À Roland-Garros, Lois Boisson est devenue une véritable révélation. Peu connue du grand public, la Tricolore a exploité une invitation et laissé parler son potentiel pour aller chercher une demi-finale clairement inattendue. Le premier rayon de soleil du tennis féminin français depuis plus de deux ans, confirmé par le titre de cette dernière à Hambourg en juillet.
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Néanmoins, ce n'est pas assez pour dire que le tennis féminin français va bien. Mieux, oui, c'est une évidence. Mais là où on trouve 13 Français dans le Top 100 du classement ATP, chez les femmes, il n'y en a "que" quatre : Lois Boisson donc, Léolia Jeanjean, Elsa Jacquemot et Varvara Gracheva, grâce à son parcours au WTA 1000 de Cincinnati.
Enfin au niveau attendu
Un retour dans le Top 100 qui sonne comme un accomplissement majeur pour cette dernière. Alors qu'en réalité, c'est tout le contraire. En janvier 2024, la Française avait fait son entrée dans le Top 40. Un an et demi plus tard, elle doit cravacher en qualifications pour tenter de jouer sur le circuit principal. C'était le cas à Montréal, c'est le cas à Cincinnati et ce sera également le cas lors de l'US Open.
Mais si au Canada, elle avait chuté d'entrée dans le tableau principal, dans l'Ohio, elle a enfin signé un parcours digne de ce nom. Si elle a logiquement battu Katie Volynets d'entrée, elle a ensuite pris sa revanche sur Sofia Kenin, qui l'avait étrillée au premier tour de Roland-Garros en mai, pour aller chercher une place en 16e de finale. Mais on s'attendait à ce que son tournoi s'arrête là, puisqu'elle affrontait Karolína Muchová, finaliste de ce WTA 1000 en 2023.
Intrinsèquement, la Tchèque, ancienne finaliste en Grand Chelem, est plusieurs crans au-dessus. Mais la vérité, c'est le court, et la Française a sorti une performance quatre étoiles. Notamment en retour, où elle a été agressive à souhaits. Mais rien que le fait de ne céder qu'une fois son service a donné le ton : Varvara Gracheva était la patronne sur le court, n'a jamais été menée au score, et a conclu chaque manche sur service adverse, pour un total de quatre breaks et une victoire 6-2, 6-4 en 80 minutes. Propre et net.
Pour trouver trace d'une telle performance, il faut sans doute remonter à Roland-Garros 2024. Dès le premier tour, elle avait sorti Maria Sakkari, alors Top 10, au terme d'un long combat. Mais le déclin de la Grecque était déjà amorcé à ce moment-là (et a été confirmé depuis), sans vouloir galvauder ce succès. Néanmoins, il avait ouvert la voie à une accession à la deuxième semaine d'un Grand Chelem pour la première fois de sa carrière. Elle était alors n°1 française, et l'on espérait que cela la lancerait pour de bon.
Il n'en a rien été. La suite de sa saison 2024 ? Neuf victoires pour 13 défaites, une demi-finale en 125K pour meilleur résultat. Il lui a fallu plus d'un an pour gagner de nouveau deux matchs d'affilée en tableau principal sur le circuit WTA : c'était à Eastbourne, sur gazon, en juin dernier. Elle y avait atteint les demi-finales, notamment grâce au forfait de Barbora Krejčíková en quarts, avant de rater de peu la finale. Et forcément, son classement en a pris un coup, et le Top 100 s'est dérobé sous ses pieds.
L'occasion est belle, l'adversaire dangereuse
Mais à Cincinnati, on revoit enfin des flashs de la prometteuse joueuse découverte en 2019, quand elle était encore sous pavillon russe. Stoppée nette comme d'autres par l'épidémie de Covid-19, elle a mis du temps à se relancer. C'est au printemps 2023 qu'elle allait éclore, avec une finale à Austin (toujours sa seule à ce jour sur le circuit WTA), ainsi que deux huitièmes de finale en WTA 1000 lors du Sunshine Double, ne s'inclinant à chaque fois que contre la future lauréate (Elena Rybakina et Petra Kvitová).
C'était juste avant qu'elle ne soit naturalisée française (en mai de la même année). Et son jeu n'a pas vraiment changé depuis. Solide du fond du court, une belle longueur de balle, des qualités défensives au-dessus de la moyenne, et une belle capacité à trouver des angles. Un jeu intéressant, que ce soit sur terre battue ou sur dur, même si on a tendance à penser que le ciment reste sa meilleure surface. Et elle va avoir l'occasion de le prouver.
Ces deux huitièmes de finale en 2023 restent ses meilleurs résultats actuels en WTA 1000, ce qu'elle vient donc d'égaler. Mais là où elle avait affronté des top joueuses à ce stade en 2023, cette fois, c'est une quasi-inconnue qui se dressera face à elle : Ella Seidel. Inconnue du grand public, certes, mais dangereuse, puisqu'elle a sorti deux têtes de série dans l'Ohio : McCartney Kessler (après avoir sauvé deux balles de match) et surtout Emma Navarro, demi-finaliste de l'US Open l'année dernière.
Mieux, l'Allemande jouera elle aussi pour un premier quart de finale en WTA 1000, mais également pour une entrée dans le Top 100, qui sera officielle en cas de victoire pour la Française ! Une joueuse de plus qui pourrait éclore subitement à un jeune âge (20 ans), comme ce fut le cas de Victoria Mboko, arrivée au WTA 1000 de Montréal hors du Top 100, repartie avec un premier titre en carrière et désormais 24e mondiale. De quoi décomplexer toutes les jeunes joueuses prometteuses du circuit WTA.
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Le challenge est grand pour Varvara Gracheva, et la question reste philosophique : peut-on perdre contre la 105e mondiale quand on vient de battre la 12e ? Personne n'a jamais eu la réponse. Mais à 25 ans, la Française doit commencer à aller chercher de véritables résultats marquants pour s'installer de nouveau dans le Top 50, dont elle semble avoir largement le niveau. Et ce match contre Ella Seidel, une joueuse en pleine ascension, Est sans doute plus important que n'importe lequel autre disputé cette saison. Y'a plus qu'à...
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