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Le triomphe de Marc Márquez
Quand Marc Márquez a renoncé aux millions d'Honda pour rejoindre Gresini, le Catalan jouait sa dernière carte. Les chutes, les blessures et les performances catastrophiques de la firme japonaise : le numéro 93 devait se relancer en urgence. Deux ans après, le bilan est éclatant : devenu pilote officiel Ducati, Márquez a survolé la saison et l'écart aurait été encore plus grand s'il n'avait pas été victime d'un strike avec Marco Bezzecchi en Indonésie. Moins casse-cou mais toujours aussi précis dans son pilotage, il a écrasé la concurrence.
Les performances de Marco Bezzecchi
En stagnation chez VR46, Marco Bezzecchi a signé chez Aprilia bien avant que Jorge Martín ne devienne son coéquipier. Et partager le garage avec un champion du monde, cela n'annonçait rien de bon. Mais tandis que le Martinator n'a jamais senti sa machine et s'est plusieurs fois fait très mal sur des chutes, l'Italien est monté en puissance tout au long de la saison. Vainqueur à Silverstone, il a terminé la saison très fort, au point de prendre la 3ᵉ place du classement général des pilotes.
Gresini-Ducati, plus qu'un team satellite
Entre Álex Márquez et Fermín Aldeguer, Gresini a été servi. Le cadet de la fratrie est devenu vice-champion du monde en tenant la dragée haute à Marc pendant près des deux tiers de la saison. 2025 a été une saison immense pour lui, avec ses trois premiers succès en Grand Prix mais aussi 17 deuxièmes places (sprint et GP confondus).
Son coéquipier a dépassé les 200 points et il a surtout signé un premier succès dans la catégorie reine, en Indonésie. Pas mal pour un rookie qui a fêté ses 20 ans en avril.
La victoire de Johann Zarco au Mans
Sous le déluge, Johann Zarco a remporté la plus belle victoire de sa carrière, au circuit Bugatti. Alors que tout le paddock avait minoré les risques d'adverse, le pilote LCR a opté pour des pneus pluie, ce qui lui a épargné un passage aux stands et donc une avance considérable. Pour couronner le tout, ses parents, qui n'avaient jamais assisté à un Grand Prix, étaient présents. Deuxième à Silverstone dans la foulée, le Cannois aurait mérité une promotion chez Honda qui a préféré continuer de miser sur les décevants Joan Mir et Luca Marini...
On n'a pas aimé
L'effondrement de Francesco Bagnaia
Comment un double champion du monde, qui a dominé toute la meute le dimanche en 2024, a-t-il pu sombrer à ce point ? Pecco Bagnaia a très mal encaissé la venue de Marc Márquez et il n'a pas tenu psychologiquement. Le Turinois s'est beaucoup plaint de sa machine, qu'il estimait en deçà de celle du Catalan mais le mal est plus profond, en témoignent ses 5 abandons consécutifs depuis sa victoire au Japon. L'absence de MM93 ne l'a pas libéré et ses performances sont toujours aussi décevantes. 2026 devrait être sa dernière chez Ducati.
La saison de Jorge Martín
C'est l'histoire d'un mauvais mariage qui va durer encore un an, bon gré mal gré. Jorge Martín espérait une place chez Ducati mais il n'a rien pu faire face à Marc Márquez. Premier champion du monde avec un team satellite, le Martinator est arrivé chez Aprilia sans le vouloir et toute son année a été marquée par des gamelles qui l'ont physiquement mis au plus mal. Finalement, il a disputé à peine un tiers de la saison, sans la moindre continuité car toujours blessé. Pendant ce temps-là, Marco Bezzecchi a fait progresser sa moto et a remporté plusieurs succès.
La VR46 recule dans la hiérarchie Ducati
On attendait beaucoup de Fabio Di Giannantonio qui roulait sur une GP25. Sixième du général avec trois podiums le dimanche, l'Italien a été globalement décevant et son coéquipier Franco Morbidelli, 7ᵉ avec deux accessits sur la boîte, a été dans le même registre de performance. Pour l'écurie de Valentino Rossi, 2025 est une mauvaise saison car le team satellite de Ducati s'est fait damer le pion dans les grandes largeurs par Gresini, si bien qu'Álex Márquez aura droit à une GP26 après avoir été vice-champion du monde avec une GP24.
Honda, rien ne va
226 points en cumulé : voilà le bilan des pilotes officiels Honda cette saison. Si Joan Mir a signé deux podiums, son rendement est calamiteux, avec une pléthore d'abandon et tout juste 93 points engrangés. Ses chutes sont même devenues un running gag. Quant à Luca Marini, malgré une lourde chute au moment de préparer les 8 heures de Suzuka, il termine devant son coéquipier avec 133 unités mais aucun podium. Le meilleur pilote Honda de la saison avait une LCR et il n'a pas été promu, en dépit du bon sens vu comment Zarco arrive à développer sa machine, ce qui manque cruellement à Mir et Marini.
