- Quand tu parviens à jouer à ton meilleur niveau, tu penses que quelqu'un peut te battre ?

- Non. 

Jon Rahm aurait bien tort de manier la fausse modestie : son année 2023 est exceptionnelle et tout indique qu'il sera le grand favori du Arnold Palmer Invitational, 4e tournoi désigné du PGA Tour. Scottie Scheffler, qui arrive en Floride dans la peau du tenant du titre, n'a pas eu le temps de prendre racine au sommet du ranking mondial : une semaine après sa victoire au Phoenix Open, Rahm lui a repris son sceptre en remportant de main de maître le Genesis Invitational. Depuis le début d'année, le Basque est le troisième joueur à occuper la place de numéro 1 mondial. Une récompense logique pour un joueur qui a déjà remporté 3 tournois cette année et domine la FedEx, le classement des tournois du PGA Tour. 

La lutte reprend ses droits à Orlando, au Bay Hill Club and Lodge, après que les 10 meilleurs mondiaux ont délaissé Honda Classic remporté par Chris Kirk dimanche dernier. Un parcours que Rahm arpentera pour la 2e fois seulement de sa carrière. L'an dernier, Scheffler l'avait emporté quand l'Espagnol avait terminé seulement 17e ex-aequo. Rory McIlroy, le 3e homme de la bande, s'est adjugé le tournoi en 2018. 

Rahm n'arrive donc pas en terrain conquis... même s'il trouve le tournoi floridien à son goût : "c'est un parcours de golf pour frappeurs. Il faut être très précis avec les fers, et évidemment, comme partout ailleurs, il faut être bon sur les greens. Beaucoup de dangers sont à gauche. Je vois beaucoup de similitudes sur les parcours sur lesquels Tiger Woods a bien réussi, et heureusement, j'ai pu bien faire sur la plupart d'entre eux. J'ai donc appris que cela pourrait être un terrain de golf pour moi". Le lien avec le Tigre n'est pas fortuit : le Californien s'est imposé 8 fois entre 2000 et 2013 à Bay Hill !

Incertitude bénéfique 

Alors que la saison 2 du LIV Golf a commencé la semaine dernière et qu'il faut être un sacré fan assidu pour savoir quel joueur et quelle équipe ont gagné, la course à la place de numéro 1 mondial rend chaque tournoi excitant et attendu. 

"Je sais que c'est le plus grand nombre de changements de n°1 sur une si courte période", a rappelé Rahm. J'ai vu certaines de ces statistiques parce que c'est vraiment intéressant. Cela témoigne de la grandeur du golf en ce moment et de la qualité de tout le monde". Lui qui était dubitatif quant à la répartition des points a pris son parti de cet algoritme si particulier et qui contente peu de monde : "il y a beaucoup de satisfaction lorsque vous arrivez à être n°1 quand les autres ont également joué du bon golf". 

Dans l'une des capitales du golf en Floride, en rivalité avec Jupiter, située plus au sud et où vivent de nombreux golfeurs du circuit, à commencer par McIlroy, Justin Thomas, Jordan Spieth ou encore Rickie Fowler, sans oublier les légendes Woods et Jack Nicklaus, la place de nº1 mondial pourrait de nouveau changer de propriétaire, même si la mission semble délicate : McIlroy doit gagner le tournoi et Scheffler doit au pire faire 2e et que, dans le même temps, Rahm soit bouté hors du top 25. 

Si le Nord-Irlandais, après avoir remporté le Dubai Desert Classic fin janvier, a baissé de pied à Phoenix (32e ex-aequo, - 1 total ) et au Genesis (29e ex-aequo, Par total), Scheffler est le joueur probablement le plus régulier du moment... derrière Rahm. Avec une telle émulation, les fans ne peuvent qu'être comblés. Les performances sportives du moment sont une publicité parfaite pour le PGA Tour dans sa lutte contre le LIV. Peu de monde s'en plaindra.