"Nous sommes le Paris Saint-Germain". C'est ce qu'a posté Kylian Mbappé sur X mardi soir après la victoire du Paris Saint-Germain au stade de Montjuïc. Une phrase qui, en cas de dénouement heureux pour le club de la capitale, peut rester à jamais graver comme devise. Jamais une équipe française ne s'était qualifiée en Ligue des champions après avoir perdu un match aller à domicile. Avant la rencontre, les souvenirs de la "Remontada" de 2017 hantaient les têtes des supporters parisiens, et ce, encore plus après la défaite 3-2 au Parc des Princes une semaine plus tôt. Néanmoins, le vestiaire, lui, restait confiant, avec un homme à la tête du navire : Luis Enrique. Paris, qui devait marquer son histoire dans la compétition, avait toutes les armes pour écrire un chapitre unique et mémorable.
Cette soirée marquera un avant et un après dans l'histoire du Paris Saint-Germain. Celle qui lui permettra de franchir ce fameux cap tant attendu depuis des années, et cela, malgré les trois derniers carrés atteints en cinq saisons. Car contrairement à 2020 et 2021, cette année, Paris repose sur des fondements travaillés minutieusement en amont par son entraîneur et son staff technique. L'année 2020 reste anecdotique, tant le format de la compétition avait changé du tout au tout. 2021 avait fait rêver l'écosystème PSG, mais en réalité, sa qualification pour les demi-finales résultait d'un Barça et d'un Bayern pas au niveau. Une fois face à Manchester City, il a été beaucoup trop difficile de suivre le rythme.
Pourquoi le parcours de cette saison est différent ? Car, tout d'abord, personne n'y croit comme avant. Le PSG est dans une logique de construction d'un groupe sur le long terme depuis l'arrivée de Luis Enrique. Les dirigeants ne sont plus autant anxieux à l'idée de soulever la Ligue des champions. Enfin, élément important qui marque un nouvel état d'esprit dans ce groupe : le fait que tous croyaient en une "remontada" après le 3-2. Tous, sans exception. Et pourquoi ? Parce que Luis Enrique a fait passer un cap au PSG dans sa gestion des émotions. Il n'y avait pas besoin de paniquer après le résultat au Parc, ce dernier savait son équipe capable de renverser la tendance et l'avait fait comprendre. Un message qui a été reçu cinq sur cinq par l'ensemble du groupe.
Luis Enrique, l'un des facteurs X donc. Mais pas que. Les joueurs ont aussi eu leur rôle dans ce 4-1 déjà historique. Vitinha qui devient le milieu de terrain de classe mondiale tant attendu par le PSG. Dembélé, tout sourire, qui fait des siennes du début du match jusqu'à sa sortie face à son ancienne équipe en qui il avait une dent contre elle. Barcola qui devient le déclencheur de la révolte en provoquant l'expulsion d'un adversaire et étant à l'origine du 1-1. La défense, elle, tant critiquée chaque année en Europe, qui sort un match dantesque, entre Hakimi, Nuno Mendes, Marquinhos et Lucas Hernández. Et surtout, Kylian Mbappé, qui n'a pas fait son match le plus juste dans le jeu, mais qui a tout de même inscrit un doublé permettant à Paris de voir les demies. La marque des grands joueurs…
Cette fois-ci, Luis Enrique n'a pas fait de folie avec son onze et a pris des décisions cruciales : bis repetita avec Vitinha en tant que 6, Barcola à gauche, retour de Warren Zaïre-Emery… Les joueurs titularisés étaient les choix justes. La chance sourit aux audacieux et l'Espagnol fait partie de cette caste d'entraîneur. Grâce à lui, et bien aidé par ses joueurs, le Paris Saint-Germain a enfin écrit ce résultat dans une double confrontation de Ligue des champions qui va lui permettre de faire changer les mentalités. Oui, Paris peut remonter à Barcelone malgré une défaite à l'aller sur sa pelouse. Non, Paris n'est pas maudit en Ligue des champions. Et oui, il suffit de croire en ses forces et ses qualités pour écrire sa propre bataille. Celle de Montjuïc restera dans les annales.
