Vingt après, San Siro renaît de ses cendres. Le chaudron milanais accueille les vingt-deux acteurs sous la célèbre chanson "Sara Perche Ti Amo", dans une atmosphère ardente et explosive. Cela faisait depuis la saison 2006-2007 que les Rossoneri n'accédaient pas aux demies de la Ligue des champions. Mais c'est entre intensité et agressivité que ces derniers sont reçus par leur éternel rival. Les Nerazzurri ont peut-être été désignés comme outsiders pour ce derby, mais dans les faits, la réalité est tout autre.
Supériorité tactique et psychologique interiste, des Milanais en perdition
L'Inter aussi avait son mot à dire, après plus de dix ans sans atteindre ce stade de la compétition - la dernière fois, c'était en 2009-2010. Simone Inzaghi, sur la sellette le mois dernier, va montrer dans cette première mi-temps pourquoi il est considéré comme l'un des meilleurs de son championnat. Son équipe répond aux premières montées et percées de Theo Hernandez ou Brahim Diaz avec impact physique. Le ton est donné défensivement et il va être donné aussi offensivement.
À la 8e minute, sur le premier corner de l'Inter, Calhanoglu envoie un ballon parfait au point de penalty pour Dzeko, qui la reprend de volée du pied gauche. Grâce à sa dextérité et sa spontanéité, l'attaquant bosniaque trouve la lucarne de Maignan (8e). Un but qui va totalement désorganiser la défense milanaise puisque trois minutes plus tard, les hommes d'Inzaghi vont faire le break.

Dimarco, lancé à gauche, dans la profondeur, centre première intention pour Mkhitaryan, plein axe, à l'entrée des 16,50 m. L'Arménien contrôle et fonce tout droit, avant de placer une frappe imparable du pied droit (11e). Scenario incroyable à San Siro, alors que l'Inter est en plein rêve.
Mais pas le temps pour eux de s'endormir et de réduire la cadence, bien au contraire. Pendant que la défense et le milieu de terrain milanais prennent l'eau, l'Inter, lui, est attiré par le sang de son adversaire. Calhanoglu tente sa chance de loin, mais se heurte au poteau, et sur l'action juste après, Mkhitaryan récupère le ballon dans la surface, mais voit Maignan s'interposer sur sa frappe (15e).
Les Interistes quadrillent toutes les zones du terrain à la perfection, obligeant le Milan a gardé le ballon dans les deux tiers du terrain, en plus de les empêcher de casser les lignes. Les joueurs de Pioli sont totalement bloqués et savent qu'à la moindre perte de balle, les Nerazzurri en profiteront pour jouer à fond le contre.
Et c'est ce qui se passera. En plein cauchemar, Gil Manzano va désigner un penalty pour l'Inter après une contre-attaque qui a engendré un contact entre Kjaer et Lautaro Martinez. Heureusement pour le Milan, le VAR demande à l'arbitre d'aller vérifier l'action et, après avoir vu la répétition, celui-ci décide d'annuler la sentence, à juste titre, le contact étant beaucoup trop léger. Malgré tout, la tourmente dans laquelle se trouvent les Milanais est à son paroxysme, alors que le poteau et le VAR évitent, jusqu'ici, le naufrage.

Entre des occasions des deux côtés, l'heure est à la gestion pour l'Inter
En deuxième période, le Milan revient avec d'autres intentions. Brahim Diaz va enrouler une frappe du gauche à la 48e, mais celle-ci frôle le poteau droit d'Onana. Quelques instants plus tard, Tonali trouve Messias dans la profondeur, mais le Brésilien n'ajuste pas (50e). Mais les errances de la défense milanaise sont toujours autant présentes puisque Dzeko est facilement trouvé dans la surface dans la foulée, mais son tir du gauche est stoppé par Mike Maignan (52e).
La malchance, aussi, va accompagner le Milan, car Sandro Tonali va trouver le poteau d'Onana, après une excellente déviation de Giroud (63e). Ce soir, ça ne veut pas pour les Rossoneri. Les Interistes maitrisent à la perfection les temps forts et les temps faibles et, au fil des minutes, ces derniers entrent dans une véritable gestion du résultat. En face, le sentiment d'impuissance est à son comble face à l'assurance défensive adverse, à l'image du seul tir cadré de la partie des Milanais à la 92e minute.
L'AC Milan s'incline donc logiquement sur sa pelouse 2-0 et devra aller chercher une qualification héroïque la semaine prochaine à Giuseppe-Meazza. L'Inter Milan, lui, prend une énorme option pour atteindre la finale à Istanbul.
