"Je ferai des choix techniques et moraux pour l'Euro 2024", affirme fièrement Spalletti

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"Je ferai des choix techniques et moraux pour l'Euro 2024", affirme fièrement Spalletti

Luciano Spalletti.
Luciano Spalletti.Profimedia
Dans une longue interview accordée au Corriere della Sera, Luciano Spalletti a abordé les questions d'actualité liées à l'équipe nationale, en s'attardant également sur sa trajectoire d'entraîneur.

Que dire à l'enfant qu'il était ?

"Je lui dirais de se préparer à un monde où rien n'est jamais acquis et où tout est possible. Je me demande souvent si je serais prêt à recommencer ce que j'ai fait dans ma vie. La réponse est oui. La beauté réside dans cela, dans cette fatigue, dans cet entêtement avec lequel on essaie toujours de s'améliorer. Pas seul, au milieu des autres. La qualité de la vie, c'est le contact avec les gens et les belles situations, le changement en restant toujours soi-même".

Le football

"J'étais un enfant qui passait toute la journée dans la cour de récréation, un de ceux qu'il fallait appeler dix fois quand il faisait nuit pour qu'il revienne à la maison, qui faisaient leurs devoirs le soir, parce qu'il y avait d'abord le foot. Mon cadeau préféré quand j'étais enfant était un ballon. Même si j'en avais trois ou quatre, j'en voulais toujours un de plus, de la part de ma grand-mère. J'avais peur de m'en passer".

Les défaites

"J'ai commencé avec l'équipe de jeunes d'Avane. On perdait toujours. Puis je suis allé à la Fiorentina, où nous gagnions toujours. Et, honnêtement, je pense que j'ai plus appris de la première expérience que de la seconde. La défaite est importante, elle éduque, elle vous apprend à vous améliorer, elle vous éduque à gagner. Ce maillot jaune est resté dans mon cœur".

Sa relation avec la presse

"Je ne fais pas partie de ces entraîneurs qui passent leur temps au téléphone avec les journalistes, ce qui m'a peut-être aliéné par le passé. Je fais mon travail et je cherche les résultats. Je respecte tout le monde et le travail de chacun. Mais je veux que les résultats parlent pour moi, pas les sourires".

Champion d'Italie à Naples
Champion d'Italie à NaplesFlashscore

Naples

"J'ai laissé mon cœur à Naples. C'est inimaginable l'affection, voire l'amour que j'ai reçu dans cette ville. Elle m'a donné, pour la première fois dans mon histoire d'entraîneur, l'émotion unique de me sentir membre d'une communauté. À Naples, j'étais heureux parce que j'ai touché de mes propres mains le bonheur des Napolitains et de mes joueurs. J'ai ressenti des émotions indescriptibles. C'est l'une des plus belles choses qui pouvait m'arriver dans la vie. Je pense qu'il est difficile d'avoir plus que ce que j'ai eu. Je suis fier de devenir l'un des leurs ce jeudi".

L'équipe nationale 

"Je voudrais que la Nazionale soit celle de tout le monde et que tous les Italiens l'aiment. Pour moi, le niveau qu'il faut avoir pour porter le maillot de la Squadra Azzurra est ce qu'il y a de plus élevé, mais c'est aussi celui qui est le plus proche du football de rue. Lorsque, enfants, nous devions jouer contre ceux du jardin voisin, nous espérions de tout cœur être "sélectionnés" et faire partie de ceux qui, en gagnant, deviendraient les héros du quartier. La proposition de Gravina a fait de moi un homme heureux et fier, même si j'ai senti le poids énorme de la responsabilité".

Honorer la sélection...

"Mes choix seront techniques mais aussi moraux. Je veux avoir autour de moi des hommes qui y croient, qui vivent avec moi le poids de la responsabilité, des hommes qui connaissent par cœur l'histoire de cette équipe nationale, qui me montrent qu'ils veulent en faire partie et des efforts. Nous devons rendre à l'Italie ses lettres de noblesse. Faire en sorte que tout un pays se réjouisse, s'unisse et oublie les différences qui séparent le peuple. Le maillot des Azzurri doit être désiré d'abord et ensuite honoré comme un objet sacré".

... même si tout le monde ne l'a pas compris

"Les garçons l'ont-ils compris ? En général oui, mais je pense qu'il faut encore y travailler, il faut créer en chacun d'eux les bonnes habitudes, le sens des responsabilités et la motivation qui nous permettront d'être une équipe nationale forte. Je suis heureux de cette qualification. Pas seulement pour du résultat obtenu mais pour la façon dont nous avons joué. Enfin, pas tout le temps. Parce que nous avons bien joué pendant quarante-cinq, soixante ou soixante-dix minutes, mais jamais pendant tout un match. Cependant, nous sommes sur la bonne voie".

Le tirage au sort

"Pour quelqu'un comme moi, qui a toujours voyagé en faisant du stop, être en première classe côté fenêtre était agréable et motivant. Ensuite, le fait d'être dans le quatrième chapeau, dans l'urne, nous a fait arriver avec l'humilité de ceux qui savent qu'ils ont beaucoup d'équipes au-dessus d'eux, mais cela n'enlève pas la conscience et la fierté d'être l'Italie. Nous savions que parmi les différentes possibilités, il y avait celle de se retrouver contre toutes les grandes équipes, et malheureusement c'est exactement ce qui s'est passé. La seule façon de passer en phase finale sera de jouer tous les matches à un niveau très élevé. L'Espagne, l'Albanie et la Croatie ne seront pas non plus satisfaites d'avoir tiré l'Italie. Tout dépend de nous. Ce que j'ai dit à mes Azzurri avant un match difficile s'applique : "Il y a beaucoup de choses qui, de l'extérieur, me faisaient peur et qui, maintenant, après les avoir affrontées, m'animent. Je ne me fixe pas de limites, tout dépend de la façon dont nous parviendrons à nous améliorer, avant tout à l'intérieur de nous-mêmes".

Les jeunes

"Il y a beaucoup de jeunes joueurs qui peuvent grandir, comme Scalvini, Udogie, Scamacca, et en attaque nous avons Retegui, Raspadori, Kean, Immobile...  Raspadori, par exemple, est un type formidable : il ne renonce jamais, que ce soit à l'entraînement ou pour préparer l'un de ses examens universitaires. Permettez-moi également de dire que Chiesa est l'un de ces joueurs qui appartiennent à la rare beauté du football spectacle. Les joueurs comme lui valent de l'or pour les entraîneurs, ils vous donnent des solutions qui n'existent pas. Les qualités des joueurs de talent sont supérieures aux indications qu'un entraîneur peut donner".

Ciro Immobile célèbre un but en Azzurri avec Giacomo Raspadori
Ciro Immobile célèbre un but en Azzurri avec Giacomo RaspadoriAFP

Le talent

"Il n'y a pas de technique sans tactique, et vice versa. Trop souvent des indications rigides, dans le temps de la formation des joueurs, enlèvent le goût de l'invention, de la recherche de solutions. Dans les secteurs de la jeunesse, on a tendance à récompenser le physique précoce sans calculer que le talent peut aussi se cacher dans l'incomplétude physique. Laissons-les jouer avec le ballon, il n'est pas nécessaire que les entraîneurs des copient et collent mes schémas ou ceux des autres".

Les Italiens à l'étranger

"Je peux sélectionner des joueurs italiens partout dans le monde, mais ce qui me préoccupe le plus, c'est justement qu'il n'y a pas beaucoup de titulaires italiens, où que ce soit. Et de toute façon, je ne cherche pas d'excuses. Ce qui n'est pas bon, à mon avis, c'est que les talents italiens qui émergent en Série A sont ensuite envoyés dans les championnats inférieurs ou restent sur le banc. J'invite les clubs à les envoyer découvrir les ligues étrangères et à les habituer à la pression, à l'obligation de résultat. Le monde change et la nostalgie ne sert à rien. Le football a été affecté par la mondialisation et ses effets positifs doivent être maximisés".

Les adieux faits à Totti

"Je suis vraiment désolé pour les sifflets qu'il a reçu. J'ai toujours essayé de bien faire avec la Roma. Et j'ai aussi essayé de le faire avec Totti, qui a été l'un des plus grands joueurs de l'histoire du football. Pour moi, le retrouver a été comme une libération".

Un coup de gueule contre Donnarumma

En marge du Grand Gala de Football 2023, le sélectionneur a en revanche évoqué le cas Donnarumma, lui faisant comprendre que personne n'est assuré d'une place : "Le problème est toujours le même, comment vous vous positionnez par rapport à votre rôle et à votre carrière", a-t-il affirmé aux micros de Sky Sport. "Si vous pensez que vous êtes déjà arrivé et que vous n'avez rien à apprendre.... Il faut qu'il se ressaisisse, parce qu'il manque parfois de continuité. Il n'y a qu'une seule façon de maintenir le niveau à long terme : s'entraîner et se discipliner mentalement".

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