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Une erreur de débutant de Ryan permet à Lille de s'offrir le Derby du Nord contre Lens

Mathias Fernández-Pardo a profité d'une erreur de Mat Ryan
Mathias Fernández-Pardo a profité d'une erreur de Mat RyanSameer Al-DOUMY / AFP
Une glissade de Mat Ryan sur un ballon anodin a permis à Lille de s'imposer face à Lens dans un Derby du Nord finalement décevant (1-0). Les Sang-et-Or ont quasiment abandonné leurs rêves européens alors que les Dogues les ont attisés avec ce succès essentiel.

Et si une micro erreur d'inattention lensoise, permettait à Lille, au soir de la 34e journée, de disputer une nouvelle fois la Ligue des Champions ? Car plus que l'hégémonie régionale, le LOSC est revenu à hauteur de Nice, 4e, à deux longueurs de l'OM, 3e. Lens a beaucoup subi mais son dernier quart d'heure lui laissera d'amers regrets car leur rival n'a disputé qu'une période sur deux. Suffisant, mais pas rassurant pour autant (1-0). 

Oh la boulette ! 

Sans Juma Bah et Jonathan Gradit qui se sont percutés si fort à l'entraînement qu'ils ont dû déclarer forfait, le RC Lens a débuté en charnière avec Kyllian Antonio, bizut de 17 ans sans la moindre minute en Ligue 1. Sa première intervention a été délicate, pris de vitesse par Mathias Fernández-Pardo qui a buté sur Mat Ryan (2e). Sa deuxième a été tout aussi difficile, pris dans le dos par Ismaily qui a vu son centre dégagé par Facundo Medina (4e). 

Le LOSC voulait marquer vite et Neil El-Aynaoui s'est employé pour tacler un nouveau ballon dans la surface alors que Ngalayel Mukau était en position préférentielle (6e). Les Dogues ont mis les Sang-et-Or sous pression et c'est l'homme le plus expérimenté, Ryan, qui a glissé en récupérant une passe en retrait et Fernández-Pardo, à l'affût, n'a plus eu qu'à pousser au fond (19e). 

Lens était proche de la rupture et Jonathan David, à la réception d'un centre d'André Gomes, est passé devant Medina pour placer un coup de tête qui s'est envolé par manque de timing alors qu'il semblait avoir le temps pour faire beaucoup mieux (27e). Puis sur une transition rapide, Mitchel Bakker a offert un caviar à Fernández-Pardo qui a loupé le doublé en raison d'un contrôle superflu qui a permis à El-Aynaoui d'intervenir une nouvelle fois (29e). 

À la demi-heure de jeu, le bilan offensif de Lens était catastrophique : aucun tir et aucun ballon négocié dans la surface adverse. Et sans la transversale, le centre de Fernández-Pardo dévié par El-Aynaoui aurait quasiment plié le suspense juste avant la pause (42e). Dans les arrêts de jeu, Thomas Meunier n'a pu cadrer sa tête avant que Mukau ne contraigne Ryan à la parade (45e+3). 

Lens y croit trop tard

Dominateur en première période, Lille s'est mué en gestionnaire de retour des vestiaires, avec les risques que cela peut comporter. Lens a petit à petit trouvé de l'air. Les Sang-et-Or ont en effet pris la possession (59% lors des 20 premières minutes) et les Dogues n'ont pas tenté la moindre frappe alors qu'ils en étaient à 11 à la pause. 

Pour autant, le RCL ne parvenait pas à mettre Lucas Chevalier à contribution, hormis sur un coup franc d'El-Ayanoui qui prenait le chemin de la lucarne mais que le troisième gardien des Bleus a impeccablement capté (57e). 

Ce deuxième acte n'était pas à la hauteur de l'affiche et il fallait un dernier quart d'heure survitaminé pour faire oublier cette sensation diffuse d'ennui. Tout juste entré en jeu, Goduine Koyalipou s'est vu égaliser : trouvé en retrait par Adrien Thomasson qu'il avait lui-même décalé à droite, il a croisé son tir mais Bafodé Diakité a sauvé le LOSC (77e). 

Peu en vue, Mbala Nzola s'est procuré la meilleure opportunité artésienne, l'air de rien. Il a fait parler son jeu de corps pour dominer Nabil Bentaleb avant de frapper du gauche de manière acrobatique : Chevalier, surpris, était battu mais le ballon a fui le cadre d'un rien (86e). Il s'est procuré une deuxième occasion dans la foulée. Après une percée rageuse d'Andy Diouf, Jeremy Agbonifo a centré sur la tête de l'Angolais qui n'a pu cadrer (88e). C'était le feu dans la surface lilloise. Sur le côté gauche, Anass Zaroury a enroulé un centre au second poteau pour trouver Agbonifo qui n'a pas claqué sa reprise alors qu'il était à bout portant et n'a même pas cadré (90e). 

Lens n'y a pas assez cru et voilà les Sang-et-Or 9e, à 6 points de Lyon, 7e et ultime strapontin européen si le PSG venait à remporter la Coupe de France. À mi-temps, Lille a la deuxième place du championnat dans le viseur.