Franchement, il ne manquait quasiment rien. Un numéro 1 mondial en terres hostiles, un adversaire bien classé devant un public entièrement acquis à sa cause, quelques coups gagnants bien sentis, des chants, de la chaleur dans la salle en manque d'air... mais seulement deux sets à se mettre sous la dent car le format de la Coupe Davis depuis 5 ans consiste en une phase de groupes qualificative pour un Final Eight tout aussi abscons. L'ITF a trouvé une mauvaise solution à un vrai problème : on en fait quoi de ce saladier d'argent ?
La compétition va dans le mur depuis près de dix ans, victime d'un conflit d'intérêt mêlant la fédération internationale, les diffuseurs, les organisateurs et il est également bon de le souligner, la mauvaise volonté des joueurs qui, pour beaucoup, apprécient le poids de la tradition tant qu'elle n'interfère pas avec leur carrière personnelle, sur comme en dehors du terrain.
Icône de son pays et du sport tout entier, Novak Djokovic a clairement exprimé son souhait de remporter la compétition à Malaga en novembre prochain. Un choix tout à son honneur car il aurait pu renoncer après sa victoire à l'US Open sans qu'il n'y eût rien à redire, comme ce fut le cas pour Carlos Alcaraz.
Au sortir de la Fonteta de Valencia où la Serbie a battu l'Espagne vendredi, difficile de ne pas continuer à s'interroger : comment le microcosme du tennis ne parvient-il pas à développer un projet ambitieux autour de la Coupe Davis ? Même au rabais, même en deux sets gagnants, même avec trois matches dans la journée, cette confrontation a rappelé tout son pouvoir d'attraction sur les fans et les joueurs. Certes, tout le monde veut tout mais à une époque où la maximisation des revenus est convertie en antienne, il est incompréhensible que la Coupe Davis soit devenue quantité négligeable.
Présente dans la capitale du Turia comme directrice de la Billie Jean King Cup, nouveau nom de la Fed Cup, Conchita Martínez a estimé que ce pendant féminin est attractif mais que son placement dans le calendrier n'était pas optimum. Une réforme globale est urgente car la BJK Cup comme la Coupe Davis sont des temps suspendus dans une saison. Elles doivent retrouver une place à leur hauteur dans la saison. Ce serait la moindre des choses de la part des institutions censés défendre le sport qu'elles représentent. Une solution doit être trouvée et chacun doit renoncer un peu pour aboutir à un projet audacieux. Mais espérer un comportement rationnel est-il à la portée de tous les acteurs du tennis mondial ?
