Interview Flashscore / Nuno Ribeiro, kiné sur l'ATP : "Taylor Fritz peut accéder au Top 5"

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Interview Flashscore / Nuno Ribeiro, kiné sur l'ATP : "Taylor Fritz peut accéder au Top 5"
Nuno Ribeiro est arrivé sur le circuit en s'occupant de Dmitry Tursunov
Nuno Ribeiro est arrivé sur le circuit en s'occupant de Dmitry TursunovArchive personnelle Nuno Ribeiro
Physiothérapeute, Nuno Ribeiro a déjà travaillé en étroite collaboration avec certaines des grandes figures du sport. Dans une interview accordée à Flashscore, il se remémore ses expériences et évoque le défi que représente le travail quotidien sur le circuit ATP, en particulier à cette époque de la saison alors que commence l'Open d'Australie.

Comment avez-vous débuté sur le circuit ATP ?

Cela a commencé avec un tennisman russe, Dmitry Tursunov, qui ne joue plus. C'était par l'intermédiaire d'un collègue kinésithérapeute. Le premier mois a été une période d'essai, comme d'habitude, et je suis allé au tournoi d'Indian Wells. À l'époque, j'étais avec Tursunov et Lukas Rosol. Après ce mois expérimental, ils étaient satisfaits et j'ai fini par choisir de rester avec le Russe, qui était déjà dans le top 20 et qui était vraiment un athlète hors pair.

Qu'est-ce que ça fait de travailler dans ce contexte ?

Quand je suis arrivé, je ne pouvais pas croire que j'étais parmi des joueurs qui étaient des idoles pour moi. Tursunov était un athlète que je connaissais déjà, que j'admirais sur le terrain et qui était un lion sur le court. Comme vous pouvez l'imaginer, c'était un sentiment extraordiaire d'être parmi toutes ces stars et, au fond, d'avoir commencé à faire partie de ce monde. Ensuite, cela devient normal, mais c'était une très bonne expérience.

Nuno Ribeiro ne cache pas son enthousiasme de travailler sur le circuit
Nuno Ribeiro ne cache pas son enthousiasme de travailler sur le circuitArchive personnelle

Avec quels athlètes avez-vous travaillé par la suite ?

J'ai arrêté de travailler avec Tursunov et en 2014, j'ai commencé à collaborer avec la Fédération kazakhe de tennis. J'ai fait la pré-saison en décembre, quand il n'y a pas de tournois, avec toute l'équipe car, bien que ce soit un sport individuel, il y a la Coupe Davis, qui est une sorte de championnat du monde de tennis. J'étais appelé quand c'était nécessaire, comme en 2015, avant les quarts de finale de la Coupe Davis. À cette époque, je suis allé au tournoi Nottingham et à Wimbledon, essentiellement pour aider Mikhail Kukushkin qui était dans le top 40.

Nuno Ribeiro à Wimbledon
Nuno Ribeiro à WimbledonArchive personnelle

Quels ont été les principaux défis auxquels vous avez dû faire face en travaillant sur le circuit ?

Le principal défi est le stress que la fonction implique. Normalement, la physiothérapie est étroitement liée à la blessure. Or j'ai travaillé avec des athlètes en bonne santé et le défi était d'essayer de les faire récupérer le plus rapidement possible après l'entraînement et les matchs. Autrement dit, les remettre du stress quotidien dans un contexte de compétition constante. Je l'ai fait tous les jours, dans la récupération de l'athlète, dans le renforcement du corps et dans la détection précoce de tout problème physique, afin d'éviter que la blessure ne se produise. Souvent, l'athlète ne le ressent pas et lorsque nous faisons une évaluation, il fait référence à une douleur, ce qui pourrait déjà être le signe d'une blessure.

Dans un tournoi, les joueurs peuvent jouer tous les jours. Y a-t-il plus de risques de blessure ?

Il y a des choses à faire du moment où l'athlète se réveille jusqu'à la fin de la journée. On est plus dans le domaine de la prévention et de l'évaluation.

La récupération est un aspect prépondérant
La récupération est un aspect prépondérantArchive personnelle

Nous sommes au début de saison. Y a-t-il plus de pression pour la préparation de l'athlète en ce moment, sachant qu'un tournoi important approche ?

Au mois de décembre, il n'y a pas de matchs et la préparation est beaucoup plus physique. Il y a une plus grande incidence dans le travail physique si l'athlète n'a pas de blessures. C'est durant ce mois que j'ai fait la pré-saison au Kazakhstan et, là-bas, le travail est plus dur pour les préparateurs physiques qui ont plus de temps pour intervenir. Il est évident qu'il y a aussi du temps pour l'entraînement sur le terrain mais il y a une grosse part de travail physique. C'est pourquoi l'année dernière, Carlos Alcaraz est apparu avec un physique complètement différent, car il a beaucoup travaillé. Il est typique de cette préparation en début d'année de travailler davantage sur le volet physique.

Carlos Alcaraz était sur un chemin impressionnant qui l'a mené à la place de numéro un mondial. Beaucoup le voient comme comme le grand visage du tennis pour la prochaine décennie. Êtes-vous d'accord ?

En ce moment, d'après ce qu'il a démontré, il est à un niveau supérieur aux autres, ce qui ne veut pas dire qu'un autre talent ne peut pas apparaître, car on voit qu'il y a des jeunes qui émergent aussi. Alcaraz est blessé et ne participera pas à l'Open d'Australie, mais s'il n'a pas de malchance avec les blessures, il pourrait avoir une progression positive. Cette absence de blessures graves était l'un des secrets de la longévité de Roger Federer, en plus de sa technique presque parfaite, reconnue de tous. Alcaraz commence mal l'année, en raison d'une blessure, et cela pourrait être un indicateur qui pourrait entraver ce qu'il était déjà capable de faire. Il a 19 ans, il est très jeune, mais il est indispensable qu'il ait un kiné avec lui, pour éviter ces blessures qui pourraient bouleverser son parcours, surtout s'il veut rester dans le top 5. Il est déjà numéro un mondial, chose rare pour son âge, mais il y a d'autres talents. Casper Ruud a 24 ans et Holger Rune est numéro 10 à 19 ans. Alcaraz fait sensation en ce moment, mais son année commence mal. Voyons ce que nous réservent les prochains mois.

Nuno Ribeiro valorise son expérience sur le circuit
Nuno Ribeiro valorise son expérience sur le circuitArchive personnelle

Roger Federer a pris sa retraite mais des figures historiques telles que Rafael Nadal ou Novak Djokovic restent. Êtes-vous d'accord pour dire que Nadal a l'air épuisé physiquement, ce qui le différencie de Djokovic et que cela pourrait être une saison difficile ?

Rafael Nadal nous y a déjà habitués à de nombreuses surprises. En 2013, on a dit qu'il ne jouerait plus jamais sur dur à cause de ses genoux et il est réapparu... Bien sûr, cela fait 10 ans, il a maintenant 36 ans et il est plus difficile de surmonter les problèmes physiques. Voyons maintenant ce qui va se passer. La blessure au pied qu'il a subie l'an dernier, qui l'a contraint à recevoir des infiltrations, semble être un sujet d'inquiétude, mais il reste numéro deux mondial, il a une très grande disponibilité physique et on verra jusqu'où il peut aller. Novak Djokovic a un an de moins et je pense qu'il a encore beaucoup à dire, s'il n'a pas de problèmes à cause des problèmes liés au COVID-19, comme il en avait eu l'année dernière. Alcaraz est numéro un avec tout le crédit qui lui est dû, mais il a également profité du fait que Djokovic n'a pas pu participer à certains tournois du Grand Chelem tels que l'Open d'Australie ou l'US Open.

On verra ce que cette saison nous apporte...

Il y a un joueur qui, je pense, est capable de monter, c'est Taylor Fritz. Je crois que ce gamin américain de 25 ans est capable de tout et peut voir sa carrière exploser cette année. Je suis convaincu qu'il peut accéder a top 5.

Et dans sur le circuit féminin ?

C'est quelque chose de plus complexe, parce que les joueuses varient beaucoup. Emma Raducanu, par exemple, a connu une belle ascension et, entre-temps, est déjà retombée. Elles sont soit dans le top 10, soit elles tombent soudainement à la 80e place. C'est vrai que les blessures influent, mais je pense que c'est plus difficile de donner un pronostic du côté féminin. Il me semble que Daria Kasatkina est montée plus durablement et il y en a deux qui sont un peu plus haut : Iga Swiatek, numéro une mondiale, et Ons Jabeur, numéro 2. Aryna Sabalenka a également pris un excellent départ cette année et Coco Gauff, qui n'a que 18 ans, est un autre exemple d'athlète capable d'aller en finale de Grand Chelem puis de disparaître. Celles qui parviennent à rester plus régulièrement en tête sont les deux leaders du classement. 

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