Le plus premier : Maurice Garin 1903
Comme souvent quand il s'agit du Tour de France, Maurice Garin a été un précurseur. Vainqueur de la première édition, le Franco-Italien a aussi remporté la première étape disputée un 14 juillet. Bordeaux-Nantes, 425 km, avec des vélos qui n'ont rien à voir avec les machines de précision actuelles, qui plus est sur les routes du début du XXe siècle, cela prendra deux jours à parcourir. Le départ est ainsi donné en Gironde le 13 et l'arrivée en Loire-Atlantique est le jour de la fête nationale.
L'étape est couverte en... 16 heures 26 minutes et 31 secondes. Garin arrive à Nantes avec Gustave Pasquier et Lucien Pothier qui sera le dauphin du natif du val d'Aoste au terme de cette Grande Boucle inaugurale.
Ils ont aussi gagné un 14 juillet : George Passerieu (1906), Marcel Cadolle (1907)
Le plus Paris-Roubaix : Charles Crupelandt 1911
C'est le secteur pavé nº1, le dernier, celui du stress maximal quand on joue la plus belle victoire de sa carrière ou celui de la délivrance quand on arrive seul. Charles Crupelandt est le seul Roubaisien vainqueur de Paris-Roubaix (1912 et 1914) et il a même remporté une étape disputée entre… Paris et Roubaix du Tour 1910.
Le "Taureau du Nord" a déjà remporté la 4e étape entre Belfort et Chamonix (344km) et il récidive le 14 juillet à Marseille lors de la 7e étape lancée de Nice (334km). Ce succès intervient après la première visite des Alpes. Crupelandt terminera 4e du général lors d'une édition survolée par Gustave Garrigou. L'année suivante, les deux hommes se retrouveront ensemble pour gagner la classique des classiques, à l'avantage du Nordiste.
Le plus fratrie : Henri Pélissier (1923) et Charles Pélissier (1930, 1931)
Henri Pélissier était l'aîné de la fratrie et il fut un monument du cyclisme français avec une victoire sur le Tour 1923, trois Tours de Lombardie (1911, 1913 et 1920), deux Paris-Roubaix (1919 et 1921), un Milan-San Remo (1912), un Paris-Bordeaux (1919) et un Paris-Tours (1922).
Le 12 juillet, il s'est emparé du Maillot jaune au détriment d'Ottavio Botecchia qui se rattrapera en 1924 et 1925. Après un jour de repos, le Français s'impose à Genève, signant son 3e succès lors de cette édition.
Charles Pélissier, lui, a gagné deux fois le jour de la fête nationale. En 1930, il établit un record égalé seulement par Eddy Merckx (1970 et 1974) et Freddy Maertens (1976) : il remporte... 8 étapes lors de la même édition. En 1931, il se contente de 5 bouquets du vainqueur.
Ils ont aussi gagné un 14 juillet : Antonin Magne (1928), Alphonse Antoine (1937), Amédée Fournier (1939), Émilie Idée (1949), Jean Robic (1953), Jacques Vivier (1954)
La plus presque Français : Charly Gaul (1955)
Oui, il était Luxembourgeois, mais avec un nom pareil Charly Gaul était obligé de gagner un 14 juillet. À Briançon, le grimpeur devant l'éternel a remporté sa première étape le jour de la fête nationale en 1955. À l'entame des Alpes, "l'Ange de la Montagne" frappe d'emblée et inaugure une ère qu'il marquera de son empreinte avec, en point d'orgue, sa victoire en 1958.
Pour autant, c'est un Français qui s'est emparé du Maillot Jaune ce jour-là : Antonin Rolland qui perdra son paletot dans les Pyrénées, à Saint-Gaudens, au profit de Louison Bobet. Le vainqueur du jour ? Charly Gaul évidemment.
Ils ont aussi gagnés un 14 Juillet : Jean Bourlès (1957), Jacques Anquetil (1961 et 1964), Roger Pingeon (1968)
Le plus vainqueur avec le maillot de champion de France : Raymond Delisle (1969)
Le Normand n'a remporté "que" deux étapes sur le Tour de France, mais il est un modèle unique. Le coureur de la Peugeot-BP-Michelin est en effet le seul à avoir levé les bras un 14 juillet avec le maillot de champion de France sur le dos. C'était à Luchon.
Grand baroudeur et réputé pour son punch, Raymond Delisle a souvent aux portes du Top 10 de la Grande Boucle, il terminera 4e en 1976 après avoir porté le Maillot Jaune pendant 2 jours.
Ils ont aussi gagné un 14 juillet : Bernard Thévenet (1970 et 1975), Mariano Martinez (1980)
Le plus bicentenaire de la Révolution : Vincent Barteau (1989)
Douze jours en jaune en 1984 certes, mais Vincent Barteau c'est peut-être surtout sa victoire à Marseille le 14 juillet 1989, pour le bicentenaire de la Révolution. Cette étape devait revenir à un Français. Charly Mottet et le Maillot jaune Laurent Fignon tentent le coup. Mais c'est son coéquipier chez U qui va s'extirper du peloton à une quinzaine de kilomètres de l'arrivée, se détacher en solitaire dans les rues escarpées de Marseille et lever les bras sur le Vieux-Port. Et puis celle-là, pour trouver un successeur, c'est une fois par siècle !
Il a aussi gagné un 14 juillet : Laurent Jalabert (1995 et 2001)
Le plus futur champion du monde : Laurent Brochard (1997)
Une belle étape pyrénéenne avec un enchaînement diabolique Soulor-Tourmalet-Aspin-Azet avant de basculer sur Loudenvielle. Laurent Brochard et Oscar Camenzind sont en tête dans la dernière ascension du jour.
"La Broche" a Richard Virenque derrière lui et il ne travaille pas avec le Suisse. Il reste 10 kilomètres et le maillot à pois fait de la patinette. Arrive ce qui doit arriver : le champion de Suisse est lâché par l'homme au bandana, au catogan et à la boucle d'oreille. Dans le même temps, Richard cœur de lion attaque plusieurs fois et seuls Jan Ullrich et Marco Pantani tiennent le choc. Dans la descente, le trio récupère Brochard. Profitant du marquage, le coureur de la Festina s'échappe et l'emporte. Quelques semaines après, à San Sebastían, il sera sacré champion du monde en ligne. Un autre Français sera sur le podium : Cédric Vasseur qui conserve son Maillot Jaune pour une poignée de secondes.
Ils ont aussi gagné un 14 juillet : Richard Virenque (2004), David Moncoutié (2005).
Le plus récent : Warren Barguil (2017)
Latrape-Agnes-Péguère : feu d'artifices de 1re catégorie pour cette 13e étape qui s'achève à Foix. Le genre de parcours qui plaît à Warren Barguil. Alberto Contador et Mikel Landa sont partis dans le col d'Agnes, suivi par Nairo Quintana et "Wawa" qui avait tenté de se faire la malle avec Thomas Voeckler en début d'étape, sans succès.
Dans le sprint à 4, le Breton ne fait pas cadeau pour remporter sa première étape sur le Tour, qui plus est en portant le très populaire maillot à pois. C'est à ce jour le dernier Français à avoir gagné un 14 juillet. À qui le tour ?