Florian Sotoca a bien essayé de la masquer mais on a bien senti au son de sa voix que la déception était immense au coup de sifflet final après une défaite du RC Lens, la 4e de la saison, contre le FC Metz (1-0), promu aussi décomplexé qu'acharné qui a marqué sur l'un de ses deux seuls tirs du match. Pendant plus de 90 minutes, les Artésiens ont tout tenté pour forcer le verrou lorrain : 31 tirs dont 10 cadrés. Mais Alexandre Oukidja avait mis des barbelés sur ses gants et a dégoûté tout un stade qui a fini par siffler ses joueurs après les avoir encouragés sans relâche. De la frustration, voire du désarroi : les Sang-et-Or ne comprennent pas comment, en proposant autant d'engagement, il leur a été impossible de gagner. Un match à l'image de ce premier mois de compétition pour une équipe qui se cherche encore et qui vit avec les spectres de Seko Fofana et Loïs Openda qui planent au-dessus d'elle.
Des jeunes recrues mal intégrées
Remplacer le capitaine et le buteur en quelques semaines est une mission délicate, voire impossible. Au milieu, Andy Diouf a connu une alerte avec les Espoirs et n'a disputé qu'une partie de la rencontre contre Metz. Mais pour l'ancien joueur de Bâle, l'intégration est d'autant plus difficile que Salis Abdul Samed est l'ombre de lui-même (13 pertes de balle, seulement 5 duels remportés sur 11) et qu'Adrien Thomasson n'est guère plus en jambes (14 balles perdues, 3/9 dans les duels), tout comme Angelo Fulgini (19 balles perdues et 4/10 dans les duels). Se fondre dans le moule, Stijns Spierings n'y est pas parvenu et il est reparti à Toulouse, en prêt.
Quant à Elye Wahi, son envie de bien faire est inattaquable mais il n'est tout simplement pas en réussite, forçant ses tentatives et laissant dégager une impression diffue de stress devant les cages adverses. Contre Metz, il s'est retrouvé plusieurs fois en position préférentielle mais soit Oukidja, soit la précipitation, soit un hors-jeu d'un coéquipier l'ont empêché de marquer. Le poids de son transfert, son arrivée tardive et les attentes qu'il suscite constituent autant de freins à son épanouissement. Reste à savoir s'il pourra s'affranchir rapidement de ces craintes.
Défense poreuse
C'est à peine croyable quand on se souvient de l'imperméabilité de la saison dernière. La défense lensoise prend l'eau derrière façon chutes du Niagara. En 5 journées, Brice Samba est déjà allé chercher 11 fois le ballon dans ses filets. Une statistique incompréhensible car le secteur défensif est resté identique au niveau des cadres.
Samedi soir, il manquait Facundo Medina, suspendu. Kevin Danso n'a gagné qu'un seul duel au sol sur 4 et n'en a remporté aucun dans les airs (0/2), Deiver Machado a fini à 1/4 et Jonathan Gradit, intraitable au sol (2/2), a été dominé dans les airs (2/6) et a perdu 10 ballons. Beaucoup trop faible contre un tel adversaire.
À la décharge des Sang-et-Or, son calendrier n'a pas été tendre avec trois cadors (Rennes, PSG, Monaco) et deux surprises de ce début de saison (Brest et Metz). Certes, en d'autres temps, ils auraient été bien meilleurs et même vainqueurs. La perspective de la Ligue des Champions a-t-elle influé sur la préparation estivale ou fait-elle tout simplement déjouer ?