Avec trois défaites sur les quatre matchs disputés en 2024, la campagne de Monaco en Euroligue était en train de prendre une mauvaise tournure. À domicile, la victoire était impérative pour tenter de lancer une nouvelle dynamique. Le problème, c'est que le visiteur du soir n'était autre que le tenant du titre et leader incontesté, le Real Madrid.
Pour cette rencontre, Monaco retrouvait Élie Okobo après sa suspension extra sportive mais avait perdu John Brown III sur blessure. Mais la Roca commence tambour battant par deux filoches à trois points pour mettre la pression sur la Maison Blanche. Yakuba Ouattara se met d'entrée en évidence des deux côtés du terrain, Monaco joue bien et force le Real à un temps mort rapide.
Cela relance les visiteurs, qui débutent enfin leur partie, mais la déferlante monégasque est incroyable dans ce premier quart. La réussite au tir est présente, les attaques sont variées, tout le monde se met au diapason derrière le chef d'orchestre Mike James, et à la fin du premier quart, on se frotte les yeux devant le score (33-20). C'est Sergio Rodriguez qui remet le Real dans le sens de la marche avec huit points de suite en début de deuxième quart.
Mais le réveil de son vétéran ne change rien. Le Real n'est pas dans le coup, notamment parce que son maestro Facundo Campazzo est très loin de son niveau. Monaco appuie là où ça fait mal et prend même 20 points d'avance pour le plus grand bonheur de Gaston-Médecin. À la pause, l'écart est large (56-40) et l'exploit en marche.
Cependant, le Real n'est pas n'importe quelle équipe, et il faut rester vigilant. Dzanan Musa tente de secouer son équipe, mais un trois points de Mike James (12 passes, 32 d'évaluation) refait passer l'écart au dessus des 20 points. Le meneur régale à la passe, ses coéquipiers font un travail défensif monstrueux, et plus rien ne rentre pour les visiteurs, alors que Donatas Motiejunas fait du dégât dans la raquette et creuse encore l'écart.
En fin de troisième quart, le Real, qui empile les balles perdues, semble avoir rendu les armes et le match est gagné (80-54). Assez incroyable, tout comme le niveau de jeu de Monaco, qui rayonne enfin avec un jeu collectif de toute beauté. La défense dépasse les dix interceptions, l'attaque est en feu au shoot : tout tourne dans le sens de la Roca Team, qui connait un grand soir et une victoire référence après laquelle elle courait depuis le début de la saison, même si le Real adoucit la note dans une fin de match sans aucun intérêt.
Monaco s'impose finalement 98-76 et devient seulement la troisième équipe à faire tomber le Real Madrid cette saison en Euroligue. Une performance majuscule, mais surtout nécessaire. En cas de défaite, le bilan aurait été à 50% de victoire, et avec ce succès, Monaco recolle au peloton des postulants au Top 6. Et surtout, les Monégasques envoient un message clair : ils peuvent battre n'importe qui.
