En dix années à Londres, Hugo Lloris a grandement appris. De l'autre côté de la Manche, il a contribué à maintenir Tottenham Hotspur au plus haut niveau, joué à l'échelle européenne et s'est fait une place à Londres, ville respirant le football.
Taulier et rempart de son club, il est la représentation même de la stabilité, malgré des erreurs pointées du doigt depuis quelques années. Considéré comme l'élément le plus friable de l'effectif français par la presse britannique, Hugo Lloris aura fort à faire ce samedi, voire à prouver à sa nation d'adoption.
Des débuts plus que prometteurs
Arrivé à Londres au mois d'août 2012, Hugo Lloris a progressivement gravi les échelons. Titulaire en équipe de France un mois auparavant, le Français est pourtant placé sur le banc au profit de Brad Friedel. La grande différence qui les oppose est flagrante, puisque le gardien américain a alors 41 ans, contre 26 pour Lloris. Loin de s'en cacher, la direction de Tottenham affirment à l'époque qu'ils ont fait appel à l'actuel capitaine des Spurs pour "un projet sur le long terme".
A l'époque, toute l'Europe voit en le Niçois un futur grand gardien. La décision est alors assez incompréhensible. Pourtant, pour André Villas-Boas, alors entraîneur, elle est logique. La transition se fera sur la saison. Ainsi, Hugo Lloris n'est titularisé en championnat qu'en octobre, face à Aston Villa (2-0). Il devient officiellement gardien numéro 1 après un match contre Arsenal, pourtant perdu 5-2, quelques semaines plus tard.
Son ascension à Londres va très vite. Tottenham revient en haut du classement anglais en hiver, en grande partie grâce à ses performances. Sa première saison est finalement un succès. Il réalise 11 clean sheets, ce qui l'amènera à garder la cage des Spurs pour de nombreuses années.
Une constante assumée en ligues compétitives
Se plaisant complètement dans la capitale anglaise, Hugo Lloris reste le portier attitré de Tottenham. A son poste, il est adulé par l'Angleterre entière, et devient l'un des meilleurs à l'échelle mondiale. Ses arrêts de haute volée face à Arsenal et Manchester City (2014), lui valent une place de choix parmi les gardiens en activité, au plus grand bonheur des supporters de Tottenham.
Désireux de jouer la Ligue des champions (LDC), il parvient à se qualifier avec son club à l'issue de la saison 2015-2016, et à l'emmener à la 3e place du championnat. Une marche que les Spurs n'avaient plus connue depuis 1990. Cette année-là, il excelle et arrive à complier 13 clean sheets, et n'encaisser que 34 buts.
Capitaine de l'équipe depuis cette période, après le départ de Younès Kaboul, Hugo Lloris marque les esprits de son leadership et de sa solidité. Le gardien contribue activement au succès de Tottenham et, bien que courtisé par d'autres clubs (Manchester United, Real Madrid), il affirme sa volonté de rester à Londres.
Sa carrière connaît d'ailleurs une belle apothéose lors de la saison 2018-2019, au cours de laquelle il mène une campagne de LDC flamboyante et dispute la finale face à Liverpool. Seulement, lors de celle-ci, Mohamed Salah marque un penalty, et Hugo Lloris ne peut empêcher le but de Divock Origi. Il aura cependant brillé en phases éliminatoires, contre le Borussia Dortmund et avec une parade sensationnelle face à l'Ajax en demi-finale (2-3).
Un déclin progressif depuis 2019 ?
Les années passent et pourtant, Hugo Lloris reste LE gardien et capitaine de Tottenham. Nommé au Ballon d'Or 2019, ainsi qu'au trophée Yachine, il oscille ensuite entre bonnes et mauvaises performances.
Etincelant, puis fautif sur un bon nombre de buts, il est de plus en plus critiqué par la presse. Généralement calme lorsqu'il est interrogé par les médias, il s'emporte par exemple, après la défaite de Tottenham face au Dinamo Zagreb (2021, huitièmes de Ligue Europa) en affirmant que celle-ci est une "honte", preuve que les choses ne sont plus aussi figées qu'auparavant.
Depuis, plusieurs entraîneurs se sont succédés à Tottenham, l'effectif a changé, mais Hugo Lloris est resté. Ses erreurs sont devenues plus fréquentes, à l'image de certaines bourdes en équipe de France, dont des erreurs de relances, fatales lorsque l'adversaire est doté d'un joueur à la précision chirurgicale.
Actuellement, le gardien de la formation londonienne réalise une saison correcte avec Tottenham, mais est toujours décrié. Son contrat est remis en question, tout comme sa capacité à toujours être l'homme de la situation. En cela, il est désigné comme étant le maillon faible des Bleus durant cette Coupe du monde.
Interrogé à ce propos en conférence de presse ce jeudi, il a répondu à ses détracteurs. "L’important c’est le terrain. On n’a pas besoin de motivation extérieure pour jouer un quart de finale de Mondial. Ils ont leur opinion et il faudra répondre sur le terrain."