Interview exclusive/Sonny Anderson : "Le Brésil est en mission pour gagner le Mondial"

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Interview exclusive/Sonny Anderson : "Le Brésil est en mission pour gagner le Mondial"

Interview exclusive/Sonny Anderson : "Le Brésil est en mission pour gagner le Mondial"
Interview exclusive/Sonny Anderson : "Le Brésil est en mission pour gagner le Mondial"PANORAMIC/JB AUTISSIER
La légende de l'OL Sonny Anderson (7 sélections) est revenue pour Flashscore sur les chances du Brésil dans cette Coupe du monde. Le consultant de beIN Sports France, la chaîne qui diffuse l'intégralité de la compétition, a donné son avis sur Neymar, Vinicius Jr, Richarlison ou encore le travail fait par Tite pour que ce Brésil soit performant.

Question : On attendait le début du Brésil impatiemment après les bons résultats dans les qualifications AmSud (14 victoires, 3 nuls) et la tournée en France (victoire contre le Ghana et la Tunisie). La compétition a bien débuté pour eux, une victoire 2-0 contre la Serbie. On a senti un Brésil un peu timide en première mi-temps, comme si les émotions avaient un peu pris le dessus. La deuxième, ça allait beaucoup mieux. Le Brésil s'est lâché et a su faire la différence. Comment avez-vous senti cette équipe durant le premier match ? 

Réponse : Comme pour toutes les autres nations qui commencent le Mondial, la première rencontre est toujours la plus compliquée. Très peu d’équipes dans la compétition ont bien démarré en première mi-temps, à part l’Espagne. Mais au final, j’ai trouvé que c’était un bon match, car dès que l’effet Coupe du monde était passé, en deuxième mi-temps, on a vu un Brésil qu’on a plus l'habitude de voir. Même si ce n'est pas encore la meilleure version, mais c’était bien mieux qu’en première. Des joueurs se sont lâchés. Personnellement, je suis assez confiant. C'est une équipe qui avait pas mal de pression, car on a tous parlé et on les a tous mis comme favoris, car, effectivement, ils avaient impressionné dans les phases de qualifications. Les joueurs, chacun d’eux, étaient en forme dans leur championnat respectif. Après, c’est aussi normal qu’il y ait eu une mise en route dans le premier match. C'est toujours compliqué de bien démarrer une compétition comme celle-ci. 

Q : Pour remporter un Mondial, il faut un groupe fort. Et on a la sensation que dans cette équipe du Brésil, il y a un noyau dur. Ils ont les individualités, certes. Mais on voit un noyau qui se forme depuis quelque temps avec Neymar, Thiago Silva, Marquinhos, Danilo, Casemiro, etc. Pensez-vous qu’ils ont ce collectif pour aller au bout ? 

R : Le groupe du Brésil est un groupe qui est là depuis longtemps. C’était l’un des choix de Tite quand il est arrivé. Ce sont souvent les mêmes qui sont appelés, et cela a provoqué qu’il ait forcément un collectif. Puis, c’est une génération qui s’entend bien. Neymar est en tête d’affiche et devant, il a une bonne entente avec les jeunes joueurs. On a aussi Casemiro et sa sérénité, puis Thiago Silva, Marquinhos, Danilo. Derrière, ce sont des joueurs avec de l'expérience. Et devant, c’est la jeunesse qui parle. C’est un groupe qui vit super bien et c’est un groupe, comme j’ai toujours dit, qui est en mission pour gagner la Coupe du monde. On l’a entendu après le match contre la Serbie, certains joueurs l’ont dit : “on avait sept batailles à gagner, on en a déjà remporté une, il faut en gagner encore 6”. Ils sont en mission pour gagner la Coupe du monde et c’est un groupe qui sait ce qu’il veut. Le premier match était compliqué, parce que, effectivement, les émotions du favori, ce n’est pas toujours facile à gérer. Là, c’est passé. Et pour le deuxième match, ils seront très certainement plus à l’aise. 

Q : On va parler de Richarlison. Auteur d’un doublé et d'un somptueux deuxième but. Nous avons la sensation que le Brésil a retrouvé un 9 qui lui correspond. C’est un garçon qui joue sans pression, il a 39 sélections et a marqué 19 buts. Vous qui avez été attaquant, que pensez-vous de ce joueur et de ses performances avec le Brésil ?

R : Ce n’est pas un joueur nouveau en équipe nationale. Ses premières apparitions ont été sur le côté à ses débuts. Là, Tite l’a intégré dans un système qui lui correspond parfaitement bien. Avec trois joueurs devant, plus Neymar derrière. Il n’a peut-être pas la qualité qu’avait Romario, Bebeto ou Ronaldo devant, mais il est essentiel dans ce que demande Tite. Quand sur les côtés, Vinicius et Raphinha créent les occasions, Neymar derrière, ou même Paqueta, lui doit être ce joueur-là qui sera devant, à la finition, devant le but. Et qui va soit créer des espaces pour les autres, soit être là pour finir. Et c’est ce qu’il a fait dans le premier match du Brésil et c’est ce qu'attendait Tite de lui. C’est le joueur parfait pour le système mis en place par Tite. 

Q : Passons à Neymar, touché à la cheville contre la Serbie. Il se dit que l’objectif serait d’arriver en huitièmes… Nous avons vu les photos et c’est assez sérieux. À voir l’évolution à présent. Que représente son absence pour le Brésil selon vous ?

R : Ce ne serait pas cohérent de dire qu’ils peuvent aller au bout et que pour une absence, la donne changerait (rires). Alors, oui. Bien sûr que c’est handicapant. Car on connaît le talent de Neymar et on sait de quoi il est capable. On l’a vu sur le premier but, le décalage à Vinicius, pied droit, qui provoque ensuite le tir de l'attaquant du Real. Ce sont les qualités de Neymar. Il sait décrocher, faire des accélérations ou donner des bons ballons. Alors, malheureusement, il se blesse dans les derniers temps et bien sûr qu’il va manquer. Mais, en 1962, le Brésil a gagné la Coupe du monde en perdant Pelé au premier match… il n’a pas joué la Coupe du monde et le Brésil a été champion du monde... On peut trouver un Paqueta, on peut trouver un Vinicius ou un Raphinha qui sera décisif. Le Brésil a des joueurs pour gagner la Coupe du monde. Après, ce qui est bien pour le Brésil et Tite, c’est qu’il n’est pas écarté. Il faut le soigner correctement et plus tu avances dans la compétition, plus sa blessure évolue et il faudra voir s’il pourra être remis sur pied. Ça se trouve, ce sera impossible de le revoir… mais voilà, il faudra faire le maximum. Dans tous les cas, il y a un collectif et un groupe fort. J’imagine un milieu de terrain avec Fred, Casemiro et Paqueta, et ça reste un milieu de terrain assez cohérent. Il y a les joueurs pour remplacer Neymar et les joueurs pour remporter la Coupe du monde. Je ne me fais pas de soucis. Avec Neymar, c’est plus facile de gagner. Sans lui, c’est moins simple, mais ça peut se faire. 

Sonny Anderson, sur les chances du Brésil au Mondial 2022.
Sonny Anderson, sur les chances du Brésil au Mondial 2022.Opta by Stats Perform/Profimedia

Q : Justement, par rapport aux joueurs qui pourraient porter le Brésil. J’ai une question sur Vinicius Jr. Au Real Madrid, cette année, c’est lui qui est le référent de l’attaque avec Valverde. Il a fait une excellente performance contre la Serbie, il est dans toutes les actions de son équipe. Il est à l’origine du premier but, il fait la passe décisive sur le deuxième. Pensez-vous que Vini peut être le patron de cette équipe devant, dans le cas où Neymar est absent ?

R : Il l’a fait au Real Madrid sans Karim Benzema. Il peut donc le faire avec le Brésil. C’est un joueur qui a cette qualité, comme beaucoup de joueurs aujourd’hui. On peut le voir en équipe de France avec Mbappé, Coman ou Dembele et au Brésil avec Raphinha, Antony ou Vini. C’est cette génération de joueurs qui peut faire la différence balle au pied, qui vont très vite et qui savent gérer cette vitesse avec la technique. L’autre jour en deuxième mi-temps, il a eu un peu plus d’espaces et il a trouvé la solution pour le Brésil. Mais je pense qu’il peut le faire, oui. J’en attends un peu plus de Raphinha par contre…

Q : Personnellement, j’ai été assez déçu par son match...

R : C’est dans la lignée de ses dernières performances avec le Barça.

Q : Pour en finir avec les joueurs, je voudrais vous parler du secteur défensif avec trois joueurs qui ont impressionné lors du premier match : Thiago Silva, Marquinhos et Casemiro. Ce sont trois joueurs qui sont l’équilibre de cette équipe et pour remporter une Coupe du monde, il faut savoir bien défendre. Avec ces trois garçons, le Brésil est bien protégé…

R : Le problème que le Brésil avait avant, c’était qu’ils voulaient jouer vers l’avant, mais l’équipe prenait beaucoup trop de buts. Depuis quelque temps, le Brésil ne prend pas beaucoup de buts, avec ces joueurs-là. Ce sont des joueurs d’expérience, de bons défenseurs. Casemiro se fiche de prendre un carton, comme Thiago Silva ou Marquinhos. La seule chose qu’ils veulent, c’est défendre. En sachant que sur le côté, Danilo et Alex Sandro, ce sont aussi des joueurs qui défendent. Si tu veux gagner une Coupe du monde, il faut que cette assise défensive soit performante pour que les attaquants puissent jouer. Mais je répète, j’avais vu beaucoup de matches du Brésil avant celui contre la Serbie, et même les attaquants et les milieux de terrain défendent. Ça fait que le groupe est entier et que les joueurs de derrière sont beaucoup plus tranquilles pour récupérer les ballons, car il y a un pressing qui est fait par les joueurs de devant. C’est ce que demande Tite et c’est grâce à son travail. S’ils veulent gagner des matches, il faut défendre tous ensemble. Quand vous défendez tous, vous êtes plus prêts les uns des autres pour attaquer. La tâche est plus simple. 

Q : Le Brésil a une première finale contre la Suisse, ce lundi. Une victoire est synonyme de qualification. Mais contre les Suisses ce n’est jamais simple. Ils défendent bien, ils sont efficaces. Votre avis sur ce match ?

R : Rien n’est simple dans cette Coupe du monde (rires). Pour gagner un match, rien n’est simple. Vous pouvez mettre une nation qui est historiquement meilleure face à une autre, et elle peut perdre sur un match. Il faut que le Brésil aborde le troisième match déjà qualifié. C’est l’idéal pour préparer les huitièmes de finale. Alors oui, c’est compliqué face à la Suisse. Il y a eu des moments par le passé où la Suisse a mis des difficultés le Brésil. Mais là, c’est différent. Le groupe est solide, il y a un vrai côté humain entre chacun, les uns avec les autres. Ils vont tout faire aller en finale et ils vont tout faire pour que Neymar puisse jouer cette Coupe du monde. Et ça va commencer contre la Suisse, le but est de se qualifier pour que Neymar puisse penser à sa récupération pour les huitièmes. Après, ça peut arriver de faire match nul ou de perdre contre la Suisse. On l’a vu pendant cette Coupe du monde. Mais il faut tout faire pour se qualifier. 

Q : Un petit mot sur les Bleus. Qu’avez-vous pensé de l’équipe de France jusqu’à présent ?

R : Elle m’a impressionné dans le sens où ça a commencé difficilement contre l’Australie avec le premier but. Mais il y a eu une réaction derrière avec des cadres de l’équipe comme Griezmann ou Rabiot qui font une Coupe du monde exceptionnelle. Vous pouvez voir le nombre de blessés qu’ils ont subi et finalement, ils restent compétitifs. Défensivement, c’est de mieux en mieux. J’ai apprécié le match d’Upamecano, qui est en train de monter en puissance. Tchouaméni aussi. On voit que Dembélé commence à se lâcher. L’équipe commence à monter en puissance petit à petit et c’est ce que met en place Didier Deschamps. Mbappé, dès qu’il a le ballon, il peut faire la différence. Si ça continue comme ça, ça peut aller au bout. 

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