L'héroïsme de Yassine Bounou dans les tirs au but a fait la une des journaux lors des huitièmes de finale, mais c'est Ounahi qui a attiré l'attention du sélectionneur espagnol Luis Enrique après la défaite de son équipe aux tirs au but contre le Maroc. "J'ai été surpris par (Ounahi). Mon Dieu, d'où vient ce garçon ?" a demandé Luis Enrique, émerveillé par la prestation "spectaculaire" du milieu de terrain. "Il joue comme les joueurs espagnols. Il joue vraiment bien. J'ai été très surpris. Il n'a pas arrêté de courir, il doit être épuisé."
Mercredi, il affrontera la France, où il a forgé sa carrière en club. Il y a seulement 18 mois, Ounahi jouait en National, son physique svelte étant soumis aux rigueurs de la Ligue 1 - un tremplin essentiel dans son parcours. Ounahi est l'un des quatre joueurs de l'équipe du Maroc qui sont un produit de l'Académie Mohammed VI à Sale, une installation ultramoderne ouverte en 2009 et conçue pour développer les jeunes talents du pays.
Les investissements considérables réalisés par le Maroc dans ses infrastructures de football - après avoir échoué à plusieurs reprises à organiser la Coupe du monde - portent leurs fruits, comme l'ont montré les performances des Lions de l'Atlas au Qatar. Les clubs marocains sont également la force dominante du football africain à l'heure actuelle - vainqueurs des titres de la Ligue des champions masculine et féminine ainsi que de la Coupe de la Confédération.
En outre, les Lionnes de l'Atlas sont devenues la première équipe nord-africaine à se qualifier pour la Coupe du monde de football féminin, après avoir été vice-championnes d'Afrique lors de la Coupe d'Afrique des nations de cette année. Ces succès sont reflétés par les progrès réalisés par Ounahi, 22 ans, depuis sa signature à Strasbourg après avoir quitté son pays natal en 2018.
"Le téléphone sonne souvent"
Il est maintenant à Angers, qui a l'habitude de développer et de vendre des joueurs tels que Nicolas Pepe, Karl Toko Ekambi et l'actuel capitaine du Maroc Romain Saiss. Ils sont conscients que le départ d'Ounahi ne saurait tarder.
"Le téléphone sonne-t-il ? Il sonne pas mal", a déclaré Saïd Chabane, président d'Angers, sur RMC, à propos de l'intérêt pour Ounahi et son compatriote Sofiane Boufal, qui a également débuté tous les matchs au Qatar. "Vous savez très bien que nous ne pouvons pas retenir un joueur qui veut partir", a ajouté Chabane, dont l'équipe est lanterne rouge de L1 après avoir entamé la pause de la Coupe du monde avec sept défaites consécutives.
Ounahi a fait ses débuts en Ligue 1 au début de la saison dernière, s'imposant progressivement dans le onze de départ d'une équipe d'Angers qui a terminé 14e. Il a été appelé par Vahid Halilhodzic pour la CAN au Cameroun, où il a obtenu sa première sélection lors de la victoire 1-0 contre le Ghana, mais a été relégué sur le banc lorsque le Maroc a atteint les huitièmes de finale. Spectateur lors de la fracassante élimination en quart de finale contre l'Égypte, Ounahi a saisi sa chance des deux mains lors du barrage de la Coupe du monde contre la République démocratique du Congo. Non utilisé lors du match nul 1-1 à l'aller, Ounahi a marqué deux fois et obtenu une passe décisive lors de la victoire 4-1 du match retour, qui a permis au Maroc de se qualifier pour le Qatar.
Depuis, il a débuté 10 des 11 matches de son pays, ce qui est tout aussi précieux pour Walid Regragui, l'ancien international marocain d'origine française qui a remplacé Halilhodzic en tant que sélectionneur en août. "Azzedine est un grand joueur, il a beaucoup de qualités de haut niveau, il n'a que 22 ans, il a encore une marge de progression, mais je pense qu'il jouera dans un grand club", a déclaré Regragui. "Il devra faire les bons choix."
Ounahi, qui a excellé aux côtés de l'homme fort du milieu de terrain Sofyan Amrabat, serait une cible du FC Barcelone. La star de la Fiorentina, Amrabat, 26 ans, serait également dans le collimateur de Liverpool. Un inconnu en dehors de son pays natal et de la France, où seul Lionel Messi a effectué plus de dribbles en Ligue 1 cette saison, peu de gens sont susceptibles d'oublier le nom d'Ounahi après la Coupe du monde.
