En pleine semaine sainte, et à 7 jours du Tour des Flandres, les spécialistes avaient rendez-vous sur Gand-Wevelgem. Les grands noms étaient nombreux pour succéder à Christophe Laporte, inoubliable vainqueur l'an dernier, mais souffrant depuis plusieurs jours et forfait. Wout Van Aert également absent, les Alpecin-Deceuninck qui alignaient Mathieu van der Poel, incroyable vendredi sur la E3 Saxo Classic, et Jasper Philipsen, lauréat sur Milan - San Remo le weekend dernier, étaient les grands favoris.
Mais en attendant les grandes manoeuvres, 8 courageux se sont décidés à former une première échappée. Michael Morkov, Johan Jacobs, Kelland O'Brien, Hugo Houle, William Blume Levy, Cyrus Monk, Dries De Bondt et un Français, Mattis Le Berre de chez Arkéa - B&B Hotels ouvraient la route. Derrière, les chutes se multipliaient, provoquant l'abandon d'un précieux renfort chez Visma Lease a Bike, Jan Tratnik.
C'est alors que des bordures ont eu lieu, créant un vent de panique dans le peloton et provoquant plusieurs scissions pour finalement créer un groupe de 36 coureurs reconstitué avec l'échappée. Les deux Alpecin étaient là, ainsi que d'autres favoris comme Olav Kooij, Mads Pedersen, Tim Merlier ou encore Stefan Küng. On pensait l'affaire pliée, mais le peloton a courageusement fait l'effort et rattrapé les fuyards à 90 km de l'arrivée.
Le premier passage dans le Kemmelberg devait écrémer quelque peu. Mathieu van der Poel s'y est employé en plaçant une première accélération, et c'était sauve qui peut derrière : un groupe se formait alors devant avec Rasmus Tiller, Laurence Pithie, Tim Van Dijke mais surtout trois Lidl Trek : Mads Pedersen, Jasper Stuyven et Jonathan Milan, qui attaquait sans relâche pour épuiser la concurrence, s'isolant en tête avec une trentaine de secondes d'avance.
Finalement, il était repris par VDP, Pedersen et Pithie, qui formaient un quatuor royal. Le Danois envoyait une attaque dans le deuxième passage du Kemmelberg, condamnant son coéquipier, mais le peloton avait enclenché la vitesse supérieure, provoquant un regroupement général à 50 km de l'arrivée derrière les trois fuyards qui étaient à portée de tir. Cependant, tout allait exploser. Le dernier passage dans le Kemmelberg voyait VDP et Pedersen s'isoler en tête, alors que le peloton semblait rendre les armes.
Avec deux tels moteurs devant, il semblait improbable que la victoire leur échappe. Le combat avec le peloton débutait alors, une sacrée empoignade remportée par les deux hommes de tête, qui allaient s'expliquer dans un sprint royal. Entré en tête dans la dernière ligne droite, Mads Pedersen lançait le sprint, voyait son rival revenir à hauteur avant de craquer et de concéder la victoire. Pour la deuxième fois après 2020, l'ancien champion du monde s'offre Gand-Wevelgem !
