Les débuts de Geoffrey Kondogbia n'ont pas été ceux escomptés. Gros coup du mercato estival, le milieu défensif quittait la Liga où il a brillé avec Séville (2012-2013), Valencia (2017-2020) et l'Atlético de Madrid (2020-2023) où il a remporté un titre de champion d'Espagne pour rejoindre l'Olympique de Marseille, Pablo Longoria et Marcelino García Toral qui l'avaient relancé dans le club che en provenance de l'Inter.
Rien qui va
À 30 ans, l'international centrafricain effectuait son retour en France, 8 années après son départ de Monaco. Présence physique, qualité de passe et, accessoirement, option de frappe à l'entrée de la surface : Kondogbia cochait toutes les cases dans le 4-4-2 de l'entraîneur asturien dans lequel il s'était épanoui. Avec Diego Simeone, il avait pu évoluer au milieu mais aussi dépanner dans l'axe de la défense dans un 3-5-2, dans un rôle d'orientation de la première relance.
Potentiellement clef de voûte de l'édifice marseillais, celui qui était surnommé "le Poulpe" à Valencia a craqué à la 65e minute à l'aller contre le Panathinaïkos et son absence a manqué au retour au Vélodrome. Le début d'une mauvaise bouillabaisse. Fin août, le gaucher déclare forfait avant le match contre Brest. Toucher au genou, il revient après la trêve et dispute les 25 dernières minutes contre Toulouse, qui seront aussi les 25 dernières de Marcelino sur le banc olympien.
Et quand ce n'est pas le genou, ce sont les adducteurs. Titulaire contre l'Ajax, il doit déclarer forfait contre le PSG, Monaco et Brighton. Sur le banc contre Le Havre, il entre pour le dernier quart d'heure. Désormais opérationnel, il profite de la trêve internationale pour refaire du jus alors que l'OM a un cycle de 6 matches cruciaux à aborder (Nice, Lyon, Lille, Lens en Ligue 1 et une double confrontation contre l'AEK en Ligue Europa).
En concurrence directe avec Ounahi ?
A présent, quelle peut-être la place de Kondogbia dans l'esprit de Gennaro Gattuso ? Clairement, le natif de Nemours était un homme de Marcelino, aussi bien humainement que tactiquement. Il peut évoluer dans un milieu à trois mais il se retrouve au sein d'une concurrence exacerbée avec nécessairement une place en moins. Au jeu des chaises musicales, Azzedine Ounahi part a priori avec du retard. Réclamé par de nombreux supporters alors qu'il rongeait son frein sur le banc, le Lion de l'Atlas n'a guère convaincu pour l'heure, alors que Valentin Rongier et encore plus Jordan Veretout sont les grands vainqueurs de l'arrivée de l'entraîneur calabrais.
Pour autant, la situation de la révélation du Mondial 2022 avec le Maroc pourrait être au centre d'un conflit d'intérêt si Mehdi Benatia venait à devenir directeur sportif du club. L'ancien défenseur central formé à l'OM tiendrait la corde mais, devenu agent depuis un an, il a précisément Ounahi dans son portefeuille de joueurs. Mais avant d'envisager une forme de distorsion de concurrence le concernant, Kondogbia doit retrouver une place dans l'effectif et devenir influent, principalement dans le registre défensif où les Olympiens doivent mettre un cadenas pour éviter les déferlantes contre les clubs du haut de tableau. Il a prouvé par le passé qu'il était l'homme de la situation : à lui de le confirmer.
