Entre Le Havre, 14e, et Nantes, 15e, seule la différence de buts, -9 pour les Ciel et Marine, -18 pour les Canaris, permet de séparer les deux clubs qui ne sont qu'à deux longueurs de Lorient, actuel barragiste,de Metz, premier relégable mais revenu à la hauteur des Merlus après la victoire contre Lens vendredi soir (2-1).
En d'autres termes, s'il y a un match à gagner, c'est bien celui-ci. Entre le promu et le monument en péril, la tension est à son paroxysme. Si le HAC a maintenu sa confiance en Luka Elsner, le FCN, lui, a opté une nouvelle fois pour le choc psychologique. Le retour d'Antoine Kombouaré a été réussi contre Nice (2-1) mais, dans une Beaujoire à huis-clos, les doutes sont revenus contre Lyon (1-3).
Le Havre ne se cache pas
Le Havre n'a gagné que deux fois en 2024 mais, après deux défaites de rang, a pris un point à Bollaert contre Lens (1-1). Un signe d'encouragement alors que se profile le match qui pourrait décider du sort du club doyen.
En conférence de presse, le coach slovène n'a pas voulu dédramatiser l'enjeu, bien au contraire. Le technicien connaît l'importance de ce rendez-vous à domicile car les écarts sont ténus : "nous devons joindre toutes nos forces, concentrer toutes nos capacités et nos ressources pour que ce match se déroule bien sur le terrain".
Elsner a même fait appel à toutes les forces vives du club ainsi qu'aux supporters pour transmettre de la force aux joueurs : "tout l'environnement doit répondre présent, au niveau de l'énergie, de l'enthousiasme pour livre une grande rencontre contre Nantes".
Face à des Canaris plus à l'aise à l'extérieur, Le Havre veut mettre à profit sa faculté à s'insérer dans le dernier tiers du terrain, un aspect mis en exergue par Elsner au moment d'affronter "une équipe extrêmement propre. On sait leur capacité à bien défendre quand l'adversaire ne met pas de rythme, à techniquement bien remonter les ballons sur l'entièreté du terrain, à mettre de la vitesse dans les transitions et à faire mal".
Outre Andy Logbo, forfait jusqu'à la fin de saison, le HAC évoluera sans Gautier Lloris, touché aux ischios, et peut-être Oussama Targhalline, victime d'une entorse et toujours incertain.
Nantes en quête de stabilité mentale
À Nantes, la tension est à son comble car le calendrier est totalement défavorable avec deux déplacements contre des équipes de bas de tableau (Le Havre et Montpellier dans deux semaines), un derby contre Rennes et trois dernières journées contre Brest, Lille et Monaco.
De plus, Kombouaré devra faire sans Eray Cömert, suspendu, ni Tino Kadewere, l'ancien Havrais, blessé. Ses absences s'ajoutent à celles d'Ignatius Ganago, Bastien Meupiyou, Rémy Descamps et Moses Simon. Contrairement à son homologue havrais, le Kanak a voulu adoucir le contexte de cette rencontre essentielle : "il faut être capable de dédramatiser l’enjeu de ce match. Je veux voir une belle équipe de Nantes, capable d’aller jouer un vrai match de football".
Pour l'entraîneur en charge de la mission maintien, c'est dans la tête que son équipe doit se fortifier plus que dans les jambes : "ça travaille bien. On le voit aussi avec les données récupérées à chaque match. Ce groupe court, fait les efforts. C’est mentalement qu’on a fléchi". Une allusion à la fin de match contre l'OL lors de laquelle les Gones ont renversé la rencontre pour s'imposer dans un stade à huis-clos. Mais pas de quoi dramatiser : "j’avais dit après Nice (victoire 2-1, ndlr), que ce groupe était encore fragile, qu’il fallait le juger sur la durée. Je m’attends à ce qu’il y ait de trous. Il n’y a pas de catastrophisme. J’ai parlé avec les joueurs d’endurance mentale. C’est ce qui manque pour aller chercher des points en fin de match".
Malgré ces commentaires positifs, l'heure est grave et les Nantais doivent repartir avec un résultat. En somme, les Canaris veulent y penser sans y penser. "Il faut vraiment gagner ce match pour prendre un peu d’air, se permettre de respirer un peu, a expliqué Florent Mollet à la suite de son coach. On joue forcément une part importante de la saison mais il faut l’aborder normalement. Il faut être conscient de la situation mais jouer ce match et ne pas penser à ce qu’il va se passer ensuite".
