Jeudi, c'était jour d'assemblée générale des actionnaires du Valencia CF. Cela fut particulièrement houleux avec les quelques représentants des petits actionnaires qui ont reçu procuration pour représenter leurs intérêts. La présidente Layhoon Chan a confirmé ce que tout le Valencianisme savait depuis longtemps : il n'y a pas d'argent pour le mercato d'hiver. Malgré une marge de 9 millions d'euros dans la limite de masse salariale imposée par LaLiga, Peter Lim refuse tout. Cet été, même des joueurs en fin de contrat, comme Alejandro Catena et Santi Comesaña, deux joueurs du Rayo Vallecano finalement partis respectivement à Osasuna et à Villarreal, ont été recalés.
Depuis la fin de saison dernière et l'arrivée de Rubén Baraja, des joueurs du filial sont montés en équipe première. Ce sont même eux qui ont sauvé le VCF de la descente : Javi Guerra (20 ans), Diego López (21 ans) et Alberto Marí (22 ans) ont marqué dans des moments cruciaux et le club s'est maintenu presque par miracle.
Cette saison, de nouveaux joueurs ont pris du galon mais "El Pipo" a beau être une légende du club, il ne peut pas faire des miracles avec des joueurs qui, la saison dernière, luttait en Segunda RFEF, la 4ᵉ division. La progression est manifeste, mais l'enjeu est très élevé pour des joueurs si peu expérimentés.
Javie Guerra, le symbole
Javi Guerra a été exclu la semaine dernière lors de la défaite contre Getafe (1-0) pour avoir dit à l'arbitre "qué malo eres" (que tu es mauvais). Il ne sera donc pas là contre le FC Barcelone, tout comme Gabriel Paulista, censé être le joueur d'expérience en défense, mais qui a été lamentablement exclu pour une contestation suivie d'une faute de cadet contre les Azulones, ainsi que le capitaine José Gayà et André Almeida, blessés.
Le milieu de terrain est la version la plus proche de Baraja. Solide au duel, doté d'une vision du jeu acérée, capable de passer comme de frapper de loin (3 buts et une passe cette année, et quel but dans les arrêts de jeu contre Valladolid la saison dernière !), Guerra est entré dans la rotation lors de la 29ᵉ journée contre Séville avant de devenir un titulaire indiscutable après 5 entrées en jeu. Arrivé en 2019, en provenance de Villarreal, il a déjà fait oublier Carlos Soler dans l'axe.
Diego López le sauveur et Fran Pérez l'inattendu
Avec 4 buts (dont celui du maintien contre le Betis lors de la 38ᵉ journée) et une passe décisive lors des 6 dernières journées de Liga, Diego López a quasiment maintenu Valencia à lui seul. Après 16 journées cette saison, le joueur qui a connu deux des meilleurs centres de formation espagnols (Mareo à Gijón et la Masia à Barcelone) n'en est qu'à deux buts, mais il ne rechigne jamais à la tâche sur le côté gauche.
Son pendant côté droit est Fran Pérez (21 ans) et sa présence était loin d'être acquise. Initialement, le fils de Francisco Rufete (membre éminent du Valencia vainqueur de deux titres de champion, de la Coupe de l'UEFA et de la Supercoupe d'Europe en 2002 et 2004), pur produit du centre de formation blanquinegro, devait partir en prêt, vraisemblablement à Elche. Finalement, Baraja l'a conservé et en a fait un titulaire. Pérez est à l'image de ces jeunes joueurs qui déboulent sur le devant de la scène : l'amour du maillot les pousse à se dépasser. Avec un but et trois passes décisives, sa première moitié de saison est consistante, même s'il a du mal à terminer ses matches.
Dans la rotation, sont également entrés Hugo González (20 ans, 5 matches, une passe décisive) et Pablo Gozálbez (22 ans, 5 matches) qui ont toujours joué à Valencia. Touché à l'aine avant le début de saison, Alberto Mari est revenu dans le groupe contre Getafe et pourrait avoir du temps de jeu contre le Barça ce samedi.
Cristhian Mosquera, l'expérimenté de… 19 ans
Cristhian Mosquera (19 ans) et Yarek Gasiorowski (18 ans) émergent en défense. Mosquera est déjà apparu en Liga plusieurs fois lors des deux dernières saisons, mais Baraja en a fait un titulaire, à la fois pour pallier la blessure de Mouctar Diakhaby mais aussi pour prendre la relève de Cenk Özkacar, dont l'option d'achat de 5 millions d'euros a été payée à Lyon cet été et qui n'offrait pas le rendement escompté. S'il a encore du mal à terminer ses matches, le central d'Alicante réalise de bien meilleurs matches que Paulista, à tel point que c'est l'ancien joueur d'Arsenal qui pourrait aller sur le banc en 2024.
Quant à Yarek, il a gagné du temps de jeu au poste de latéral gauche en raison des blessures simultanées de Gayà et Jesús Vázquez (20 ans). Titulaire lors des deux dernières journées, il devrait être dans le XI de départ contre le Barça. Positionné dans l'axe avec les U19 espagnols, il s'est fait remarquer lors de la dernière fenêtre internationale au cours de laquelle il a inscrit un triplé contre la Moldavie et un autre but contre la Géorgie.
L'inanité de la gestion de Lim et sa holding Meriton a au moins eu le mérite de mettre en valeur le centre de formation ainsi que le travail de Miguel Ángulo avec le filial. Si le Valencianisme a la dent très dure (et avec raison) à l'encontre du propriétaire, il apprécie d'autant plus l'engagement total de joueurs qui ont tout de même renversé Séville et l'Atlético de Madrid cette saison. La mission maintien suit son chemin et le premier bilan demeure positif. Mais pour des Xiquets qui découvrent le très haut niveau, la phase retour pourrait être très longue…
