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"Je méritais un Grand Chelem cette saison", juge Sabalenka après son titre

Sabalenka après son titre samedi.
Sabalenka après son titre samedi.TIMOTHY A.CLARY/AFP
La N°1 mondiale biélorusse Aryna Sabalenka, sacrée samedi à l'US Open face à l'Américaine Amanda Anisimova 6-3, 7-6 (3) après deux défaites en finale de l'Open d'Australie et Roland-Garros plus tôt dans la saison, a estimé devant la presse qu'elle "méritai(t)" son titre à New York.

QUESTION : Est-ce que ce titre a une saveur différente de vos trois premières victoires en Grand Chelem (Open d'Australie 2023 et 2024, US Open 2024) ?

RÉPONSE : "Je pense qu'à cause des finales (perdues, ndlr) plus tôt cette saison, cette victoire me procure un sentiment différent. J'ai dû surmonter beaucoup de choses pour conquérir ce titre. Après l'Open d'Australie, je me suis dit que le meilleur chemin à suivre était de simplement oublier et de passer à autre chose. Mais il m'est arrivé la même chose à Roland-Garros. Donc, je me suis dit qu'il était peut-être temps de prendre du recul et d'apprendre quelque chose de ces finales, car je ne voulais pas que ça se répète encore et encore."

Q : Qu'avez-vous changé pour renouer avec la victoire ?

R : "Je me suis demandé pourquoi j'avais laissé mes émotions l'emporter dans ces deux finales. J'avais le sentiment que si j'atteignais la finale, j'allais gagner. D'une certaine manière, je ne m'attendais pas à ce que mes adversaires se battent. Je pensais que les choses allaient tourner facilement en ma faveur. C'était un état d'esprit complètement erroné. Avant la finale (de l'US Open), j'ai décidé que j'allais contrôler mes émotions, quoi qu'il arrive durant le match. C'était une finale, donc évidemment que mon adversaire allait se battre. Mon état d'esprit était de me battre pour chaque point, quelle que soit la situation. D'après ce que j'ai vu aujourd'hui, je pense que j'ai retenu ma leçon."

Q : Avez-vous douté malgré tout à certains moments du match ?

R : "Quand elle m'a débreakée dans le premier set puis à la fin du deuxième set (alors que Sabalenka servait pour le match à 5-4, ndlr), il y a eu deux moments où j'étais tout près de perdre le contrôle. Mais je me suis dit 'Non, ça ne va pas arriver. C'est complètement normal (...) qu'en finale, une adversaire se batte et fasse de son mieux pour arracher la victoire'. J'ai essayé de me concentrer, une étape après l'autre. On a travaillé tellement dur (avec son équipe, ndlr), je méritais de gagner un titre du Grand Chelem cette saison. Ça signifie beaucoup pour moi de défendre mon titre, de produire un tel niveau de tennis sur le court et d'avoir géré mes émotions comme je l'ai fait pendant cette finale. Je suis super fière de moi !"

Q : Amanda Anisimova vous avait éliminée en demi-finales de Wimbledon et battue six fois en neuf duels. Comment avez-vous réussi à la dominer samedi ?

R : "Avant le match, je savais à quoi m'attendre. C'est une joueuse agressive, et à Wimbledon, je pense que j'ai trop réfléchi. Je doutais de mes décisions, je bloquais mon bras, et j'ai fait beaucoup de fautes. Et quand je ne commettais pas de faute, je ralentissais le jeu, ce qui lui permettait d'avancer dans le court et tenter des coups gagnants. Donc j'ai essayé de maintenir de la vitesse dans mes frappes, de lui renvoyer la pression et de voir comment elle la gérerait."

Q : Depuis le décès de votre père en 2019, vous souhaitez l'honorer en inscrivant votre nom de famille sur les plus prestigieux trophées du tennis mondial. Quelle est l'importance de ce quatrième titre en Grand Chelem de ce point de vue ?

R : "Ça veut dire beaucoup. Quand il est décédé, j'étais déprimée, c'était un moment difficile pour moi, pour ma famille. Mais à cette époque-là, j'ai décidé d'en faire une motivation pour inscrire notre nom de famille dans l'histoire. Je pense sentir qu'il me protège depuis là-haut, et je sais qu'il est devenu ma force."