"Zizou, Zizou !" : les encouragements des supporters belges n'étaient pas adressés à Zinedine Zidane mais évidemment à Zizou Bergs, qui pouvait qualifier son pays pour le dernier carré de la Coupe Davis en cas de victoire contre Arthur Rinderknech. Souverain pendant l'essentiel du match avant d'être débreaké, le Belge a eu le mental suffisant pour s'imposer au jeu décisif et renvoyer les Bleus à la maison.
Rinderknech, un réveil trop tardif
Après la défaite de Corentin Moutet contre Raphaël Collignon lors du premier match, la pression était sur le numéro 1 tricolore. Breaké sur sa deuxième mise en jeu du match, le 29e mondial a ensuite subi l'efficacité de son adversaire au service, auteur d'un jeu blanc pour confirmer (4-1) et capable sous pression de claquer un ace sur deuxième balle (5-2). En s'offrant le luxe de gâcher une volée haute à 40-15, Bergs a conclu le premier set sans être menacé (6-3 en 34 minutes).
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Nerveux, énervé par une raquette qu'il trouvait trop tendue, Rinderknech a attaqué la deuxième manche sur un jeu blanc. Une bonne entame pour retrouver de la confiance alors que l'Equipe de France était au bord du précipice. Bergs a lui aussi serré le jeu sur son engagement et c'est lui qui, à 2-2, a mis Rinderknech dans les cordes en revenant de 40-15 à 40-A. Le Français s'est montré crispé sur la deuxième balle, assurant avoir été gêné sur son lancer. Bergs a obtenu une balle de break après un très bon retour. Il a même eu le coup droit du break mais il a retenu son bras. En revanche, le Belge n'a pas failli sur sa seconde opportunité, récompensant un jeu de retour de haute tenue (3-2).
La situation devenait très compromise pour Rinderknech. Il fallait faire déjouer Bergs qui, même avec une faute directe, a répliqué le point suivant avec une amortie gagnante. Pour la première fois du match, le Belge était dans la réaction, contraint de revenir à 15-A puis 30-A. Service extérieur, coup droit gagnant dans le coin opposé : la simplicité a payé, mais le Français a ensuite remporté l'épreuve de force pour remonter à 40-A. C'était maintenant ou jamais mais alors que l'horloge n'avait pas encore indiqué l'heure de jeu, Bergs a écrasé un smash qui confirmait son break (4-2).
Les deux joueurs ont facilement remporté leur mise en jeu respective, si bien qu'à 6-3, 5-3, Bergs n'avait jamais été aussi proche de qualifier la Belgique. Le retour sur le banc au changement de côté allait-il rendre le bras du 43e mondial plus lourd ? À 0-30, Bergs est allé chercher une volée à contre-temps mais il a commis une faute sur son deuxième coup de raquette. Enfin, Rinderknech avait deux balles de débreak ! Et le petit miracle a eu lieu !
Le bras de Bergs n'était plus d'acier et il a dû sauver deux balles de set pour arracher le tie-break. Et c'est lui qui a réalisé le premier mini-break avec un passing croisé diabolique. Et c'est le Français qui a de nouveau craqué après le changement de côté, avec un coup droit qui a attrapé la bande du filet. Et s'il a manqué sa première opportunité, Bergs a saisi sa chance sur la deuxième, en tournant sur son revers pour envoyer un coup droit gagnant dans la lucarne. Après tout ce qu'il a fait, Zizou a qualifié la Belgique pour les demi-finales de la Coupe Davis (6-4, 7-6 (4)).
C'est un échec cuisant pour les Bleus qui n'ont pas su profiter d'un tirage clément pour avancer dans la compétition. Les absences d'Arthur Fils et Ugo Humbert, blessés, ne pourront pas tout excuser.