Un mauvais résultat ce dimanche soir dans le Classique accentuerait la "maladie" chronique que le PSG traîne depuis le mois de janvier. Malgré la victoire au buzzer, grâce à Messi, face au LOSC, le tandem Campos-Galtier n'a pas échappé aux rumeurs de la presse et aux critiques des supporters parisiens cette semaine : l'intérêt pour Zidane de la part des Qataris a ressurgi et la mauvaise politique de recrutement aux deux derniers mercatos a été pointée du doigt. Même si le résultat face au Bayern, le 8 mars prochain, semble charnière quant à l'avenir des deux hommes, une défaite face à l'OM pourrait accélérer les choses en interne.
Dans ces turbulences - maintenant habituelles -, du mois de février, le PSG joue gros au Vélodrome face à son dauphin en Ligue 1. Une défaite donnerait à Marseille la possibilité se rapprocher bien trop près de la tête du championnat - à deux points -, alors qu'une victoire serait un soulagement pour les Parisiens, en plus d'enchaîner un deuxième triomphe d'affilée. Quoi qu'il en soit, le club de la capitale aura fort à faire face à un groupe prêt à tout pour empocher les trois points.
"C'est un match important. Ce sont deux équipes très proches avec très peu de points d'écart. En plus de l'affiche et de l'élimination en Coupe, c'est un match important. Est-ce décisif pour le titre ? Je ne crois pas", a déclaré Christophe Galtier en conférence de presse, tentant de faire baisser la pression de la rencontre.
Laisser le sportif au staff et se concentrer sur les problèmes du terrain
"Nous avons perdu la bataille au milieu de terrain, avait expliqué l'entraîneur français juste avant l'AS Monaco, résumant la défaite contre l'OM en Coupe. Nous avons échoué dans l'engagement mental. Nous allons affronter une série d'équipes intenses qui imposent des duels. Nous devons être présents".
L'analyse était objective, mais les résultats n'ont pas suivi. Après ces déclarations, Paris a perdu face aux Monégasques, puis contre le Bayern, enchaînant trois défaites consécutives toutes compétitions confondues, la pire série sous l'ère QSI. Au parc, dimanche dernier, face au LOSC, le PSG a remporté les trois points à la dernière seconde, après une scène surréaliste de son directeur sportif en plein match.
"Luis Campos, le conseiller sportif du PSG, est descendu sur le banc de touche pour donner des instructions aux joueurs en pleine rencontre contre Lille. Incompréhensible", a informé le correspondant espagnol en France pour AS, Andrés Onrubia, lors de la rencontre PSG - Lille.
La nervosité au sein du board du club de la capitale semble être à son paroxysme, à l'image du Portugais après cet épisode, et aussi l'altercation à Louis II entre lui et deux de ses joueurs, Neymar et Marquinhos. C'est dans cette atmosphère que Christophe Galtier doit gérer le terrain et les problèmes qu'a rencontrés son équipe lors des quatre derniers matches.
"Je ne peux pas dire qui est favori dimanche. Pour pouvoir être favori, il aurait fallu être dans une dynamique différente. Mais les fins de matchs contre le Bayern Munich et Lille nous donnent beaucoup d’espoir. Il faudra avoir un niveau de jeu très élevé et défier ces Marseillais qui seront portés par leur public, et qui sont sur une grosse dynamique en termes de résultats à domicile", a-t-il lancé.
Face à Marseille, le PSG doit se ressaisir et retrouver une dynamique positive sur le terrain. Les Parisiens s'attendent au même style de rencontre que celui de Coupe de France d'un point de vue de l'intensité. Il va donc falloir trouver des solutions pour faire face au pressing constant - voir kamikaze -, des joueurs de Tudor et répondre dans les règles de l'art à l'agressivité adverse.
Le poids des individualités et de Kylian Mbappé
"Il n’y a pas de revanche sur le plan personnel, je dois surtout préparer l’équipe du mieux possible et avoir le meilleur plan de jeu. Pour mes joueurs, il y a beaucoup de personnalité et d’orgueil dans ce groupe. Et l’orgueil sera un élément important face à Marseille."
Un plan de jeu et de l'orgueil : deux éléments qui manquent ces derniers temps au sein du Paris Saint-Germain. Même si face aux Dogues, les supporters ont réveillé leurs joueurs et ces derniers ont eu un sursaut d'orgueil en fin de rencontre, le PSG va devoir montrer beaucoup plus face à cette équipe marseillaise. L'envie et l'intensité vont être primordiales puisqu'en face, l'adversaire va sortir des vestiaires avec le couteau entre les dents.
Tactiquement, le plan de jeu est important, effectivement, mais l'animation de l'équipe, que ce soit d'un point de vue défensif comme offensif, montre ses limites depuis la reprise après le Mondial. Déployant un jeu beaucoup trop stéréotypé et qui manque de spontanéité - notamment face aux petits -, les Parisiens semblent être menottés à leurs individualités et surtout Kylian Mbappé.
"Il faudra faire l’opposé de ce qu’on a fait lors de la Coupe de France : gagner des duels, sortir de la pression marseillaise et avoir beaucoup plus de jeu dans la profondeur. Avec la présence de Kylian (Mbappé), il y aura de la profondeur, certes, mais il n’y a pas que lui qui doit nous en proposer. D’autres joueurs devront se projeter plus librement et avec plus de détermination."
Les points à corriger sont cernés et maintenant, il n'y a plus qu'à attendre de voir si les joueurs feront le nécessaire sur le terrain. Sur le papier, la présence de l'attaquant français est une grande menace pour cette équipe qui a pour habitude de presser haut et d'exercer un marquage individuel. La star du PSG aura de l'espace dans le dos de la défense et il devra se montrer percutant et décisif. Cependant, les Parisiens ne doivent pas se contenter de ne penser qu'aux phases de transition, car cela signifierait qu'ils joueraient en fonction de leur adversaire. Ces derniers vont devoir mettre le pied sur le ballon et tenter de garder le ballon le plus souvent possible.
