1 580 membres représentatifs se sont réunis à l'occasion de l'Assemblée générale des membres du Real Madrid. La plupart d'entre eux l'ont fait en ligne et les autres en personne. Outre la situation financière actuelle du club et d'autres aspects structurels pertinents, les participants étaient impatients d'entendre le discours du président, qui n'a pas déçu.

Avant d'entrer dans le vif du sujet, Florentino Pérez a rendu hommage à Amancio Amaro et aux autres supporters madridistas décédés cette année, sans oublier le journaliste Pepe Domingo Castaño. L'ancien président honoraire a été remplacé lors de la réunion annuelle par une autre légende merengue : José Martínez Sánchez "Pirri".

Une fois terminées les vidéos présentant les différents moments forts de l'année écoulée à la Casa Blanca, le dirigeant a pris la parole : "le Bernabéu est l'un des ouvrages les plus complexes construits en Europe. La transformation du Bernabéu va signifier un avant et un après pour le Real Madrid. Nous l'avons fait au milieu de nombreuses difficultés, comme une pandémie et la guerre en Ukraine, qui ont retardé les échéances".

Il a ensuite insisté sur le fait qu'une équipe a été construite pour apporter de la joie à sa nouvelle maison pendant de nombreuses années : "nous avons une équipe qui est le fruit d'années de planification. Le mélange d'expérience et de jeunes nous donne l'enthousiasme et l'espoir de réussir. C'est ainsi que nous avons recruté Bellingham qui, à 20 ans seulement, est déjà l'un des meilleurs joueurs du monde. Il est destiné à marquer une époque et à devenir une légende du Real Madrid".

Contre l'UEFA

Après avoir longuement passé en revue les vertus du club qu'il préside, rappelé des figures comme Karim Benzema et encouragé des joueurs blessés comme Thibaut Courtois et Eder Militao, Florentino Pérez s'en est pris à ceux qu'il estime être les ennemis actuels du Real Madrid.

"Le football souffre d'une crise institutionnelle sans précédent. La situation est très grave. Soit nous réagissons maintenant, soit le football ne survivra pas. Le principal problème est qu'il y a des dirigeants qui agissent sans penser aux supporters. Le football européen n'appartient pas au président de l'UEFA et le football espagnol n'appartient pas au président de LaLiga. La Super Ligue est plus nécessaire que jamais", a-t-il déclaré.

"De plus en plus de clubs perdent des millions chaque année, quel que soit l'argent de leurs propriétaires. Et je demande davantage de règles de fair-play financier, que certains clubs enfreignent sans conséquence. Cette situation n'est pas stable, elle ne peut pas l'être", a-t-il ajouté.

Pérez est très préoccupé par la perte de jeunes supporters et pense que l'UEFA n'agit que dans son propre intérêt :"le nouveau format de l'UEFA est un projet absurde. Ce modèle ne fera qu'aliéner davantage les fans de notre sport, en particulier les plus jeunes. Ce nouveau format convient mieux aux équilibres de pouvoir dont dépend leur rémunération".

L'arbitrage

S'il y a une chose pour laquelle le Real Madrid est connu ces derniers temps, c'est pour affronter directement la communauté des arbitres espagnols. Ce fut encore le cas lors de l'Assemblée générale :"cn Espagne, la situation est plus préoccupante avec des sujets aussi délicats que l'arbitrage. Personne ne sait très bien qui trace les lignes de la VAR, pourquoi nous ne voyons pas l'image complète du hors-jeu. J'espère que le gouvernement agira pour régénérer les structures du système d'arbitrage. La crédibilité de nos compétitions s'est beaucoup détériorée".

Pérez n'oublie pas non plus sa guerre avec Javier Tebas, président de LaLiga : "il a abusé de son autorité et nous a mis à l'écart, démontrant que tous les clubs ne sont pas traités de la même manière. En résumé, nous avons réussi à faire reculer le président de la CVC dans cette assemblée et il l'a fait publiquement. Ils voulaient exproprier les biens personnels de Madrid de la LaLiga".

"Ce qui est clair, c'est que LaLiga essaie de nous exproprier sans notre consentement. Ils pensent vraiment que s'ils nous enlèvent cela ne les affecte pas personnellement parce qu'ils pensent que les membres de Madrid ne défendent que des valeurs et des Coupes d'Europe, mais ce n'est pas le cas. Nous avons un patrimoine que nous avons construit depuis 1902 et nous avons le courage de le défendre".

L'affaire Negreira

Depuis que l'on sait que le FC Barcelone a effectué des paiements à l'ancien vice-président de la CTA, le Real Madrid est resté très discret lorsqu'on lui demandait de faire une déclaration. Il en a été de même cette fois-ci.

"Nous devons respecter le temps de la justice. Il n'est pas normal qu'un club de football ait payé 8 millions sur 20 ans au vice-président du Comité. Nous avons été admis en tant que partie lésée. Il s'agit d'une affaire très grave qui porte atteinte à l'image du football espagnol. Il n'est pas approprié d'essayer de justifier quelque chose d'aussi grave en essayant d'attaquer les parties lésées", a-t-il martelé.