Getafe a abordé ce match comme une voie de salut. Pour le Real Madrid, c'était un jour d'opportunités. Eden Hazard, la recrue à 100 millions d'euros, le joueur qui est arrivé d'Angleterre comme une superstar et qui n'est devenu qu'un ornement sur le banc de touche, était titulaire. C'était comme donner un ragoût à un homme affamé. Le Belge n'avait joué que 164 minutes depuis le début de la saison. Certains supporters se demandaient s'il sortirait du tunnel et entrerait directement sur le terrain ou s'il irait s'asseoir à côté d'Ancelotti. Il n'y avait pas de place pour l'erreur car tous les joueurs, y compris les remplaçants, sont entrés sur le terrain pour offrir la coupe du Roi aux supporters.
José Bordalás, l'ami de "Carletto", était privé d'Enes Unal, ce qui revient à partir à la chasse sans fusil. Il n'avait pas non plus Damián Suárez, un élément du bouclier défensif. Dans ces conditions, la mission s'annonçait compliquée. Heureusement pour les Azulones, Vinicius était sur le banc alors que Rodrygo et Karim Benzema n'ont pas été convoqués.
Ferland Mendy, de retour dans l'équipe, était plus désemparé qu'un pingouin dans le désert. Eduardo Camavinga, la trouvaille d'Ancelotti pour le poste de latéral gauche était occupé à d'autres tâches au milieu de terrain, l'habitat qu'il affectionne le plus.
Habitué à ses interventions permanentes, un match du Real Madrid sans Vinicius, c'est comme une fête sans musique. Et sans musique, il n'y a pas de danse. Il y a eu un manque d'étincelle. Hazard a eu besoin de regarder quelques vidéos de lui à Chelsea avant le match pour se rappeler comment jouer à ce qu'on appelle le football. Il avait quelques notions mais il n'y voyait pas clair.
La première demi-heure fut une ode au bâillement. Getafe portait l'empreinte de Bordalás, un roc défensif avec le renfort de Djené, son bras droit, au milieu de terrain. le Real Madrid manquait de joie et Carletto regardait déjà vers Vini. Lorsque l'arbitre signalait la mi-temps, il était presque reconnaissant.
Après la pause, Mendy restait au vestiaire, Camavinga prenait sa place à gauche et Toni Kroos prenait le relais au milieu de terrain pour apporter un peu de fluidité au jeu de son équipe. Vinicius est entré en jeu pour s'échauffer et le public s'est réveillé.
Borja Mayoral aurait pu marquer le premier but sur un corner, mais sa tête passait juste au-dessus. Marco Asensio tentait sa chance à la 58e minute, mais ne parvenait pas à trouver le chemin des filets. Le public du Bernabéu était presque plus intéressé par l'échauffement de Vinicius que par ce qui se passait sur le terrain. À la 60e minute, Ancelotti décidait qu'il était temps de faire un mambo dans le stade. Vini entrait en jeu aux côtés de Luka Modric et Mariano Díaz, un élément étrange dans ce groupe de joueurs.
Soria empêche le doublé d'Asensio
Ce changement stimulait Getafe plus qu'un Real Madrid endormi. Le missile sol-air de Juan Iglesias depuis l'extérieur de la surface obligeait Thibaut Courtois à une belle parade. Asensio tentait la même chose deux minutes plus tard, mais avec plus de chance : le ballon touchait Nemanja Maksimovic et David Soria ne pouvait rien faire. Le public se réveillait enfin. Ces buts comptent aussi. Depuis la Coupe du monde, le Majorquin a été impliqué dans 14 actions décisives, avec un but ou une passe décisive. Avec Modric, Kroos et Vinicius sur le terrain, le visage madrilène a changé.
Vini, fidèle à son rendez-vous avec le but, a marqué à la 76e minute sur une passe de Mariano, mais hors-jeu. Asensio aurait pu doubler la mise d'une tête à la 77e minute, mais Soria l'en a empêché d'un superbe arrêt. Camavinga est sorti après un coup sur le genou mais cela ne semble pas grave. Une poche de glace et du repos. Une consigne pour toute la Casa Blanca avant le déplacement à Manchester City mercredi.