuxième carton jaune pour un mouvement intempestif du masque. Le Transalpin a battu en finale l'Américain Nick Itkin (15-13) sous les acclamations de la foule milanaise. 

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