Deux semaines après le match nul (1-1) à Bollaert, Lens et le PSV se retrouvent, cette fois au Philips Stadion d'Eindhoven, une forteresse qui n'a plus vu une défaite depuis un an. Un match charnière qui peut faire basculer les Sang-et-Or du bon côté ou, au contraire, relancer un rival. Pour l'heure, les deux clubs semblent suivre des dynamiques opposées.
La défense pour apporter des certitudes
Depuis le début de saison, le RC Lens se refait la cerise en Ligue des champions tandis que son parcours en championnat demeure quelconque. Tel est le paradoxe artésien et sa faculté à élever son niveau en milieu de semaine tranche avec son incapacité chronique à enchaîner les victoires le weekend. "On est ambitieux mais on discutera de la suite de la compétition uniquement lorsque l’on sera qualifiés", s'est prudemment avancé Franck Haise en conférence de presse. "En attendant, on se concentre sur le match de ce mercredi face au PSV."
En l'espèce, depuis la défaite à domicile contre Metz (1-0) le 16 septembre, le RCL n'a plus connu le moindre revers toutes compétitions confondues. Au total, cela fait 9 matches de rang mais seulement 4 victoires. Lors de la 10ᵉ journée, sous la pluie et les bourrasques, les hommes de Haise ont étrillé Nantes (4-0). Le signe que le secteur offensif était d'équerre ? Las, le déplacement à Lorient (0-0) a remis les Sang-et-Or devant leurs difficultés. Au tiers de la saison, Lens n'a marqué que 12 fois. Un total famélique.
Mais cette faillite offensive et les doutes sur la scène domestique s'évapore en Ligue des champions. Certes, Lens a été mené au score lors des trois premiers matches mais a arraché 5 points. À Bollaert contre le PSV, Elye Wahi a de nouveau surgi pour claquer un but tout en technique.
En revanche, la défense a mis le cadenas. Alors que l'équipe avait encaissé 13 buts en 8 matches, elle vient d'enchaîner 3 cleansheets de rang. La défense à trois composées de Jonathan Gradit, Kevin Danso et Facundo Medina est redevenue imperméable en Ligue 1. À présent, elle doit tenir le choc en Ligue des champions et baisser sa moyenne de buts pris depuis le début de la compétition.
"Bien défendre sera l’un des éléments qui nous permettront de repartir avec un bon résultat", a appuyé Haise. "Faire des efforts fait partie de notre ADN. Il faudra être bons dans l’animation défensive sur l’ensemble des 90 minutes."
Transposer la réussite en Ligue des champions
Le PSV n'a pas de questions à se poser quant à son rendement dans le tiers adverse. Depuis le match aller dans le Nord, le club néerlandais a augmenté son avance en Eredivisie (7 points sur Feyenoord) et planté 11 buts pour porter son total à 41. L'Ajax (5-2) et Heracles Almelo (6-0) sont passés à la moulinette. Les Ajacides ont réalisé un petit exploit en menant deux fois au score alors que le PSV n'avait encaissé jusque-là que 3 buts en championnat.
Pour autant, sa situation est inversée à celle de Lens. En C1, le PSV est poreux en défense avec 7 buts pris en 3 matches et son attaque ne parvient pas à compenser, avec seulement 3 réalisations. "Nous devrons être plus efficaces et créer encore plus d'opportunités", a affirmé Peter Bosz. Néanmoins, l'homogénéité de ce groupe B l'autorise encore à croire en une qualification pour les 1/8 de finale et un succès rebattrait les cartes avec son adversaire du soir.
"Ils sont clairement au-dessus des autres en championnat, ce n'est pas autant le cas en Ligue des champions car les adversaires laissent moins d’espaces", a constaté Haise. "Malgré tout, l'équipe a des principes clairs dont la volonté de défendre haut. L’une des clés de la confrontation sera de réussir à sortir de leur pressing pour exploiter les éventuels espaces."
Après la victoire en championnat, Bosz était ravi du contenu, d'autant qu'il a pu réaliser une rotation d'effectif en prévision du rendez-vous européen : "six buts, aucun encaissé et nous avons pu reposer quelques joueurs, avant le match crucial de mercredi à domicile contre le RC Lens. Nous étions la meilleure équipe au début, avant qu'Héraclès ne soit réduit à dix hommes. Nous avons réalisé une excellente prestation, nous créant de nombreuses occasions".
L'entraîneur du PSV n'avance pas dans l'inconnu, riche de son expérience, certes mitigée, en France : "je connais Franck Haise depuis mon passage à l'Olympique Lyonnais. Je connais donc bien son style de jeu. Il fera sans aucun doute quelques ajustements par rapport à la dernière fois, mais dans l’ensemble, j’attends d’eux qu’ils jouent de la même manière".
À savoir faire mal dans les transitions. Mais c'est surtout dans le contenu de son équipe, privée encore une fois de Noa Lang, que Bosz veut voir une amélioration : "cela commence par oser jouer au football. Si quelque chose nous est demandé sur le plan physique, il faudra l'accepter. Nous devrons être les meilleurs pour gagner ce match, mais nous le savons".
