Luka Dončić, la naissance d’"El Niño Maravilla" (2/3)

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Luka Dončić, la naissance d’"El Niño Maravilla" (2/3)
Luka Dončić et les joueurs du Real Madrid au coup de sifflet final de la finale de l'Euroligue 2018.
Luka Dončić et les joueurs du Real Madrid au coup de sifflet final de la finale de l'Euroligue 2018. ANDREJ ISAKOVIC / AFP
De 2015 à 2018, Luka Dončić intègre l'équipe première du Real Madrid. La progression est exponentielle pour ce jeune garçon qui "ne veut que jouer au basket". Pablo Laso, l'actuel entraîneur du Bayern Munich, et l'entraîneur du Slovène lors de sa période au Real Madrid, témoigne pour Flashscore News France.

Du statut de "garçon né pour jouer au basket" à celui de MVP en Europe et en Espagne, il n'y avait qu'un pas pour ce "gamin spécial", à qui le Real Madrid avait exceptionnellement donné une bourse à l'âge de 12 ans. 

Entraîneur de l'équipe première du club espagnol de 2011 à 2022, Pablo Laso a été la personne chargée de lancer dans le grand bain le Slovène, puis de le polir avant ce que dernier soit prêt pour partir aux États-Unis : "Luka (Dončić), finalement, il voulait simplement jouer au basket. Je devais lui faire comprendre que ce sport était pour lui une 'sorte d'obligation', comme pour tout métier", raconte-t-il à Flashscore News France

L'entraîneur basque, actuellement à la tête du Bayern Munich, a été l'un des facteurs déterminants de l'éclosion – parfaite – de Luka Dončić chez les professionnels. Le cadre et l'environnement auquel il a goûté à la Ciudad Real Madrid et l'accompagnement qu'il a reçu lui ont permis de devenir le joueur qu'il a été lors de cette saison historique en 2017-2018. La fin de l'histoire sur le Vieux Continent, vous la connaissez : un palmarès rempli de titres collectifs et individuels. 

Un garçon "normal"

Camimo de Sintra, Valdebebas, Madrid. Dans le "pabellón" ("hall" ou "salle" en espagnol) de la Ciudad Real Madrid, c'est ici que chaque matin, les joueurs, les entraîneurs et les employés du Real Madrid Baloncesto travaillent et préparent leurs rencontres. C'est là que Luka Dončić a parfait sa formation avec les grands de 2015 à 2018, soit durant trois saisons, entre sa 15ᵉ et 18ᵉ année. 

Pour ce jeune basketteur surdoué, s'il y a bien une facette de sa personnalité qui a marqué ses pairs et les gens qui l'ont côtoyé là-bas, c'est son comportement d'adolescent normal. Le genre de jeune qui arrivait le matin, à l'entraînement, alors qu'il a joué à Call of Duty la nuit d'avant. Le genre de joueur qui, lorsque les stagiaires du département de communication du club se sont présentés à lui en 2016-2017, lui a répondu : "Salut, moi, c'est Luka". 

Sérieusement, Luka ? Oui, vraiment. Comme klaxonner ces mêmes stagiaires à la sortie du WiZink Center après un match, comme si de rien n'était. "Luka a toujours été un garçon normal, qui s’intègre avec facilité dans un groupe, nous explique Pablo Laso. Quand je l’entraînais, pour lui, le Basketball était un jeu, pas un métier. Et selon moi, ceci est un facteur déterminant dans sa réussite. Car il jouait finalement sans pression."

Tellement sans pression que même après un match perdu, ce dernier était l'un des seuls de l'équipe à checker ces stagiaires avant d'entrer dans le vestiaire. Aussi, après les entraînements, cela pouvait lui traverser l'esprit de dire à ces gars-là de faire un 1 contre 1 avec lui. En bref, le Slovène n'était qu'un adolescent comme un autre…

"Tu devais lui faire comprendre – c’était limite une obligation – qu’il y avait un objectif et une attente au tour de lui. Car lui, finalement, il voulait simplement jouer au basket. Et c’est ce qui me fait vibrer aujourd’hui quand je vois ce qu’il fait en NBA. Chaque match a son objectif et à chaque match, il doit se surpasser."

La clé de la réussite pour Luka Dončić, cette fameuse normalité. Grâce à cela, il réussit à devenir le 21ᵉ joueur à faire ses débuts en Euroligue avant d’avoir 17 ans. Il sera aussi élu dans la meilleure équipe des espoirs de la Liga pour la saison 2015-2016. Le 4 décembre 2016, il deviendra le plus jeune joueur à réaliser un double-double en championnat. 

Quelques jours plus tard, le 22 décembre 2016, il est nommé co-MVP de la 13ᵉ journée d'Euroligue, devenant alors le plus jeune joueur à obtenir le titre de MVP lors d'une journée. Il jouera un rôle capital pour son équipe en playoffs de la compétition européenne contre Darüşşafaka, la menant à une place en Final Four. En mai, Dončić est élu meilleur espoir du tournoi, avant d'être largement élu meilleur jeune du championnat espagnol. 

S'adapter au statut de MVP au Real Madrid 

"C’est un garçon qui avait un énorme talent, et nous l’avions cerné très tôt au Real Madrid", dévoile Pablo Laso. Lors de ces deux premières saisons, les performances sont stupéfiantes pour l’enfant de la "petite Suisse des Balkans". Lors de la saison 2017-2018, celle juste avant de partir en NBA, elles seront tout simplement ahurissantes. 

Alors, le Slovène semble avoir intégré les conseils de Pablo Laso à la perfection. Avec lui, d'ailleurs, Dončić passera des heures et des heures, après les entraînements, à travailler son shoot à longue distance – l'une de ses armes les plus redoutables aujourd'hui. La relation entre les deux hommes est celle d'un mentor et d'un mentoré. L'Espagnol guide son joueur, tandis que ce dernier, admiratif de Laso, l'écoute attentivement, sachant qu'il ne peut qu'apprendre. 

Luka Doncic et Pablo Laso contre le CSKA Moscou
Luka Doncic et Pablo Laso contre le CSKA MoscouANDREJ ISAKOVIC / AFP

Sa première partie de saison est tonitruante et même si beaucoup s'attendaient à ce que Dončić prenne le lead' de l'équipe, peu imaginait qu'il réussisse à le faire avec ces statistiques-là. En octobre, à 18 ans, 10 mois et 2 jours, il devient le plus jeune MVP du mois de l'histoire de l'Euroligue, puis réitère la performance en décembre. Les Espagnols se qualifient ensuite pour les playoffs en terminant 5ᵉˢ et Luka Dončić n'a pas encore atteint sa forme optimale…  

"Ça plus grande qualité lorsque je l’entraînais, c’était de pouvoir s’adapter très rapidement à ce que tu lui demandais et à n’importe quelle position. Il pouvait jouer meneur, poste 2, 3, 4… C’était un véritable caméléon, il comprenait les choses vraiment très rapidement."

Et, effectivement, le Slovène s'adaptait en fonction des coéquipiers présents à ses côtés sur le parquet. Si Llull était là, ce dernier se positionnait 2 ou 3 et laissait la balle au meneur espagnol. Bien sûr, dès que tous les leaders du vestiaire étaient sur le banc, c'est lui qui assumait le rôle de prendre le ballon et d'organiser les offensives. 

"D’ailleurs, ceci est quelque chose que l’on peut revoir en NBA, avoue l'homme de 56 ans. C’est un joueur qui a su s’adapter très facilement à l’exigence de là-bas. Et aujourd’hui, il a beaucoup de responsabilités in game où il doit réaliser énormément de choses dans des situations de 1 contre 1, 2 contre 2… Et il trouve à chaque fois la solution. Le mot qu’il le définit parfaitement selon moi, donc, c’est 'adaptation'."

À seulement 19 ans, "Lukita" devient le meilleur joueur d'Europe. Il emmènera le Real Madrid à la conquête de la dixième Coupe d'Europe à Belgrade, dans une saison où il sera élu MVP de la saison régulière d'Euroligue, MVP du Final Four et membre du 5 majeur de la compétition. Il remportera aussi la Liga ACB et le titre de MVP de la compétition. Au total, ce seront trois récompenses individuelles qu'il soulèvera, un autre fait historique. 

"Aujourd’hui, en NBA, il est dans la continuité de ce qu’il a commencé en Espagne. Ce que je retiens principalement de ses performances là-bas, jusqu’à présent, c’est son esprit de combativité, son potentiel physique qu’il a su exploiter et, surtout, savoir s’adapter… Comprendre comment il devait jouer là-bas, tout en exploitant toutes ses qualités et son potentiel. C’est pourquoi je n’ai aucun doute sur le fait qu’il va continuer à grandir et à exploiter toutes ses qualités", conclut l'entraîneur Basque. 

Après 216 matchs au Real Madrid et après avoir laissé une trace indélébile dans son club de cœur, "El Niño Maravilla" - "l'Enfant Prodigieux" -, comme il sera prénommé une fois sa saison historique terminée, s'envole pour les États-Unis et la NBA à la conquête d'une nouvelle terre. 

Pablo Gallego - Senior News Editor
Pablo Gallego - Senior News EditorFlashscore News France
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