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C'est une nouvelle saison frustrante qui s'achève pour Emma Raducanu. En raison d'un état de santé peu emballant, et d'une méforme persistante qui ne l'a vu jouer que six matchs depuis l'US Open, la Britannique a décidé de faire une croix sur 2025. Une saison qu'elle achèvera donc avec 28 victoires pour 22 défaites.
De la frustration, parce qu'on l'a parfois vue atteindre un niveau très intéressant. À son crédit, le troisième tour dans trois des quatre tournois du Grand Chelem, un quart de finale en WTA 1000 à Miami, et une demi-finale à Washington. Pour l'instant, elle est toujours dans le Top 30, mais devrait le quitter d'ici la fin 2025.
La vitrine Raducanu
Pour beaucoup de joueuses de 22 ans, un tel bilan brut serait porteur d'espoirs, et pourrait permettre d'envisager la prochaine saison avec des ambitions élevées. Mais on ne parle pas de n'importe quelle joueuse de 22 ans : on parle d'une joueuse de 22 ans qui a déjà remporté un tournoi du Grand Chelem.
Cet inoubliable succès à l'US Open 2021 reste son seul titre en carrière. Pourtant, quatre ans après, cela reste toujours une machine à faire connaître - ou rappeler, au choix - Raducanu. Et, consciemment ou non, la Britannique en use et en abuse pour tenter de courir après sa gloire passée.

Un chiffre vient corroborer cet état de fait : la Britannique a bénéficié de pas moins de 8 wildcards pour la saison 2025. C'est tout simplement le plus grand nombre au sein du circuit WTA. Pourtant, elle a conclu l'année 2024 à une honorable 58e place mondiale, mais c'est insuffisant pour des WTA 500 au tableau resserré par exemple qui représentent la quasi-totalité de ces invitations. Pourtant, dans tous les tournois où elle a été invitée, il n'y a que chez elle, au Queen's qu'elle a dépassé le deuxième tour. Trois fois, elle a été éliminée au premier tour, et la dernière invitation en date, pour Tokyo, elle l'a finalement déclinée.
Mais bien évidemment, les organisateurs ne lui offrent pas des wildcards en espérant un parcours en conte de fées : c'est sûrement parce que le nom Raducanu fait vendre, comme c'est le cas en termes de sponsoring : avec 14 millions de dollars gagnés dans ce secteur en 2024, elle n'était devancée que par Coco Gauff, Qinwen Zheng, Naomi Osaka et la skieuse Eileen Gu dans ce domaine (source : Sportico).
Reste-t-il de l'espoir ?
Mais revenons au sujet principal : le tennis. Car, sur certains matchs, la Britannique a affiché un niveau très intéressant. Rien qu'au récent WTA 1000 de Pékin, par exemple, elle a obtenu pas moins de trois balles de match pour faire tomber Jessica Pegula, actuelle n°5 mondiale. La semaine précédente, à Séoul, elle en avait également gâché trois avant de s'incliner contre la lauréate de Wimbledon 2024, Barbora Krejčíková. À Cincinnati, elle a poussé la n°1 mondiale Aryna Sabalenka au tiebreak du troisième set.
Des résultats encourageants, comme susmentionné, qui laisseraient à penser qu'elle est proche du niveau des meilleures. La réalité est bien autre. Cette année, Emma Raducanu n'a battu qu'une seule Top 10 : Emma Navarro, qui est bien loin de ce statut sur la saison. Et globalement, lors de ses matchs contre les meilleures, elle était loin du compte.
Un seul jeu pris à Iga Świątek à l'Open d'Australie. Trois contre Coco Gauff à Rome. Trois contre Świątek à Roland-Garros. Trois contre Amanda Anisimova à Montréal. Et trois contre Elena Rybakina à l'US Open. Certes, certains de ses duels avec les taulières du circuit WTA ont été plus accrochés, notamment ceux susmentionnés ou celui contre Sabalenka à Wimbledon, par exemple, mais la réalité chiffrée est telle qu'elle est : elle n'est pas au niveau.
C'est dommageable, car elle a tout de même trouvé une certaine forme de régularité, avec peu de défaites qui font tache. Ce qui explique en partie sa place actuelle dans le Top 30. Sauf que quatre ans après, comment se satisfaire d'un tel bilan ? La Britannique a tenté des choses, multiplié les coaches. Là encore, elle a l'air de se fixer avec l'ancien deuxième coach de Rafael Nadal, Francisco Roig. Arrivé en août, il semble qu'il va rester pour la saison prochaine.
Mais cette prochaine saison, elle ressemblera à quoi ? Quatre ans qu'on attend de retrouver cette magie entrevue en fin d'été 2021, quand l'insouciance était sa meilleure arme, meilleure que son coup droit ou son jeu au filet : de jeune espoir, elle était devenue femme d'affaires, et elle est sans doute désormais à l'abri du besoin pour des générations entières.
Le problème, c'est quand l'argent devient plus important que le reste, ce qui est un mal moderne. Ainsi, en milieu d'année, le géant des télécommunications Vodafone a choisi de ne pas renouveler son partenariat avec la Britannique, parce qu'elle en demandait "trop". Difficile de croire que le tennis reste sa priorité avec de telles informations.
Pourtant, elle est dans le Top 30 sans aucun coup d'éclat, sans aucun résultat probant, juste en gagnant un ou deux matchs à chaque tournoi. Comment ne pas croire en son talent ? Mais comment y croire si elle n'y croit pas elle-même ? Emma Raducanu aura 23 ans en novembre, mais quatre ans après son incroyable triomphe, elle en est toujours au même point. Et on y croit de moins en moins...