Dimanche dernier, ce n'était pas seulement le jour de FC Barcelone - Celta de Vigo en Liga. C'était aussi le jour de l'assemblée générale des socios du club. Après un été très agité par les activations de leviers économiques pour renflouer les caisses siphonnées par plusieurs années de gaspillages, le Barça doit à présent assurer sur le plan sportif. Autrement dit, il faut viser le titre de champion d'Espagne dès cette saison et passer la phase de groupes en Ligue des champions. Si le premier objectif est atteignable, le second, en revanche, donne des sueurs froides aux dirigeants. Battus par le Bayern (2-0) et l'Inter (1-0), les Culés ont une obligation de victoire contre les Nerazzurri au Camp Nou ce mercredi, si possible sans encaisser de buts et avec un écart supérieur à leur débours.
Des blessures handicapantes et de la fatigue
À Giuseppe-Meazza, les hommes de Xavi Hernández ont réagi trop tard et ont aussi manqué de réussite pour égaliser, entre la main involontaire d'Ansu Fati qui avait trouvé la faille avant que la VAR n'annule le but et un penalty qui aurait pu être sifflé pour une main interiste.
Cette 2e défaite consécutive en Ligue des champions est d'autant plus douloureuse que l'Inter n'était pas mieux en Serie A. Mais elle traduit un état de forme qui n'est pas optimal côté blaugrana. Depuis le déplacement à Mallorca, quoique victorieux (1-0), le Barça peine physiquement. Cette première impression avait été estompée par les conditions de jeu, le déluge s'abattant sur les Baléares. Mais contre l'Inter puis le Celta dimanche dernier, les Culés ont manqué de jus, de percussion, de liant.
Certes, une partie non négligeable de l'effectif est à l'infirmerie. Les absences de Jules Koundé, Ronald Araújo et Héctor Bellerín en défense contraignent Xavi à des compositions composites et totalement improbables. Contre les Galiciens, le gaucher Alex Baldé a évolué à droite et Marcos Alonso a été aligné dans l'axe. Le reste de la défense ressemblait au cimetière des éléphants avec un Gerard Piqué qui a terminé sur les rotules et un Jordi Alba sifflé par le Camp Nou au moment de sa sortie à la 85e minute.
Pour autant, hormis Pedri et Gavi, beaucoup de titulaires tirent la langue, de Sergio Busquets à Robert Lewandowski en passant par Raphinha et Ousmane Dembélé. Un second souffle est espéré, surtout qu'après ce match fondamental contre l'Inter, se profile un Clásico au sommet entre co-leaders de Liga.
Leo Messi comme ultime levier ?
"Nous savons que nous ne pouvons pas fonctionner éternellement avec des leviers. On exige de nous des résultats immédiats et nous devons y répondre le plus vite possible". Joan Laporta ne s'en est pas caché lors de l'AG des socios. Après avoir anticipé la vente de futurs droits TV, d'avoir vendu 49,9 % de Barça Studios, il ne reste plus beaucoup de possibilités pour trouver de l'argent frais. Repoussée plusieurs mois, la vente de 49 % de Barça Licensing & Merchandising pour une somme environnant les 300 millions d'€ devrait être effective sous peu. En ligne de mire, un levier sous forme de rapatriement : le retour de Lionel Messi à Barcelone. Le potentiel marketing de l'Argentin est sans égal et provoquerait un engouement incomparable, après deux ans d'exil parisien.
Autre solution : la Super Ligue européenne. Suivant le modèle de l'Euroligue de basket, cette compétition continentale ambitionne de générer des sommes colossales, quitte à foncer droit dans le mur. Ce ne serait pas de gaieté de cœur pour Laporta qui n'apprécie pas ce projet, contrairement à Florentino Pérez qui le porte avec Andrea Agnelli, le président de la Juventus lui aussi à la recherche d'argent frais pour compenser les errances du club bianconero.
S'il ne fait aucun doute que le Barça disputera la prochaine Ligue des champions, les dirigeants, qui ont tablé leur budget sur un 1/4 de finale européen, n'ont pas envie que leur projection se réalise... en Ligue Europa.