Oui, l'AS Rome est un grand club historique, aussi bien du football italien que celui européen, mais son entraîneur portugais attire logiquement toute la lumière. Si on écarte la Supercoupe de l'UEFA de l'équation, José Mourinho pourrait devenir l'entraîneur le plus titré de l'histoire des coupes d'Europe, dépassant ainsi Giovanni Trapattoni et ses cinq trophées continentaux : une C1, deux C2 et trois C3.
En face, il y a un autre monstre : le Séville FC. Club le plus titré de l'histoire de la Ligue Europa, l'institution andalouse a remporté toutes ses finales. Mais qui va donc triompher dans ce choc des titans ?
Le Mou est toujours là...
On le croyait dépassé après son passage à Tottenham. On imaginait une scénario compliqué en le voyant débarquer à la Roma. Force est de constater que Mourinho a déjoué les pronostics depuis. Finale d'Europa Conference League la saison dernière, finale d'Europa League cette saison, l'entraîneur portugais gagne toujours.
En Serie A, c'est plus compliqué, mais ce n'est pas réellement étonnant dans la mesure où son collectif, son management et la concurrence ne sont pas favorables à de bons résultats en championnat. D'ailleurs, le Mou a toujours été davantage un entraîneur de Coupe. Son palmarès parle pour lui. Avec une C3 potentiellement en plus, après celles en 2003 et 2017, sa vitrine aurait encore plus fière allure.
Et c'est bien là l'objectif, forcément, ce mercredi 31 mai 2023 : triompher une nouvelle fois en mondovision. L'histoire serait magnifique. Toutefois, il ne faut pas oublier qu'il y a un club, une équipe derrière lui, dont le fonctionnement est aussi responsable de la réussite du parcours européen.
Éliminer le Bayer Leverkusen, le Feyenoord, la Real Sociedad et le RB Salzbourg ne relève pas du fait d'un seul homme. Cette équipe romaine a des qualités et l'a prouvé match après match. Il y a une vraie force collective qui réside dans cette Roma de Mourinho. Beaucoup de courage, peu de jeu, mais un amour de la victoire indéfectible et c'est ce qu'il manquait à ce club depuis plusieurs années. Même s'il est compliqué d'établir un favori pour cette finale, la Louve a une réelle chance de l'emporter.
Rui Patricio dans les cages, Lorenzo Pellegrini au milieu de terrain et Paulo Dybala en attaque sont probablement les meilleurs éléments depuis le début de la campagne. Problèmes, ils sont incertains pour la rencontre. Mais selon les derniers échos, les trois devraient être disponibles.
... comme Séville en finale de C3
En face, c'est un adversaire de qualité qui va se mesurer à Mourinho et ses joueurs : le plus grand club de l'histoire de la C3. Le Séville FC a fait de cette compétition son terrain de jeu favori depuis le début du XXIe siècle.
Même lorsque le club andalou peine en championnat, il parvient malgré tout à répondre présent en Europe. Et ça, c'est la marque des grands. À l'image du Real Madrid en Ligue des champions, les Sévillans sont capables de se sublimer en phase finale de Ligue Europa. Tout comme le mastodonte madridiste, Séville est implacable dans les moments cruciaux. C'est bien pour cela que les Sevillistas n'ont jamais échoué en finale.
Le défi qui attend la Roma est immense, et ce, malgré la saison catastrophique de leur adversaire espagnol. 11e de Liga, le Séville FC s'est longtemps battu pour éviter la relégation. Mais depuis la nomination de José Luis Mendilibar en mars, la machine s'est relancée. 5e meilleure équipe sur les 20 dernières journées, les Andalous se sont sauvés durant le printemps, mais cela n'empêche pas que la saison a été plus que décevante.
Un succès en Ligue Europa pourrait donc redonner du baume au cœur à tous les supporters, perpétuant ainsi la légende du club sur la scène européenne. Une 7e C3 serait phénoménal et le réaliser au Ferenc-Puskas serait tout autant extraordinaire qu'un titre de la Roma - la Louve n'ayant jamais remporté cette compétition.
Mais pour prendre le meilleur sur la bande de Mourinho, il faudra faire encore mieux que face à Manchester United et la Juventus. Cela tombe bien, ce collectif de Mendilibar semble être habité par un esprit supérieur - on l'a vu en demi-finale -, et de cette affiche pourrait bien émaner un parfum envoutant... laissant place à un football miraculeux.