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51 ans après, l'équipe de France femmes de volleyball fait son retour au Mondial

Les Bleues sont de retour au Mondial.
Les Bleues sont de retour au Mondial.VolleyBall World

L'équipe de France femmes de volleyball est en pleine ascension depuis trois ans, et ce chemin l'a emmenée vers le Championnat du monde, dont les Bleues étaient absentes depuis 1974. Pour quels objectifs ?

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Quand on parle volleyball en France, on pense tout de suite aux hommes. Depuis plus d'une décennie, ils font partie du gotha, avec au total pas moins de quatre sacres en Ligue des Nations / Ligue Mondiale (2015, 2017, 2022, 2024) et surtout deux triomphes d'affilée sur les deux dernières éditions des Jeux Olympiques. Des locomotives.

Dans leur sillage, les équipes de jeunes ont progressé à vitesse grand V. Ainsi, les U19 ont ouvert la voie en allant chercher en 2023 le premier titre mondial du volley français, titre qu'ils ont conservé voilà quelques semaines. Et l'an dernier, les équipes de France garçons ont tout simplement réalisé un triplé incroyable, remportant le championnat d'Europe chez les U18, les U20 et les U22 ! 

Enfin des titres

Et le volley féminin dans tout ça ? Il partait de bien plus loin. L'an dernier, l'équipe de France femmes a participé pour la première fois de son histoire aux Jeux Olympiques, étant invitée en tant que pays organisateur, alors que le premier tournoi féminin aux JO remonte à 1964 ! Mais cette "invitation" venait néanmoins récompenser une réelle montée en puissance.

Tout a commencé en 2022, dans l'anonymat de la deuxième division, la Golden European League. Contre toute attente, les Bleues allaient remporter la compétition, une victoire quelque peu sortie de nulle part, même si une septième place à l'Euro 2021 était clairement un signe encourageant. Mais gagner un trophée, quel qu'il soit, cela peut tout changer, à fortiori quand il s'agit du tout premier du volley féminin français.

Cette victoire a ouvert la porte à une participation à la Challenger Cup. Une compétition sur un tableau sec, avec un enjeu prestigieux : une participation à la Ligue des Nations. À la première tentative, les Bleues, auréolées de leur premier sacre, tombaient de haut. À la deuxième, elles accrochaient en 2023 un deuxième trophée dans leur escarcelle, et pouvaient enfin aller se frotter au très haut niveau. 

La Ligue des Nations comme catalyseur

Et après deux campagnes, on peut déjà mesurer le chemin parcouru. Pour la première en 2024, peu avant les Jeux Olympiques, les Bleues étaient encore timorées, ne gagnant que deux matchs sur 12, jouant souvent avec retenue, comme inhibées par le fait de croiser le fer avec les meilleures mondiales.

En revanche, la deuxième, en juin et juillet dernier, a été de bien belle facture. Une progression chiffrée d'abord : avec cinq victoires sur 12 matchs, le bilan est quasiment à l'équilibre. Et quand on sait que les Bleues ont perdu pas moins de trois matchs au tiebreak, tout prend de l'ampleur. Elles se sont notamment offert un succès de prestige contre les Serbes, championnes du monde en titre.

Émile Rousseaux, architecte des fondations solides de l'équipe de France, est parti après les Jeux Olympiques, sentant que son équipe avait besoin d'un second souffle. César Hernández, entraîneur des Neptunes de Nantes (finalistes de la CEV Challenge Cup en 2024, un autre signe de la progression du volley féminin français) a pris la suite. Et est peut-être en train de donner une nouvelle dimension à ses joueuses. 

Le meilleur à venir ?

Beaucoup ont franchi un cap, à l'image d'une certaine Iman Ndiaye. Tout simplement la deuxième meilleure marqueuse de toute la phase de poule de la Ligue des Nations, avec 233 points au total ! Personne n'a fait mieux que ses 23 points inscrits au service, une arme redoutable, sollicitée au plus possible, et qui sert de locomotive à l'attaque française, en compagnie de la capitaine, Héléna Cazaute

10 ans que cette dernière est en équipe de France. Une des taulières, avec Amélie Rotar. Mais surtout, la garante d'un certain équilibre, et une figure tutélaire pour une équipe jeune, renouvelée, bourrée de talent, mais qui ne sait pas toujours comment l'utiliser. Un baromètre incroyable. 

Mais un signe qui ne trompe pas : les Bleues sont de plus en plus nombreuses à jouer à l'étranger. On peut regretter cet état de fait pour la croissance du championnat de France, mais se frotter aux meilleures du monde, cela ne peut faire que progresser les Bleues et par extension l'équipe de France. Et on sent cette équipe possiblement sur le point d'exploser. 

Sortir des poules ? C'est l'objectif minimum, on n'imagine pas le contraire. Passer les huitièmes de finale ? C'est envisageable. Arriver jusqu'en quarts de finale serait une magnifique performance, mais il n'y a pas de vrai objectif chiffré. Il ne faudrait pas remettre en cause une magnifique courbe de progression avec un semi-échec au Mondial. Pour l'instant, il faudra profiter d'une première apparition après 51 ans d'absence. Et on verra ensuite. 

La sélection française

Passeuses : Enora Danard-Selosse (Mulhouse), Nina Stojiljkovic (Aydin/Turquie)

Libéros : Juliette Gelin (Milan/Italie), Amandine Giardino (Nantes)

Réceptionneuses / attaquantes : Amélie Rotar (Alba Blaj/Roumanie), Sabine Haewegene (Chamalières), Héléna Cazaute (Milan/Italie), Nawelle Chouikh-Barbez (Chamalières) qui remplace Maéva Schalk, forfait.

Pointues : Iman Ndiaye (Sigorta Shop/Turquie), Lucille Gicquel (Chieri/Italie)

Centrales : Amandha Sylves (Cuneo/Italie), Fatoumata Fanguedou (Chamalières), Eva Elouga (Pays d’Aix Venelles), Camille Massuel (Cannes)