Reporté en raison des terribles inondations qui ont ravagé la région, Valencia CF - Real Madrid s'est tenu ce vendredi à Mestalla. Pour les Blanquinegros, la trêve a été mouvementée avec le départ de Rubén Baraja et l'arrivée sur le banc de Carlos Corberán, arrivé en provenance de West Brom. Deuxième du classement, la Casa Blanca pouvait s'emparer de la première place devant l'Atlético et mettre le Barça à 5 longueurs en cas de victoire.
Valencia surprend
Alors que les Blanquinegros avaient tout de la victime expiatoire, ce sont au contraire eux qui ont dicté le début de match, même si Fede Valverde, à la réception d'un centre en retrait de Vinicius Jr, s'est procuré la première occasion en tirant sur Stole Dimitrievski (5e).
De manière surprenante, le VCF osait proposer des séquences de possession avec des décalages, l'inverse ou presque de tout ce qui avait été aperçu jusqu'alors cette saison. Après un débordement de Luis Rioja qui a scotché Lucas Vázquez, André Almeida a remisé sur Hugo Duro qui, sans contrôle, a allumé Thibaut Courtois, vigilant. Dans la continuité, Duro a placé un coup de tête, dans les gants du Belge (7e). Alors que les côtés madrisdistas étaient régulièrement pris en défaut par le manque de repli des attaquants, Duro a glissé un très bon ballon à Dimitri Foulquier qui a vu son tir croisé détourné en corner par le genou de Courtois, infranchissable (12e).
Visiblement pas encore remis des agapes de fin d'année, le Real Madrid subissait beaucoup et ne montrait pas beaucoup de volonté. Et Courtois redevient parfois humain. Côté droit, Foulquier a trouvé Javi Guerra qui a placé une frappe puissante au premier poteau : le gardien est parvenu à repousser mais le ballon est arrivé sur Duro, seul pour pousser le ballon au fond. Malgré les demandes madrilènes pour revenir à un contact entre Yarek et Rodrygo en tout début d'action, le but a été validé (27e).
Atone pendant plus d'une demi-heure, le Real Madrid s'est mis sérieusement dans son match. Auteur d'une frappe surpuissante contre Séville, Valverde a vu un nouveau missile frôler la transversale (38e). Titularisé au milieu, Dani Ceballos a distillé une passe sublime pour Vinicius dont le tir croisé du gauche n'a pas été au niveau de l'offrande de son coéquipier et Dimitrievski a remporté le duel (43e).
Vini craque, Valencia aussi
Et puis il y a eu cette 2e période totalement dingue. Complètement asphyxié, Valencia a passé son temps dans ses trente derniers mètres. La jeunesse et la naïveté che ont coûté cher. Trop relax, Enzo Barrenechea a perdu le ballon, contré par Vinicius. Invisible jusqu'alors, Kylian Mbappé en a profité pour prendre de vitesse César Tárrega qui a touché le Français, même si celui-ci ne semblait pas en mesure de récupérer le ballon après son contrôle. Penalty accordé mais manqué par Jude Bellingham qui a trouvé le poteau après une course d'élan loupé (53e).
Le VCF tenait encore, mais pour combien de temps ? Dans un petit espace, Vinicius a trouvé Bellingham qui, en une touche, a lancé Mbappé. Après avoir dribblé Dimitrievski, il a égalisé... avant que la VAR ne signale un hors-jeu (59e).
Le concours d'apnée continuait. Sur un centre d'Aurélien Tchouaméni, à nouveau titularisé en défense centrale, Rodrygo a placé un joli coup de tête mais au-dessus de peu (67e).
S'il y a bien un domaine ou Dimitrievski excelle, c'est pour gagner du temps et faire disjoncter ses adversaires. Et Vinicius a répondu à la provocation : le geste d'humeur dans le visage du gardien a été vu par la VAR et il a été exclu. Son meilleur garde du corps, Antonio Rüdiger, a bien fait de suivre son coéquipier qui, fout de rage, a donné l'impression de vouloir en découdre avec l'arbitre (79e).
Et c'est paradoxalement en supériorité numérique que Valencia s'est laissé submerger. Entré en jeu pour renforcer le milieu défensif, Hugo Guillamón a perdu le ballon après une pression de Brahim Diaz. Bellingham a servi Luka Modric, lui aussi venu apporter du sang neuf. La suite est un classique : extérieur du pied pour inscrire son tout premier but de la saison (85e).
Dans cette fin agonique, Valencia aurait dû compter sur ses hommes les plus expérimentés. Las, ce sont par eux que la victoire madridista est arrivée. Pressé par Brahim, Foulquier a tergiversé, cherché un angle de passe en retrait. Le ballon, mal assuré, a échappé des pieds de Guillamón et Bellingham qui n'en demandait pas tant, a marqué le but de la délivrance (90e+5e).
Il restait une poignée de secondes pour valider ce succès et la réussite s'est prolongée pour le Real Madrid. Parti du côté droit, Rioja a profité d'une mauvaise lecture d'Eduardo Camavinga pour prendre le ballon, se recentrer et expédier une frappe pure dans la lucarne de Courtois, nettement battu mais... sauvé par son poteau droit et le ricochet qui n'a pas voulu rigoler pour l'ailier che (90e+10).
Le Real Madrid s'est sorti du piège pour devenir leader du championnat et Valencia pourra nourrir des regrets, ce qui n'est pas rien après des semaines de jeu atone. Une manière de se consoler alors que le 17e est à 4 points.