A 29 ans, l'Italienne a fini par accepter qu'elle avait eu besoin de "plus de temps" que d'autres pour percer au plus haut niveau, explique-t-elle dans un entretien accordé vendredi à l'AFP en marge d'un événement de la marque Amazfit, dont elle est ambassadrice.
Après votre titre à Rome (son deuxième en WTA 1000 après Dubai en 2024), arrivez-vous en pleine confiance à Roland-Garros ?
"Je n'aurais jamais imaginé gagner ; plus jeune, je rêvais juste d'y jouer. Mais je ne pense pas que j'arrive à Paris en pleine confiance. Déjà, parce que les conditions à Rome sont différentes. Ici, c'est un Grand Chelem, donc c'est un tournoi totalement différent. J'espère que je vais bien jouer. En ce moment, j'essaye de rester concentrée sur le 1er tour, c'est toujours compliqué."
Vous vous êtes révélée en 2024, avec deux finales de Grand Chelem, une médaille d'or olympique en double et un titre en Billie Jean King Cup. Vous sentez-vous différente par rapport à l'année dernière? Plus expérimentée ?
"Je sens que j'ai mûri. L'année dernière, j'ai joué beaucoup de matches importants. Espérons que cela m'aidera cette année. Depuis un an et demi, je suis très régulière. Même si j'ai commencé l'année moyennement, ça va un peu mieux. Je crois plus en moi. Cette saison, j'ai l'impression d'être plus expérimentée."
Vous êtes entraînée depuis peu par l'ex-coach de Rafael Nadal Marc Lopez. Pourquoi vous être séparée de votre entraîneur au long cours Renzo Furlan ?
"Renzo et moi avons fait un travail incroyable ensemble pendant dix ans. D'une certaine manière, j'étais curieuse d'essayer quelque chose de différent, d'avoir d'autres retours. Parfois, après de nombreuses années, vous avez besoin d'écouter la voix de quelqu'un d'autre, même s'ils disent la même chose. C'était une décision difficile, parce que Renzo est l'une des personnes les plus importantes que j'ai rencontrées. Il est toujours présent dans ma vie. Mais en même temps, je voulais essayer quelque chose d'autre."
Vous avez percé au plus haut niveau à 28 ans. Comment expliquez-vous cette explosion tardive ?
"Ce n'est jamais facile. Avant, je ne croyais pas qu'il était possible pour moi de jouer à ce niveau. Par le passé, ça a même pu me bloquer. Fin 2023, ça a commencé à fonctionner. Je n'étais pourtant pas plus préparée qu'avant. Parfois, je me demande pourquoi ça n'a pas fonctionné à 20 ans. Mais finalement je l'accepte. Ce n'est pas un problème. Certaines personnes ont besoin de plus de temps."
Votre compatriote et partenaire de double Sara Errani disait qu'elle venait voir vos matches, qu'elle essayait de vous aider tactiquement, même si vous pouviez parfaitement le faire seule...
"Pas toujours (rires), à Rome j'avais parfois du mal tactiquement pendant les matches. J'aime quand elle est dans mon box, elle m'aide beaucoup. Elle fait partie de mon équipe en ce moment. C'est génial de l'avoir avec moi."
Quelles joueuses vous ont le plus inspirée sur le circuit ?
"Toutes les joueuses italiennes. La victoire de Francesca Schiavone à Roland-Garros (2010), c'était très inspirant. Je me souviens aussi de Serena Williams, de Maria Sharapova, ce sont elles que je regardais plus jeune."