Ce fut épique, élégiaque et tragique. Le FC Barcelone est tombé à Giuseppe-Meazza au bout d'une prolongation qui a sentencié la qualification de l'Inter en finale de la Ligue des Champions mais aussi l'une des plus belles doubles confrontations jamais vues.
La déception blaugrana est immense mais les Culés n'ont pas le temps de cogiter : le Clásico se profile dès ce dimanche avec un enjeu majeur. En cas de victoire, le titre de champion sera quasiment acquis. Mais en cas de revers, le Real Madrid reviendrait à une seule unité, avec un calendrier bien plus abordable lors des trois dernières journées.
Avantage Barça mais...
En dépit de l'épilogue milanais, le Barça a réalisé une grande campagne européenne, la meilleure depuis fort longtemps, malgré des séquences défensives douteuses en 1/4 de finale retour contre le Borussia Dortmund puis contre des Nerazzurri ultra-réalistes qui ont marqué 70% de leurs tirs cadrés. Le poids de la déception sera-t-il trop fort à Montjuïc ou alors sera-t-il un vecteur de motivation ?
Lors des trois premiers Clásicos de la saison, le Barça l'a emporté à trois reprises avec 4 buts inscrits en moyenne. Si Robert Lewandowski est en phase de reprise, tout comme Alejandro Baldé et Marc Casadó et que Jules Koundé est d'ores et déjà forfait, l'état de l'effectif merengue est beaucoup moins reluisant. Antonio Rüdiger, David Alaba, Eduardo Camavinga et Ferland Mendy ne rejoueront plus de la saison. Carlo Ancelotti pourrait donc proposer un 4-4-2 composite pour bien quadriller le terrain et négocier des contres. La tactique risquée du Barça est censée convenir au Real Madrid mais, sur les 4 buts marqués en 3 confrontations, un seul l'a été dans le jeu (l'ouverture du score de Kylian Mbappé en finale de SuperCoupe d'Espagne).
Au vu des circonstances, ce 4e opus devrait proposer de nombreux buts. Alors que l'armada madridiste devait briller offensivement avec un compteur bloqué à "seulement" 69 unités, le Barça n'est plus qu'à 9 réalisations de la centaine. Mais un Clásico demeure spécial, suspendu dans le temps. Le Real Madrid est revanchard, surtout après cette finale de Copa sous très haute tension et, contrairement, seule la victoire comptera et il n'y aura pas de calcul à faire. De plus, une 4e défaite de rang ferait vraiment mauvais genre et il faudra s'inspirer du retournement de situation la saison dernière à Montjuïc, avec le doublé de Jude Bellingham en deuxième période. En 90 minutes, la Casa Blanca pourrait passer d'une saison ratée à la possibilité de conserver son titre et d'ajuster son rival juste avant la ligne d'arrivée.