"Voyager et découvrir de nouvelles cultures et de nouvelles personnes me fascine. Vous apprenez à connaître leur parcours, leurs expériences de vie. Autant d’histoires inspirantes dont j’apprends. La vie est difficile mais belle, ne perdez jamais la foi. Le temps passe vite, 2024 approche déjà" : sur X, Paula Badosa semblait attendre la nouvelle année avec impatience. Ses supporters aussi. Disparue des terrains depuis son abandon contre Marta Kostyuk au 2e tour de Wimbledon, la native de New York pointe au 74e rang mondial.
C'est sur les réseaux sociaux que la Catalane s'est faite le plus voir l'année dernière. Compagne de Stefanos Tsitsipas avec qui elle a été très visible, elle est reparue lors de la phase finale de la Billie Jean King Cup mais n'a pas joué, tout simplement parce que l'ex numéro 2 mondial (en avril 2022), avait reculé au 4e rang national, derrière Sara Sorribes Tormo (53e à la WTA), Cristina Bucsa (61e) et Rebeka Masarova (65e à l'époque, désormais 94e).
Un changement de coaches bénéfique... avant une fracture de fatigue
2023 a été une saison noire pour Badosa sur le plan tennistique. Blessée à la cuisse en 1/4 de finale lors du tournoi d'Adelaïde 2 contre Beatriz Haddad Maia, elle déclare forfait pour la demi-finale contre Daria Kasatkina et renonce à l'Open d'Australie. De retour à Doha, elle tombe d'entrée contre Haddad Maia, tout comme à Dubai contre Liudmila Samsonova. Lors de la tournée américaine, à Indian Wells comme à Miami, elle franchit un tour avant de perdre contre Elena Rybakina.
La forme est revenue sur terre battue. Elle atteint les 1/4 de finale à Charleston et à Stuttgart, élimine Coco Gauff à Madrid mais sort en 1/8 contre Maria Sakkari. À Rome, elle sort Ons Jabeur au 3e tour et se hisse en 1/4 de finale.
Son passage au Foro Italico a signifié une amélioration notable au niveau du physique avec 3 matches sur 5 en trois sets et plus de 7 heures de jeu. Et accessoirement 6 places de gagné au ranking mondial, suffisant pour être tête de série à Roland-Garros.
Manifestement, le changement d'environnement fonctionnait. En effet, depuis le tournoi de Stuttgart, la Catalane travaillait avec deux nouveaux entraîneurs, Eduardo Esteve et Pol Toledo, 28 ans tous les deux. Ce changement l'a relancé, spécifiquement dans son approche offensive du jeu.
Après sa victoire sur Gauff à Madrid, elle s'avouait heureuse de son niveau psychologique : "avant le tournoi, je disais que je me sentais au niveau des meilleures et je trouve que je joue de mieux en mieux. En ce qui me concerne, il s'agit plus de mental et de confiance. Si je peux avoir de la continuité, je crois que la confiance reviendra". Ce travail sur elle-même était l'un des points cruciaux de son retour en forme car, selon ses termes : "j'ai toujours pêché pour ma façon d'être très explosive, trop dans l'émotion. La clef de ma carrière est d'être plus tranquille. Mon entourage m'y aide. Il y a un an, la situation était totalement différente".
Mais alors qu'elle semblait monter en puissance pour Roland-Garros, elle a dû renoncer au French en raison d'une fracture de fatigue au niveau de la 4e vertèbre lombaire. Quasiment deux mois après son dernier match, elle effectue son retour directement à Wim. Au 2e tour, elle range les raquettes au début du 2e set.
La fin des douleurs ?
Sept mois plus tard, Badosa a été aperçue à Adelaïde à l'entraînement. Elle a aussi accordé en début de mois une interview au Larguero, institution radiophonique espagnole, pour rassurer ses fans. "Physiquement, je vais très bien, a-t-elle certifié. J'ai essayé de revenir plusieurs fois, j'ai toujours fini par avoir mal et, dans mon esprit, je pensais à ce qui se passerait si c'était toujours comme ça. Finalement, depuis environ quatre semaines, je n’ai plus aucune douleur et j’essaie de retrouver une forme à 100 %".
Soucieuse de revenir le plus vite possible, elle a connu des rechutes avant de prendre son mal en patience avec la vue tournée vers 2024. "J'ai arrêté l'US Open parce que j'ai tout essayé et ça n'a pas marché, a-t-elle poursuivi. J'ai passé quatre semaines sans absolument rien faire pour récupérer et puis j'ai vu que ça allait mieux. Mais c'est une autre chose de se remettre en forme et quand j'ai repris l'entraînement j'ai encore rechuté. Au final, entre le repos et l'entraînement, mon corps est devenu plus fort et maintenant je peux m'entraîner plusieurs jours d'affilée sans douleur. J'ai fait une longue présaison, et j'espère pouvoir jouer le plus possible cette année".
Si elle assure ne pas se donner d'objectif chiffré, elle estime d'ores et déjà valoir mieux que sa 68e place mondiale actuelle. Celle qui n'a jamais autant pris la lumière que depuis l'officialisation de sa relation avec Tsitsipas semble vouloir un peu plus d'ombre pour revenir à son meilleur niveau. Un travail qu'elle entreprend avec sa psychologue pour filtrer les critiques négatives et écouter son staff technique. À 26 ans, Paula Badosa entame une deuxième carrière, plus exposée que sa première.
