Grand vainqueur de l'arrivée à l'Olympique de Marseille de Marcelino García Toral et de la mise en place du 4-4-2, Vitinha n'a pas eu beaucoup de temps pour en profiter. Le départ précipité de l'Asturien l'a propulsé sur le banc, au profit de Pierre-Emerick Aubameyang. Or le Gabonais n'a inscrit qu'un seul but (contre Le Havre) et adressé deux passes décisives (Monaco et Le Havre) depuis l'arrivée du Calabrais à Marseille.
En Ligue 1, "Aubame" se crée des occasions mais ne les convertit pas assez, en témoigne son face-à-face sur le poteau à l'Allianz Riviera contre Nice alors que le score était encore de 0-0. Depuis le début de saison, il a généré 4.70 xG en 9 journées, soit 0,59 xG/match. Une moyenne élevée mais qui ne se répercute pas sur ses statistiques. Concernant ses xA, avec une moyenne de 1,90 xA/match, il dépasse ce qu'il a fait lors de sa dernière demi-saison à Arsenal (2021), au FC Barcelone (janvier à juin 2022) et Chelsea (2022-2023). PEA parvient à trouver ses coéquipiers et le ferait probablement encore mieux s'il n'était pas contraint de multiplier les courses offensives comme défensives. À 34 ans, ses efforts doivent être comptés, davantage fondés sur le qualitatif que le quantitatif.
Deux pointes et un meneur de jeu axial ?
Vitinha a 23 ans et son match contre l'AEK, probablement son meilleur depuis son arrivée à Marseille, a démontré qu'il pouvait marquer, presser le porteur de balle et évoluer 75 minutes avec un haut rendement. Dans les chiffres en Ligue 1, le Portugais talonne Aubameyang : 0,56 xG/match en 364 minutes de jeu, soit peu ou prou la moitié du temps de jeu du Gabonnais (720 minutes). En revanche, il reste beaucoup moins associatif dans son jeu, ce qui rend son utilisation plutôt délicate avec une seule pointe. Il peut le compenser par son volume mais cela pourrait se convertir en moins-value en termes de réalisme face aux cages.
Dès lors, une question risque de vite revenir sur le devant de la scène : Gennaro Gattuso finira-t-il par évoluer avec deux pointes ? Cela signifie soit un passage à trois en défense, soit un retour au si décrié 4-4-2 soit une transition vers une version hybride comme le 4-3-1-2 qui garantirait une stabilité dans l'entrejeu avec le maintien du milieu à 3 et de la créativité dans l'axe avec Amine Harit dans un rôle de meneur de jeu. Aubameyang exercerait un rôle d'électron libre. La combinaison des deux joueurs, chacun dans un registre, serait une solution pour qu'ils bénéficient d'un temps de jeu égal. En revanche, leur association ferait des victimes, à commencer par Iliman Ndiaye et Ismaïla Sarr... à moins que l'éventualité d'évoluer librement autour d'un 10 et d'un 9 ne leur convienne davantage.
